Fils d'un libraire
imprimeur breton, Charles le Goffic, dit Oncle Charly [1] (voir
à Chronologie - Alphétus Marshall - 1908), est né à Lannion [2] (chef-lieu d'arrondissement des Côtes-d'Armor, sur le Léguer : 20 000 habitants [les Lannionnais] - centre national d'études des télécommunications
[CNET] - électronique - église de Brélévenez édifiée par les Templiers au
12e siècle, église Saint-Jean-du-Baly, 16e et 17e siècles, maisons à colombages des 15e et 16e siècles, etc.). - Après son agrégation, il entreprend une carrière dans l’enseignement.
- D'abord à Gap (chef-lieu du département des Hautes-Alpes à 733 m d'altitude et à 668 km au sud-est de Paris - 37 000 habitants [les Gapençais] - évêché
- centre administratif et commercial et musée).
Il se fixe par la suite à
Évreux (chef-lieu du département de l'Eure, sur l'Iton, à 102 km à l'ouest de Paris :
53,000 habitants [les Ébroïciens] - évêché - base aérienne - constructions électroniques - équipements automobiles - produits pharmaceutiques - cathédrale des 12e et 13e
siècles aux vitraux des 14e et 15e - musée) puis à Nevers (chef-lieu du département de la Nièvre, sur la Loire, à 238 km au sud-sud-ouest de Paris - 45,000 habitants [les Nivernais ou Neversois] - ancienne capitale du Nivernais - évêché - industrie automobile - constructions électriques - cathédrale des 11e au 16e siècles - église Saint-Étienne, ancienne
abbatiale consacrée en 1097 - église Saint-Pierre, du 17e s. - ancien palais ducal des 15e et 16e siècles - musée archéologique et musée municipal [beaux-arts, faïences...] etc.)
et finalement au Havre (chef-lieu d'arrondissement de la Seine-Maritime, à l'embouchure de la Seine - 200,000 habitants (les Havrais) - évêché - université - port de
voyageurs et de commerce [importation de pétrole] - industrie automobile - musées, dont celui des Beaux-Arts - théâtre - maison de la Culture, etc.)
Il commence à faire publier ses écrits en 1879, sous le pseudonyme de Jean Capékerne. Son premier livre s'intitule Nous autres. Ce livre sera suivi en
1888 par Velléda.
À partir de 1889, année où il fonde avec Maurice Barrès la revue littéraire, Les Chroniques et jusqu'en 1929, il publiera sous son propre nom : des
recueils de poésie, des romans, des études critiques, des pièces de théâtre dont : Les Mémoires de Saint-Simon, avec Jules Tellier (1889), Les romanciers d'aujourd'hui et Nouveau
traité de versification française, avec Édouard Thieulin. (1890), Chansons bretonnes (1891), Le crucifié de Kéraliès (1892), Passé l'amour (1894), Contes de
l'Assomption (1895), Sur la côte (1896), La payse (1897), Morgane (1898), Le bois dormant (1900), Le Pardon de la reine Anne et Lits clos (1901), L'âme
bretonne, 4 vol. (1902-1922), Les métiers pittoresques [3] et L'erreur de Florence (1903), Les Sept-Iles et Les calvaires bretons (1904), Les bonnets rouges (1906), La cigarière (1907), Passions celtes, La double confession (Passé l'amour) et La
littérature française au XIXe siècle (1909), Ventôse et Le pays (1910), Fêtes et coutumes populaires (1911), Racine, 2 vol. (1912), Le pirate de l’île Lern, Monsieur et Ernest Renan dans la Basse-Bretagne de même que ses Poésies complètes (1913), Dixmude (1915), Bourguignottes et pompons rouges (1916), Les marais
de Saint-Gond, Steenstraëte et Sans nouvelles (1917), La guerre qui passe (1918), Saint-Georges et Nieuport et Les trois Maréchaux (1919), Bretagne et La littérature française aux XIXe et XXe siècles, 2 vol., réédition augmentée (1920), La Marne en feu, L'abbesse de Guérande, Chez les Jean Gouin et L'Odyssée
de Jean Chevanton (1921), L'illustre Bobinet et Croc d'argent (1922), Le treizain de la nostalgie et du déchirement et La visite nocturne (1926), Madame
Ruguellon (1927), La Tour d'Auvergne (1928) et Anthologie des poètes de la mer, Mes entretiens avec Foch, suivis d'un entretien avec le général Weygand (1929).
Élu à sa quatrième candidature à l’Académie française le 22 mai 1930, au fauteuil de François de Curel, auteur dramatique, il ne devait survivre à cet
honneur que quelques mois. Il mourut en effet 12 février 1932. - Son successeur fut Abel Bonnard qui fut par la suite exclu de cette auguste assemblée pour collaboration avec l'ennemi (1944).
Condamné à mort par contumace, il s'exila en Espagne d'où il revint en 1958 pour servir une peine de prison de dix ans.
Parurent sous son nom (le nom de Charles le Goffic, non celui d'Abel Bonnard), à titre posthume : La Chouannerie : Blancs contre Bleus
(1790-1800) (1931) et Ombres lyriques et romanesques (1933) qui a fait l'objet d'une adaptation en bandes dessinées (par Topil - dessins de Grach) en 1994.
On lui doit également l'article sur le poète cambrésien Auguste Dorchain paru dans Le Larousse Mensuel Illustré de juin 1930 (numéro 280).
Quelques rues portent aujourd'hui son nom dans différentes villes et certains villages, en Bretagne.
À propos de l'oeuvre poétique de Charles le Goffic, le délicat critique Pierre-Jehan de la Hargne, écrivit, lors de la publication de ses Poésies
complètes (en 1913), qu'on pouvait facilement comparer l'oeuvre de le Goffic au Marie d'Auguste Brizeux, aux Émaux bressans de Gabriel Vicaire et au Chants bretons de
Pierre Le Quimper. - «Son chant, écrivait-il, provient du même Gemitus britonum.»
Depuis 1987, plusieurs tentatives effectuées par la Faculté de Lettres de l'Université de Napierville sous la direction d'Olaf
de Huygens-Tremblay (cascades en série, cascades en groupe, cascades individuelles) - et même une conférence donnée en 1991 par le Professeur
Marshall devant les membres du Syndicat des Pêcheurs en
Hautes-Montagnes de Tracy - dans le but de relancer la poésie de Charles le Goffic se sont avérées des échecs.
[1] Une légende urbaine veut qu'Alfred Hitchcock se soit inspiré de ce nom affectueux, inventé par le père de l'actuel
Professeur Marshall de l'UdeNap, pour celui du personnage principal de son film Shadow of a Doubt en 1943. - Cela est faux, naturellement, le scénario ayant été écrit par Thorton Wilder d'après une idée de Gordon McDonell.- Voir à Shadow of a Doubt.
[2] De Lannion, prendre la route D786 vers l'ouest jusqu'à Morlaix puis la N12 jusqu'à Brest et, enfin, la route D13 (par
la D67) jusqu'à Lannilis, entre l'Aber (rivière) Wrac'h et l'Aber Benoit où, si le coeur vous en dit, vous pourrez emprunter le circuit des «Sept chapelles» dit «pas de Tanguy Malmanche»
du nom du dramaturge breton né à Saint-Omer en 1875, mort à Courbevoie en 1953, auteur de pièces écrites dans une langue sans complaisance et chargées d'un lyrisme métaphysique. - Parmi ses
oeuvres : Le conte de l'âme qui a faim, Gurvan le chevalier étranger, les Païens, Saladin nommé le Fou, la veuve Arzur, l'Antéchrist et la Femme du
couvreur, cette dernière pièce traduite en dari et pachto (langues afghanes) en 1954. - De ce Tanguy, écoutons les vers suivants :
L'océan mugit, iouh, iouh,
L'ouragan rugit, iuh, iuh,
Le corbeau chicane et ricane, coa, coa, coa, goap, goap, goap,
Chante, vent, et grince gronde,
Le deuil plane sur le monde, ris, courlis, coasse et crie.
Le malheur est au logis.
Au matin suivant le soleil luira
La chose cachée se dévoilera.
Au matin suivant le coq chantera
Celui qui dormait s'éveillera.
[3] Une DEUXIÈME (?) édition de ce volume est parue chez A. Fontemoing, à Paris en 1897 (sic). Il 'agit d'un volume
de 348 pages dont le sommaire se lisait comme suit : «La vie des phares ; Chez Guignol ; Les chevaliers du Grand-Trimard ; Le trafic des cheveux ; Deux tableaux de la vie Terre-Neuvienne ; La
confession d'un embaumeur ; Une traite d'enfants au XIXe siècle ; Les Ivoiriers dieppois». - Un appendice «Le plus haut phare de France». - Le texte de Une
traite d'enfants au XIXe siècle sous-intitulé Les graviers de Saint-Pierre se trouvera en annexe.