(*) Voir à ce propos "La pensée parallèle
des moines contestataires de l'Afghanistan (158-1371)" de Phinéas
de Norpois avec cartes et dessins originaux de Galléas III Visconti
(Edition Paris 1953 - XIX volumes).
Ce numéro :
Contenu :
Ruteboeuf, Camus, Thalès de Milet, Pythagore, Hippocrate, Aristote, Euclide, Archimède, Al-Khwarizmi, Averroès, Copernic, Galilée, Kepler, René Descartes,
Newton,
von Linné, Lavoisier, Faraday, Darwin, Pasteur, Mendel, Mendeleïev, Marie Curie, Einstein, Niels Bohr,
Emily Brontë, Frédéric Delebecque, Turing, Feynman, Watson & Crick, Stephen Hawking, Goodall
(Tim Berners-Lee), Oscar Wilde, Bertrand Russell, Duplessis,
Godbout, Trump, Gibbon, Madame Arman de Caillavet, Colette, Louis de
Robert, Léon Paul Fargue, Ramon Fernandez, François Mauriac, Claude
Mauriac, Marcel Proust, Hedy Lamaar, Mel Brooks, Rudy Vallée,
Mark Carney, Pierre Bourgault, Robert Charlebois, Georges Brassesn, Réjean
Ducharme, Giambattista Vico, James Joyce, Mark Twain, Daniel Gadouas,
Henri-Georges Clouzot, Louis Jouvet,
Bernard Blier, Suzy Delair, Rétif (ou Restif) de la Bretonne, Pierre Assouline,
Bernard Morlino, Jules Lapérouse, King Vidor, Jack Conway, Victor Fleming, Jacques Tourneur, Marc Allégret, Cecil B. DeMille, Clarence
Brown
Index
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Chroniques :
Herméningilde Pérec
La solitude
«Que sont mes amis
devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois les vent les a ôtés
L'amour est morte
Ce sont amis que vent me porte
Et il ventait devant ma porte...»
(Ruteboeuf -
1230-1285)
Oh, ce n'est pas hier, ni
avant-hier, ni même l'an dernier, que je me suis aperçu qu'au fur et
à mesure que j'avançais en âge, le cercle de mes amis se rétrécissait
; que j'avais beau m'en créer d'autres, mais que ces autres ne les
remplaçaient pas.
Pour expliquer la moindre
chose, alors qu'un simple geste, un haussement d'épaule et même un
rapide coup d'oeil suffisaient pour autrefois me faire comprendre, voilà
que je suis obligé, aujourd'hui, avec les nouveaux, d'entamer des périphrases
qui n'en finissent plus ; et pas question d'utiliser des euphémismes.
Vous savez ce que les
jeunes me reprochent le plus ? C'est de ne pas être du temps présent
c'est-à-dire de ne pas participer à leur temps, celui à travers
lequel j'ai vécu et qu'ils n'ont pas encore appris à soupçonner qu'ils ne s'en souviendront
plus parce qu'il est éphémère et que les choses dont ils se
souviendront plus tard, ils ne les voient pas.
Hier, je disais à un
bonhomme qui ne cessait pas de parler de Trump et de ses stupidités,
qu'il aurait intérêt à lire sur le déclin de l'empire romain ou de
celui de l'empire britannique (celui du du début du siècle dernier et
sur lequel le soleil ne se couchait jamais), car il serait ainsi en
mesure de savoir ce qui se produit en ce moment aux États-Unis et de prévoir
ce qui va s'y passer sans trop se soucier.
Être de son temps ! Pour
les autres, c'est d'être du leur.
H. Pérec
P-S. : Après avoir
lu ce qui précède, Paul m'a envoyé ceci (de Brassens) :
Le temps ne fait rien à l'affaire
Simon Popp
Camus avait raison
«Il n'y a qu'un problème philosophique
vraiment sérieux : c'est le suicide.»
(Le Mythe de Sisyphe - Gallimard, 1942.
Oui, Camus avait décidément raison. Hermy -
pardon :Monsieur Pérec - aura beau
parler du temps, de son temps, du mien, du vôtre, chers lecteur(e)s, il
n'en restera pas moins qu'on aura toujours le temps de choisir le sien et
le problème - pardon : la solution -
du suicide fera toujours partie de celui qu'on aura choisi sauf que, plus
on avance en âge, plus on s'aperçoit que la vie n'est pas si terrible et
que l'on apprend petit à petit qu'elle est très agréable parce que l'on
ne se souvient vraiment que de ses bons moments et que, même en se
rappelant le pires, c'est toujours avec soit avec une froideur ou un détachement
calculé ou une certaine fierté d'avoir passé à travers sans trop
rechigner.
J'ai personnellement beaucoup de difficultés à me
rappeler des mauvais moments auxquels j'ai eu à faire face et même dans
des situations qu'on pourrait qualifier de terribles dont j'ai entendu
parler chez d'autres - une famille en particulier où la violence et
l'inceste étaient monnaie courante - j'ai noté qu'on finissait toujours
par y parler de son passé qu'en ne se rappelant que les bons moments.
Le nombre de véritables monstres qu'on enterre dont
personne n'ose, à leurs funérailles, dire que l'humanité se débarrassait
finalement d'un élément indésirable peut se compter les doigts de la
main manquante d'un manchot.
Je n'ai jamais entendu un diction aussi vrai que celui
qui dit qu'on ne se souviendra pas d'un mauvais moment le jour de ses
noces. (Quoiqu'on cesse de parler de ses noces assez rapidement.)
Ce qui me rappelle ce qu'Oscar Wilde disait des
chutes du Niagara : qu'elles étaient la deuxième grande déception d'un
voyage de noces. (C'était à l'époque où ces fameuses étaient une
destination ad hoc.)
Oui, Georges (Brassens), vous aviez bien raison : le
Temps n'a rien à faire avec tout ça.
Quant à Mark Twain, faut-il rappeler encore une fois
qu'il disait que les pires craintes qu'il a eues au cours de son existence
furent à propos de choses qui ne sont jamais produites ?
Simon
Jeff Bollinger
L'intelligence (non artificielle)
J'ai parlé le mois dernier de
l'intelligence (humaine) en mentionnant qu'on ne s'entendait toujours
pas sur ce en quoi elle pouvait consister ; qu'elle était régulièrement
confondue avec "la mémoire, l'expérience,
la logique, la faculté de comprendre, celle de s'exprimer, celle de
s'adapter à diverses situations, celle d'être en mesure de résoudre des problèmes,
celle de regarder, d'étudier, de juger... sans toutefois [fallait
lire "souvent"] mentionner les
caractéristiques de la personnalité, la façon d'agir en public,
ses réactions face à divers stimuli etc."
Depuis, j'ai pensé à ceux et celles qui
ont :
découvert, compris et retenus
les détails et de l'utilité de choses comme la roue, le feu,
l'arc, les flèches...
appris à communiquer leur savoir
par l'usage de la parole, puis de l'écriture
noté les les principes ne serait
qu'élémentaires de la géométrie, de l'astronomie, du retour
des saisons...
sur lesquels d'autres se sont basés
pour créer :
les poulies, les leviers
l'agriculture, l'architecture
la navigation...
et, éventuellement :
les machines à vapeur
les moteurs à explosion...
puis d'autres :
l'électricité
l'informatique
et, récemment...
les principes de l'intelligence
artificielle.
Nous sommes les descendants de Thalès de Milet, Pythagore, Hippocrate, Aristote,
Euclide, Archimède, Al-Khwarizmi, Averroès, Copernic, Galilée, Kepler, René Descartes, Newton,
von Linné, Lavoisier, Faraday, Darwin, Pasteur, Mendel, Mendeleïev Marie Curie, Einstein, Niels Bohr, Turing, Feynman, Watson & Crick, Stephen Hawking, Goodall et de... Tim Berners-Lee, l'inventeur du World Wide Web
au moyen duquel vous pouvez lire cet hebdomadaire.
Jeff
Copernique Marshall
Quomodo operatur tibi explicabo
Mon imagination... sans doute, mais plus je vieillis,
plus je m'aperçois que ma connaissance de mon propre métier diminue de
jour en jour. Je m'en aperçois parce que ceux qui ne l'ont jamais
pratiqué en savent sur lui plus que moi, comme si je m'étais trompé
toute ma vie. C'est Simon qui m'a confirmé cet état
des choses. «Quel que soit l'occupation à laquelle tu as consacré
toute ta vie, qu'il m'a dit, y'aura toujours quelqu'un qui en
saura plus que toi sur comment, pourquoi, dans quel but, et de quelle
manière, tu aurais dû te comporter.»
Pure vérité, hélas.
On me laisse sous-entendre que ce comportement est dû
à l'ignoranteté, l'ignoranteté de ceux, mal éduqués (comme disait le
regretté Jean Lesage [*])
qui ont appris à parler, mais non à écouter.
[*] Jean Lesage (1912-1980) ex-Premier
Ministre du Québec (de 1960 à 1966) qui disait ne pas avoir ni la
patience, ni le temps d'expliquer à une population ignare (les Québécois
du temps) les buts de sa politique et qui s'est crû toute sa vie
l'unique personne à la tête de Révolution Tranquille, comme si son
prédécesseur (Duplessis) aurait pu l'arrêter, cette fameuse révolution,
mise en marche par son prédécesseur (Godbout), le créateur d'Hydro
Québec.
Un débosseleur me disait la même chose à propos de
son propre métier...
C'est ainsi que des chauffeurs de taxi, la plupart des
fréquentateurs de bars, mon coiffeur et mon boucher (de même qu'un
professeur aujourd'hui à la retraite et vivant près de Barraute, en
Abitibi) en savent plus sur l'économie mondiale que Mark
Carney, ex-banquier, ex-gouverneur de la Banque du Canada ex- gouverneur de la Banque d'Angleterre,
le présent Premier Ministre du Canada.
J'ai suggéré, tout comme Mopnsieur Pérec le mentionne
dans sa chronique d'aujourd'hui, à un proche ami l'autre jour, un
bonhomme qui se dit de "son temps" (c'est-à-dire celui se déroule
présentement) et qui s'intéresse fortement à la politique de lire
"L’Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain", un ouvrage rédigé par l'historien britannique Edward Gibbon et originellement publié en anglais de 1776 à 1788 sous le titre de
"The History of the Decline and Fall of the Roman Empire",
mais surtout de se renseigner sur la chute entre 1900 et 1918 de
l'Empire Britannique.
"Tu sauras ainsi comprendre ce que Trump est
en train de faire aux États-Unis, ce qu'il trame et comme sa politique
va se terminer... Songe aux paris que tu pourras proposer en prédisant
l'avenir dans les endroits que tu fréquentes...."
...
Qu'on me ramène, si c'est possible Giambattista Vico
(1668-1774) et son "Verum esse ipsum factum" ("Le
vrai est le faire même") !
Mais... vous savez quoi ? Je me contenterais du "commodius
vicus of recirculation" (faisant référence à l'empereur, Commodus) de James
Joyce (Finnegans Wake)
Copernique
Fawzi Malhasti
Texte choisi
Colette :
«Il était un jeune homme dans le même temps que j'étais une jeune femme, et ce n'est pas dans ce temps-là que j'ai pu le bien connaître. Je
le rencontrais le mercredi chez Madame Arman de Caillavet, et je n'avais guère de goût pour sa très grande politesse, l'attention excessive qu'il vouait à ses interlocuteurs, surtout à ses interlocutrices, une attention qui marquait trop, entre elles et lui, la différence d'âges. C'est qu'il paraissait singulièrement jeune, plus jeune que tous les hommes, plus jeune que toutes les jeunes femmes. De grandes orbites bistrées et mélancoliques, un teint parfois rosé et parfois pâle, l'oeil anxieux, la bouche, quand elle se taisait, resserrée et close comme pour un baiser... Des habits de cérémonie et une mèche de cheveux désordonnée.
«Pendant de longues années je cesse de le voir. On le dit déjà très malade. Et puis Louis de Robert, un jour, me donne
Du côté de chez Swann... Quelle conquête ! Le dédale de l'enfance, de l'adolescence rouvert, expliqué, clair et vertigineux... Tout ce qu'on aurait voulu écrire, tout ce qu'on n'a pas osé ni su écrire, le reflet de l'univers sur le long flot, troublé par sa propre abondance... Que Louis de Robert sache aujourd'hui pourquoi il ne reçut pas de remerciement : je l'avais oublié, je n'écrivis qu'à
mon jeune homme.»
Léon-Paul Fargue :
«Il avait l'air d'un homme qui ne vit plus à l'air et au jour, l'air d'un ermite qui n'est pas sorti depuis longtemps de son chêne, avec quelque chose d'angoissant sur le visage et comme l'expression d'un chagrin qui commence à s'adoucir. Il dégageait de la bonté amère.»
Ramon Fernandez
«Cette miraculeuse voix, prudente, distraite, abstraite, ponctuée, ouatée, qui semblait former les sons au-delà des dents et des lèvres, au-delà de la gorge, dans les régions mêmes de l'intelligence... Ses admirables yeux se collaient matériellement aux meubles, aux tentures, aux bibelots ; par tous les pores de sa peau, il semblait aspirer la réalité contenue dans la chambre, dans l'instant, dans moi-même ; et l'espèce d'extase qui se peignait sur son visage était bien celle du médium qui reçoit les messages invisibles des choses. Il se répandait en exclamations admiratives, que je ne prenais pas pour des flatteries puisqu'il posait un chef-d'oeuvre partout où ses yeux s'arrêtaient...»
Fernand Gregh
:
«Je le revoyais. Chez les Strauss, jeune homme élégant en
habit, le camélia à la boutonnières, le plastron, toujours un peu cassé par son repliement, déjà fatigué sur lui-même, mais promenant sur
l'assemblée ses magnifiques yeux ou dans le coin des paupières, la lumière frisait
l'intelligence ; c'était à son époque de grande mondanité, celle où, présenté à la princesse Mathilde il avait fait la conquête de la vieille
dame (...) Je le revoyais à l'hôtel des Roches Noires, à Trouville, où il regardait de sa chambre, entre ses premières
crises d'asthme, les couchers de soleil sur la Manche dont il allai fixer pour toujours les nuages éphémères.
(...) Chez Weber, où il apparaissait parfois vers minuit comme un spectre en pardessus au plus chaud de l'été, le col
renfoncé d'une ouate qui sortait par lambeaux du dessous son col ;
où, un soir, après avoir, pendant quelques temps laisser pousser sa barbe, c'était tout à coup le rabbin ancestral qui
reparaissait derrière le Marcel charmant que nous connaissions.»
François Mauriac
:
«Il m'apparut plutôt petit, cambré dans un habit très ajusté, les épais cheveux noirs ombrageant des pupilles dilatées, semblait-il, par les drogues. Engoncé dans un col très haut, le plastron bombé comme par un bréchet, il arrêta sur moi un oeil de nocturne dont la fixité m'intimidait. Je revois cette chambre sinistre de la rue Hamelin, cet âtre noir, ce lit où le pardessus servait de couverture, ce masque cireux à travers lequel on eût dit que notre hôte nous regardait manger, et dont les cheveux seuls paraissaient vivants. Pour lui, il ne participait plus aux nourritures de ce monde. L'obscur ennemi dont
par le Baudelaire, ce temps «qui mange la vie» et qui «du sang que nous perdons croît et se fortifie», se condensait, se matérialisait au chevet de Proust déjà plus qu'à demi engagé dans le non-être, et devenait ce champignon énorme et proliférant, nourri de sa propre substance, son oeuvre : le Temps retrouvé.»
Marcel Proust vers 1896
***
(Les citations qui précèdent ont été tirées de "Proust par lui-même"
de Claude Mauriac paru dans la collection "Écrivains de
toujours" - Édition du seuil - 1953)
Fawzi
Paul Dubé
Vagabond Lover...
Je n'y peux rien, je suis un
accro, un passionné, un fana des crooners. Qu'ils
s'appellent Frank Sinatra, Carlos Gardel, Julio Iglesias, Al Bowlly, Tony
Bennett, Jean
Sablon, Sacha Distel... et même leurs imitateurs ou ceux qui se sont
permis de crooner régulièrement, Reggiani et Gérard Darmon, par
exemples.
Et il m'arrive de remonter très loin pour écouter, je ne
sais pas, tenez : Rudy Vallée en 1929 chantant Vagabond Lover aux
insipides paroles:
All alone I sit and dream of someone
Someone that I hold as my ideal
Hoping that someday I'll find that someone
Wondering what the future will reveal
For some girls are quickly forgotten
And gone with the dawn of the day
But some you remember like last glowing embers
Haunting your memory and dreams
For I'm just a vagabond lover
In search of a sweetheart it seems
And I know that someday I'll discover her
The girl of my vagabond dreams
qui
se lisent à peu près comme ceci, en français :
Seul je rêve souvent à la femme que j'aimerais
Et qui m'aimerait
Espérant un jour la trouver
Me demandant ce que l'avenir me réserve
Car la plupart que j'ai connues
Sont disparues à l'aube
Même si, comme la braise d'une flamme,
Certaines continuent de hanter ma mémoire
Je ne suis, hélas, qu'un amoureux de passage
Toujours en quête d'un amour impossible
Mais qui un jour je sais - Je la découvrirai
La femme de mes rêves... de vagabond
Rudy Vallée !
Un personnage (1901-1986)
qui a une vie en dents de scie, qui a mal vieilli, qui s'est vanté toute sa vie d'avoir "fait
l'amour" à des centaines (ou serait-ce des milliers ?) de
femmes, et qui connu des heures de gloire à peu près que dans les années trente, mais
dont le caractère exécrable, les colères et la la langue plutôt verte
lui ont valu quatre mariages, des disputes à n'en plus finir avec les
membres de ses groupes, de ses producteurs, ses conseillers, ses
comptables...
Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables
critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres,
revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de
commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui
les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction
du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.
Les Hauts de Hurle-Vent (Wuthering Heights)
Roman d'Emily Brontë (1847)
Traduit en français par Frédéric Delebecque (1929)
On nous demande souvent ce qui peut
bien nous intéresser chez ces romanciers (romancières dans le
cas des soeurs Brontë) du XIXe siècle, surtout anglais (car, en français,
il est toujours normal de lire Hugo, Balzac ou Zola alors que
les auteurs de langue anglaise entre Shakespeare et Agatha
Christie...). Une chose : la qualité exceptionnelle de leur langue. Et, dans le cas
particulier d'Emily Brontë, non seulement celle surannée de la
sienne mais en plus, malgré ma très connue insistance à ne pas m'intéresser aux trames aux scénarios,
aux fils conducteurs, aux histoires qu'on raconte dans les
oeuvres de fiction, la structure remarquable de son Wuthering Heights
qui est exceptionnelle non seulement au niveau de la narration, mais
de l'introduction de ses personnages, de la chronologie qu'elle a
utilisée mais dans ses enchaînements d'un chapitre à l'autre.
Et avant de m'avancer plus loin, je
tiens à souligner que j'en suis pas au point où, encore une fois,
malgré ma réticence (et non pas nécessairement "insistance"
comme dans le paragraphe précédent) à me pencher sur des choses écrites
au cours des derniers - mettons - vingt-cinq ans (pour ne pas
m'attirer trop d'ennuis de ceux ou de celles qui ne lisent que des
choses contemporaines (lire, de leur part : "nous parlent de
notre temps à nous") je suis un fervent amateur de certains
auteurs actuels et même gros vendeurs dont la langue (anglaise) n'a
pas été encore complètement bâtardisée par le... - j'abrège -
cinéma américain où l'on entend de moins en moins des mots débutant
par la lettre "F" tels que fascinating, flawless ou même
fanciful.
Je lisais, il y a deux jours, dans un
de ces numéro dits "spéciaux" (ce qui veut dire "à
un prix plus élevé") de "La marche de l'histoire" [*]
que lorsque la littérature française a atteint le XVIIe siècle ou
son "ère classique"... :
«...innombrables [furent] le réalisations
artistiques et musicales qui auraient assuré la gloire de n'importe
quelle nation européenne ou autre...»
[*] Les grandes plumes de la littérature
française
Je pense, en ce ses, que la littérature
anglaise du XIXe siècle a été exceptionnelle.
Parallèlement à tout cela -
excusez-moi si je passe du coq à l'âne - mais je relisais l'autre
jour ce que Pierre Bourgault (1934-2003) écrivait dans les année
soixante-dix à propos de la langue parlée au Québec et, rétroactivement,
je l'ai trouvé fort optimiste.
M'enfin...
Vous savez qu'il avait écrit les
paroles d'une chanson créé par Robert Charlebois ?
D'autres l'ont suivi : Réjean Ducharme (1941-2017)
et même le comédien Daniel Gadois (1947- ).
Voici, for your enjoyment, dans l'ordre
: Bourgault (dans un spot radiophonique) et Charlebois chantant...
Bourgault, au début des années 70
:
Bourgault à la radio
Sa chanson (Entr' deux joints) mis en musique par
Charlebois - 1973 :
Entr' deux joints
Celle de Réjean Ducharme ? - Mon pays - 1970
:
Mon pays
Quant à celle de Daniel Gadouas - Québec
Love - 1969 :
Québec Love
Notre préférée ? La dernière.
Paul, Simon et l'autre (de la CeinteTrinité)
Il y a dix ans dans le Castor™
"Que pensera-t-on de nous, dans cinq
cents ans,
de nous qui avons tué notre roi ?"
(Rétif [Restif] de la Bretonne - Les nuits révolutionnaires)
Oh, ce n'est à la manière de Bertrand Russell (dont Copernique me parlait récemment) mais à la plus que prosaïque mienne manière que je me demande, non pas comme le philosophe-mathématicien qu'il fut, ce que penseront de moi, de nous, encore une fois, non
seulement mes enfants, mais ceux qui "nous" suivront dans cinquante, cent ans.
À cette question, lors d'une émission dont il était le seul invité sur les ondes de la BBC, en 1959, alors qu'il était âgé de 87 ans (il devait mourir 10 ans plus tard, en 1970), et, relativement ce que les gens allaient penser de ceux du XXe siècle dans mille ans,
Russell répondit ceci :
(Excusez-moi, mais je traduis, et, de surcroît, de mémoire !)
"Ce qu'ils penseront de nous n'a aucune importance. Par contre, j'aurais deux messages à leur laisser :
"Le premier - l'intellectuel - est qu'il faut s'en tenir aux faits, toujours aux faits et non pas à ce que nous voudrions qu'ils soient.
"Le deuxième - d'ordre moral - est qu'aimer est sage, que la haine est stupide.
"Il faut essentiellement apprendre, poursuivit-il, à nous tolérer, les uns comme les autres, à accepter que nous serons toujours obligés d'entendre des opinions avec lesquelles nous ne sommes pas
d'accord."
Je voudrais ajouter à ce qui précède que dans les quatre (ou serait-ce cinq ?) séries télévisées de
Star Trek, qui se déroulent au XXIIe et XXIIIe siècle, il n'y a ni juif, ni catholique, ni protestant, ni musulman, ni aucune référence à une religion quelconque. - Et qu'est-ce qui perturbe la planète en ce moment ? - Suffit d'espérer que ceux qui veulent contrôler le monde, auront, d'ici une centaine d'années, laissé tomber leurs
"inquisitions", leurs "croisades" et leur
"charia" ; un peu plus rapidement que le Vatican qui a admis, 350 ans après son procès, qu'un certain Galileo avait eu raison...
Jeff
(En camping avec sa femme et ses enfants)
Et... il fut un temps où... (Page du journal d'un de la Ceinte Trinité) (Date : 8 septembre 2011)
Il y a plusieurs années de cela,
notre attention, celle de ma femme et la mienne, fut attirée
lors de notre Xième
visite à Paris par l'extérieur du
restaurant Lapérouse, 51 Quai des Grands-Augustins (Paris 6e),
extérieur qui semblait ne pas avoir été modifié depuis, à ce
moment-là, une soixantaine d'années, lors du tournage en 1947 de "Quai des Orfèvres"
d'Henri-Georges Clouzot, un film mettant en vedette Louis Jouvet,
Bernard Blier et Suzy Delair.
Le soir même, nous décidâmes
d'aller y dîner et quelle fut notre surprise de constater que
l'intérieur-même de l'établissement était demeuré presque
inchangé, y compris le cabinet particulier où un certain
Brignon (incarné par Charles Dulin) avait attiré Marguerite
Chauffourier, dite Jenny Lamour (Suzy Delair), dans le but de la
séduire, et où le mari de Jenny, Maurice Martineau (Bernard
Blier) était survenu pour menacer de mort le would-be séducteur...
À partir de ce moment-là, puis
régulièrement par la suite, nous y sommes retournés régulièrement,
d'années en années. Pas tous les ans, mais souvent
Est-ce que cela en fit notre
restaurant favori à Paris ? - Non. - Et Dieu sait ce que nous en
avons fréquentés, en passant par La tour d'Argent, Maxim's,
l'Espadon du Ritz, le Grand Véfour et d'autres moins bien
connus... C'est ce qui arrive quand on est marié une
femme-gastronome.
Voici ce qu'on pouvait lire à
propos du restaurant Lapérouse dans un supplément de la revue Lire
datant de juillet/août 1995, supplément intitulé
"Voyages das la France littéraire", préfacé
par Pierre Assouline et rédigé à partir d'une enquête de
Bernard Morlino :
«Jules
Lapérouse a longtemps bénéficié de l'aura de son presque homonyme, Jean François de Galaup, comte de Lapérouse. Les gens croyaient que le restaurateur et le navigateur étaient un seul et même
homme ! En 1878, il redore l'ancien estaminet du XVIII siècle en s'inspirant des peintures de Watteau et de Boucher. Victor Hugo y fit déguster de la confiture à ses petits-enfants dans les salons particuliers. Les Grands-Augustins deviennent le rendez-vous obligé des gens de lettres. Marcel Proust, Jules Romains, Georges Simenon s'en inspirent et y font des personnages emblématiques : Swann, Haverkamp, Maigret... Lapérouse n'est pas éloignée du quai d'Orléans (Ile
Saint-Louis) où habitait Swann. Sous l'occupation, Jean Paulhan, Gaston Gallimard, Paul Valéry et le lieutenant Gerhard Heller y ont retrouvé Drieu La Rochelle pour lui demander de sauver la NRF.»
Rien de vraiment extraordinaire,
mais ça nous a fait penser que sans s'en apercevoir, sans même
y penser, nos pas nous amènent souvent à des endroits
mythiques, qu'ils le soient pour l'Histoire, avec un grand H, ou
tout simplement pour sa petite histoire personnel.
Quand,
à ceux qui me liront, peut-être, un jour, êtes-vous
passé là... où... ?
Dédicace
Cette
édition du Castor est dédié
à :
Hedy Lamarr
(1974-2000)
Wikipédia :
Hedwig Kiesler, dite Hedy Lamarr,
fut une actrice, productrice de cinéma et inventrice autrichienne, naturalisée américaine.
Née le 9 novembre 1914 à Vienne (Autriche-Hongrie, à l’époque), elle
est décédé le 19 janvier 2000 à Casselberry (Floride).
Au cours de sa carrière cinématographique, elle joue sous la direction des plus grands réalisateurs : King Vidor, Jack Conway, Victor Fleming, Jacques Tourneur, Marc Allégret, Cecil B. DeMille ou Clarence Brown. Icône glamour du cinéma américain, elle est désignée en son temps comme la «plus belle femme du cinéma».
Outre sa carrière au cinéma, elle contribua de manière autodidacte à la science des télécommunications en inventant avec le compositeur George Antheil, pianiste et inventeur comme elle, un moyen de coder des transmissions (faisant partie des méthodes d'étalement de spectre par saut de fréquence), souhaitant participer ainsi à l'effort de guerre des États-Unis.
Ce principe est actuellement utilisé dans les téléphones portables et les réseaux sans
fil (WIFI).
Dans son film, Blazing Saddles
(1974), Mel Brooks donna le nom de Hedley
Lamarr à l'un de ses
personnages aussi loufoque que malhonnête : celui d'un procureur
général. - Madame Hedy (et non Hedley) Lamaar voulut lui en empêcher. - Mel modifia son scénario
en conséquence en mentionnant son nom et fit dire au personnage qu'il
incarnait (celui d'un gouverneur d'état) : "Payez-lui
ce qu'elle veut. Nous sommes en 1874, lorsqu'elle viendra au monde, ce
sera à notre tour de la poursuivre..."
In Memoriam
Eugène
(Gino) Mazarelli
(30 septembre 1948 - 31 juillet 2025)
Un de nos plus
fidèles lecteurs
*
"Quand un homme meurt, c'est une bibliothèque qui brûle"
(Amadou Hampâté Bâ)
Le
Castor™, entièrement subventionné par les Éditions Vatfair-Fair
de St-Romuald d'Etchemin, ne perçoit aucun paiement, ni faveurs,
ni considérations spéciales de la part des établissements ci-dessous
mentionnés.
Toujours
se renseigner
(heures d'ouverture, etc.)
avant de se rendre sur place
Burgundy Lion
2496 ouest, rue Notre-Dame
Montréal, Québec
(https://www.burgundylion.com/fr/bienvenue
McBroue (*)
329 rue Victoria
Salaberry-de-Valleyfield, Québec
http://mcbroue.com/
(*)
Se munir d'Un casque d'écoute ou de protège-oreilles. La
musique qu'on y diffuse via de puissants hauts- parleurs y est souvent trop
fortes. Et par "musique", il faut comprendre qu'il s'agit
la plupart du temps de Country américan (anglais) ou du rap.
Le troisième vendredi du mois à 19h00
De septembre à juin (sauf décembre).
***
Et sur rendez-vous
seulement :
Vatfair, Planter, Hencourt
Avocats
Tour Marshalluk - Quartier
Universitaire - Napierville
Téléphone : 88-06 - Sonner deux
coups.
Maxel, Smart et Assistés
Internet,
réseaux de télécommunication
Tour Marshalluk - Quartier
Universitaire - Napierville
Téléphone :
aucun
Notes et
autres avis :
Fondé en 1900 par le Grand Marshall, le CASTOR DE NAPIERVILLE fut, à l'origine, un hebdomadaire et vespéral organe créé pour la défense des intérêts de l'Université de Napierville et de son quartier. - Il est , depuis le 30 septembre 2002, publié sous le présent électronique format afin de tenir la fine et intelligente masse de ses internautes lecteurs au courant des dernières nouvelles concernant cette communauté d'esprit et de fait qu'est devenu au fil des années le site de l'UdeNap, le seul, unique et officiel site de l'Université de Napierville.
De cet hebdomadaire publié sur les électroniques presses de la Vatfair-Fair Broadcasting Corporation grâce à une subvention du Ministère des Arts et de la Culture du Caraguay, il est tiré, le premier lundi de chaque mois, sept exemplaires numérotés de I à VII, sur papier alfa cellunaf et sur offset ivoire des papeteries de la Gazette de Saint-Romuald-d'Etchemin et trois exemplaires, numéroté de 1 à 3, sur offset de luxe des papeteries Bontemps constituant l'édition originale, plus trois exemplaires de luxe (quadrichromes) réservés au Professeur Marshall, à Madame France DesRoches et à Madame Jean-Claude Briallis, les deux du Mensuel Varois Illustré.
Nous rappelons à notre aimable clientèle que :
1 - L'édition
régulière du Castor™
paraît le 1er jeudi de chaque mois.
2 - L'édition corrigée du Castor™,
destinée au marché américain, paraît dans les jours qui suivent.
3 - De mini-éditions peuvent paraître le
2e ou 3e jeudi de chaque mois.
2 - Malgré l'attention portée à la rédaction de ce journal, ses auteurs ou son éditeur ne peuvent assumer une quelconque responsabilité du fait des informations qui y sont proposées.
3 - Tel qu'indiqué au début, les erreurs de frappe, de date et autres incongruités contenues dans ce Castor™ seront ou ont déjà été corrigées dans sa version destinée au marché américain.
4 - La direction du Castor™ tient à préciser qu'aucun enfant n'est victime d'agressions sexuelles au cours de la préparation, pendant la rédaction et lors de la publication de son hebdomadaire.