Vol. XXVIII,  n° 6 Le seul hebdomadaire de la région publié une fois par mois Le lundi 5 février 2018

Début février...   
 
  
  

Bruine, pluie, brouillard, giboulée, grêle, neige, verglas... Qu'est-ce qui aurait pu  encore nous tomber dessus ? - Oui, vous avez raison, mais avouez que c'est plutôt rare.


Ce numéro

(Mais pas nécessairement dans l'ordre)

Ronald «Carl» Giles (voir à la fin) - Henri de Montherlant et la vieillesse (tout de suite après) - Fire and Fury et Pierre Teilhard de Chardin - Blue jeans sur la plage et Vancouver, la nuit - Saint-Simon (quatre portraits) - Alberto Ginastera - Jupes courtes et collants - Déluges et New York - la française langue (toujours) - souvenirs, le temps qui fuit...

(et Simon Popp)

Bonne lecture !

  
        


Chroniques


 

Pour les chroniques précédentes de nos correspondants cliquez sur ce lien .

      Simon Popp

De ordine in tempore

Mon père qui aurait eu 108 ans cette année me disait souvent que le monde était petit et mesquin ; qu'en me le rappelant constamment, il me serait facile de passer à travers mes journées en ce sens que : si je rencontrais au cours de mes déplacements que des gens remarquables et généreux, je rentrerais chez moi ravi et content, mais si, au contraire, je ne rencontrais que des personnes de la première catégorie, je ne serais ni surpris, ni décu. - Ce fut un sage conseil que j'ai toujours suivi. - Il est l'équivalent d'avoir toujours en tête l'irréfutable notion que la moitié des gens que nous croisons au cours de notre existence sont moins intelligents que la moyenne...

Ces deux vérités me sont parues particulièrement évidentes il y a quelque temps. mais dans un tout autre contexte : celui où l'utilisation et l'organisation de mon temps sont devenues depuis ma retraite, je ne sais pas pourquoi, toute à fait délirantes car il m'arrive d'être de plus en plus d'être en retard, et ce en tout, et ce, de plus en plus souvent. Pourtant, je me suis dit, il n'y a pas si longtemps, du temps où je travaillais et que je voyageais constamment, j'étais toujours à l'heure, pour mes entrevues, mes rendez-vous et mes rencontres, surtout mes rencontres, à la fois les officielles, les sociales et les impromptues. Ma correspondance, également, et mes rapports, si je me souviens bien, étaient toujours envoyés aux dates prévues et, curieusement, j'avais surtout le temps de m'occuper de ces  affligeantes corvées qui consistent à nettoyer son appart, faire la cuisine, passer chez le nettoyeur, aller chercher de quoi manger au supermarché et même ramener ponctuellement les livres que j'empruntais aux trois bibliothèques dont je suis membre.

Pour en finir avec cet épineux problème, j'ai pris un jour de congé. - Imaginez : un jour de congé quand on ne travaille plus ! Une contradiction en soi. Mais je n'en suis pas, ces temps-ci, à une contradiction près. - Je ne suis pas tombé dans la trappe de la méditation. J'ai tout simplement ressorti mes vieux agendas, surtout celui de l'année où, en même temps, j'ai eu à m'occuper de trois sérieux dossiers :  un à Wichita (Kansas), un à San Francisco et un troisième à New York. Et vous savez ce que j'y ai découvert ? Que, instinctivement, je ne planifiais jamais une journée complète ni toute une semaine à la fois, même en vacances ; que je visais que des demi-journée ou, tout au plus, deux à trois jours dans la même semaine. Ce qui me laissait quoi ? Une demi-journée par jour et deux, trois jours par semaine... totalement libre. - Disons disponible. - Et pourquoi ? Pour les imprévus. - Et c'est là que j'ai compris que, même si je n'avais plus à me rendre au bureau cinq jours par semaine, je faisais toujours face à des imprévus pour lesquels je ne réservais aucun temps. Sauf que des imprévus, j'en ai quelques-uns qui sont là depuis un bon bout de temps, alors :

J'ai, ce matin, pris toute une demi-heure pour me faire à manger et rien prévu pour cet après-midi. Un bon début, non ?

 

Ce qui me ramène à :

Je ne compte plus le nombre de mes ex-collègues, de mes amis et connaissances et des quidams que je rencontre ici et là qui me disent que le temps passe vite. Oui, si tout ce qu'on fait, de jour en jour, c'est répéter ce qu'on a fait la veille ou l'avant-veille et qu'on se promet de faire le lendemain et le surlendemain.

Le temps passe vite si on se lève à la même heure à chaque jour, qu'on écoute les «nouvelles» à la radio ou à la télé avant de lire les journaux à temps pour le déjeuner (lunch) et qu'on passe l'après-midi à regarder le canal météo, Fox News ou CNN (rares, soit dit en passant, sont ceux qui se branchent sur ces deux chaînes) pour finalement, dîner (souper) tôt de telle sorte à pouvoir écouter les «nouvelles» de sept heures, neuf heures et onze heures. Surtout à propos des pourparlers de paix au Moyen-Orient.

Reste toujours l'idiot entouré de clowns aux USA pour dont, hélas pour nous tous, le mandat n'expirera jamais assez vite.

Simon

***

Mon côté détestable...

Détestable, moi ? C'est un peu exagéré. Suffisant, oui. Hautain, assurément. J'ajouterais même dédaigneux et condescendant et, régulièrement, les deux en même temps, mais détestable, non. Pourquoi me détesterait-on ? Personnellement, je ne déteste personne. Non pas parce que je suis d'une grande ouverture d'esprit ni parce j'ai un certain côté de ma personnalité qui m'incline à être d'une mansuétude désordonnée envers mes semblables, non : je ne déteste personne parce que je fuis tout le monde, notamment les fâcheux, les ennuyeux, les casse-pieds et les emmerdeurs en tous genres. Je fuis particulièrement les amateurs de sport, les politiciens et ceux qui passent pour des artistes dans des boîtes comme Radio-Canada, certains salons de couture (ou de coiffure), les galeries d'art (artistiques) ou les spécialistes qui sont régulèrement interviewés à la télévision. (Sans oublier les petites aux idées larges et aux jupes courtes et puis la plupart des membres de ma famille). Et - j'allais les oublier, plusieurs ex qui m'ont pris pour ce que je n'étais pas. - Loin des yeux, loin du coeur. «L'enfer, c'est les autres» disait, si je me souviens bien, quelqu'un proche d'une femme qui ne savait pas écrire, très populaires (les deux) et dont on n'entend plus parler depuis des années. - Lui, particulièrement, d'après les frères Skonmadit, qui a gagné un prix Nobel (qu'il a refusé) et qui est disparu... distribuant des dépliants dans le quartier St-Germain-des-Prés, à Paris. - Sic transit gloria mundi.

Certaines personnes m'accusent, entre autres, de continuellement (leur) faire la leçon... et quand ils ou elles m'en font le reproche, ils ou elles me la font. - Et puis, comme on ne se voit pas comme les autres nous voient, ça peut porter à confusion. - Y'a des années que j'ai appris ça. - Et d'une drôle de façon (puisque, depuis ce matin, j'ai le temps) :

J'ai toujours aimé les blagues. Les cyniques particulièrement. Celles dont la chute est inattendue. Deux, trois exemples :

La différence entre Auschwitz et Sarajevo ? - Ben à Auschwitz, au moins y'avait le gaz.

ou :

Ne me parlez pas des camps de concentration. J'ai un oncle qui y est mort. - Il est tombé en bas d'un mirador.

ou encore :

Le plus haut édifice à Moscou ? - Celui du KJB. On peut y voir la Sibérie de son sous-sol.

Etc., etc.

Amateurs de ces sick jokes, j'avais l'habitude, quand je donnais des conférences - si, si,  je vous le jure, j'ai donné des conférences... - de les commencer par une de ces blagues. Sauf que personne ne riait. Jusqu'au jour où, après en avoir donné un exposé sur je-ne-sais-plus-quoi, à je-ne-sais-plus-qui, un vieux bonhomme vint me voir et me dit : «Vous ne devriez jamais faire de l'humour devant un groupe. Par votre prestance, par votre présence, par votre voix même, vous allez l'air trop sérieux. - Vos blagues sont peut-être drôles, mais elles ne passent pas. - J'ai un conseil à vous donner. Boutonnez mal votre veston, mettez votre cravate un peu de travers ou trompez-vous de pantalons quand vous devez parler en public. - Les gens vont se dire: "Tiens, il n'est pas plus brillant que nous". - Et de là, ils vont mieux vous écouter.»

J'ai suivi son conseil et à partir de ce moment-là, on a cessé de me prendre pour ce que je n'étais pas :  un type sérieux.

C'est l'histoire de la troupe de théâtre d'un petit village très éloigné dans le fin fond de nulle part qui décida un jour de monter Le journal d'Anne Frank. - Pour l'occasion, on embaucha le fils du forgeron (qui était daltonien) en tant que décorateur, la nièce de l'épicier qui était dure d'oreille pour la musique, la fille du maire, qui n'avait aucun talent (pas le maire, mais sa fille), pour le rôle pincipal et divers comédiens tout aussi mauvais qu'elle. - Le résultat fut affreux. Assez qu'au troisième acte, le soir de la première, lorsque ceux qui jouaient les rôles d'officiers de la Gestapo entrèrent en scène et demandèrent où était Anne Frank, les spectateurs se levèrent spontanément et crièrent tous ensemble ; «Elle est dans le grenier !»

C'est l'histoire - une autre - d'un couple impliqué dans un très grave accident de voiture en allant rendre visite à leur fils lors d'une tempête de neige. Lui s'en était tiré relativement bien : un bras cassé quelques coupures au visage, mais elle, qui avait été éjectée de l'auto via le pare-brise, ne s'en était pas tirée du tout. Plus de quatre heures dans la salle d'opération tandis que, après les premiers soins, son conjoint faisait les quatre cents pas dans la salle d'à côté. - Finalement, le médecin qui s'était occupé de son épouse vint le trouver et lui dit ; «Je regrette, mais votre conjointe... Enfin : son cerveau a été considérablement endommagé et elle risque de passer le reste de ses jours dans l'état où elle est présentement, c'est-à-dire végétatif. Et vous ne pouvez pas la laisser ici, votre assurance ne couvre pas les soins à long terme. Faudra la ramener à la maison, lui trouver un lit adéquat. - Surveillance 24 heures par jour. Vous comprene« ?  - Pensez à la nourriture, les soins corporels, les couches...» - L'homme éclate en sanglots. - Il est complètement abattu. - «Ne vous en faites pas, dit le médecin en lui tapant sur l'épaule. Je blaguais. Elle est morte.»

Sobrement vôtre...

***

Le courrier

Suite à ma chronique du mois dernier au cours de laquelle j'ai parlé du réchauffement de la planète, i.e. :

«Le réchauffement de la planète, autre exemple. Non pas «la vaste majorité», mais tous les spécialistes dans les domaines de l'océanographie, de la météorologie et de l'atmosphèrologie (?) prédisent depuis des années que l'accélération de ce phénomène climatique se manifeste de plus en plus et que son origine est l'activité humaine. - Reste à y faire face, ne serait-ce qu'au cas où, mais combien de gens n'y croient toujours pas ? - Tiens Trump, encore. Décidément...»

...un ami m'a fait parvenir la photo suivante ;  de New York, en 2075 :

 Comme je l'écrivais le 2 octobre dernier :

J'aimerais vivre encore quelques années, tout au plus cinq ou six décennies pour dire : «Si vous possédiez des terres en Floride, vous possédiez des terres en Floride.»

N'empêche que je me souviendrais toujours d'avoir traversé le parc qui sera éventuellement, grâce à Trump, couvert d'eau avec une très belle femme, un certain jour...

Pas pu, cette journée -là, pour diverses raison, la tenir dans mes bras.

Et comme, ce n'était pas une bonne nageuse...

À +

Simon

      Herméningilde Pérec


Qu'est devenu notre Castor™ ?

Je viens de lire la chronique de Simon (nous lisons tous, mutuellement, nos chroniques avant de les publier) et, je ne sais pourquoi, j'ai sursauté en y lisant le mot «congé». Il m'a rappeler que ce mot n'éxistait pas dans notre vocabulaire quand j'étais jeune. Il existait, oui, mais il était automatiquement relié à un congédiement quelconque ou à la sortie d'une institution carcérale. Les curés, frères et autres membres du corps ecclésiastiques qui veillaient à notre éducation s'assuraient que nous n'ayions jamais une minute à nous. C'était, surtout quand on était résident, lever à telle heure, prière, douche, petit déjeuner, messe, exercice physique, classe de huit à midi, lunch (généralement accompagné d'une lecture de l'Évangile), classe de treize heures à seize, sport, souper, prière du soir, coucher à huit heures. - Une sorte de céleste Corée du Nord.

Et puis y'avait aussi les retraites avec, visites aux heures par un directeur de conscience.

Curieux qu'on puisse se rappeler, de longues années plus tard et avec tant de détails, ces périodes de sept ou dix jours que l'on passait, en commun, dans de grands chapelles ou des dortoirs, encore plus grands, qui faisaient, tous les deux, généralement partie d'un monastère loin de tout. Qui, de ma génération, ne se souvient pas, entre autres, y avoir regardé avec une grande curiosité les silencieux moines qui y vivaient en permanence et que nous ne voyions jamais, mais qui partageaient, mais de loin, nos repas pris en silence ?

Heureusement, les plus anciens nous avaient prévenus et chacun de nous avait amené avec lui un Jules Verne pour les longues périodes où, en silence, nous devions lire autre chose.

Herméningilde Pérec


       Copernique Marshall


Plan de lecture

J'ai été aux prises, au cours du dernier mois, avec la relecture d'un livre qui m'avait beaucoup frappé quand j'étais jeune. - J'en parle un peu plus loin dans la section Book Reviews-Lectures de ce Castor™. - Ce livre, c'était le Phénomène humain de Pierre Teillhard de Chardin. qui m'avait aussi impressionné que Terre des hommes de Saint-Exupéry, lu à peu près à la même époque, au moment où je sortais à peine de Dickens, Poe et Sherlock Holmes. - J'en parle parce que, j'en ai lu, presque immédiatement après ma première lecture, une critique virulente (dont je parle également) qui m'avait fortement secoué, mais en même temps réveillé à ce qu'était et est toujours, la chose que j'apelle aujourd'hui, la «véritable littérature». - D'où le titre de cette chronique.

Oui, on m'accuse souvent - peu souvent, quand même, car la littérature fait rarement partie de mes conversations - d'être intransigeant quand on parle d'auteurs, de livres, de best sellers ou du dernier livre de conseils pour vivre une vraie vie. - Dois-je rappeler qu'il se publie, au Québec uniquement, plus d'un roman par jour, par année ? Qu'un seul de ces romans risque d'être encore lu dans dix ans ?  Qu'il naît, dans le monde tout entier, que trois ou quatre grands écrivains par siècle ? - Ma question est : pourquoi ne pas lire ces écrivains avant de passer à ceux qui n'ont qu'une chance sur mille, dix mille, cent mille, d'être éventuellement reconnus comme un auteur exceptionnel ? - Attention hein ; je ne dis pas que certains auteurs, ne serait-ce que parce qu'ils nous apportent des idées nouvelles ou qu'ils nous permettent une certaine détente intellectuelle, ne devraient pas être lus ; je dis que si l'on s'intéresse le moindrement à développer en soi ces clichés qui passent pour des idées (l'expression est de Proust) et non pas changer de point de vue au gré des fugitives modes et encore plus éphémères courants de pensées, pourquoi ne pas se dresser un plan de lecture, y compris, entre deux grands livres ou auteurs, des moments de détente ?

Détente ? - Oui car, parmi les écrivains au grand talent, il existe de géniaux entertainers à ne pas oublier. Je vous en nomme quelques uns ?

En ordre alphabétique :

Marcel Aymé, Sacha Guitry, Jerome K. Jerome, John Le Carré, Georges Pérec, Raymond Queneau, Rabelais, Simenon, Jonathan Swift, Oscar Wilde et... pourquoi pas ? Voltaire dans ses contes, Victor Hugo en romancier (Notre-Dame de Paris et Les misérables).

P.-S. :  J'ajouterai qu'on m'a dit beaucoup de bien de Zola et Balzac...     ;-)

***

Et pour en revenir toujours à la française langue

T'en fais pas, Simon, si, à toi, on te reproche de faire la leçon, on me le reproche également sauf que je suis professeur et c'est mon métier.

Aujourd'hui :

La première grammaire française porta le titre de Lesclarcissement de la langue francoyse  (sic). Elle parut en 1530 et fut rédigée par un Anglais, John Palsgrave. prêtre à la cour d'Henry VIII.

La deuxième, en 1531, fut publiée en latin par Jacques Dubois (Jacobus Sylvius) sous le nom de Grammatica latino-gallica.

La troisième et la première écrite en français fut Tretté de grammere froiçoeze, rédigée par Louis Meigret en 1550.

On en composa par la suite plus d'une centaine jusqu'au début du XXe siècle.

La référence, depuis le milieu des années trente, est Le bon usage, originellement compilée par Maurice Grevisse, en 1936, mais tenue à jour, jusqu'à aujourd'hui, par son gendre André Goose qui a insisté dans toutes les préfaces de ses éditions successives, tout comme son beau-père, que Le bon usage est de nature descriptive et non normative, c'est-à-dire qu'il ne s'agit pas d'une suite de règles et d'exceptions, mais une compilation d'observations sur la façon dont les gens parlent et écrivent.

Cette ou ces préfaces rappellent les premières grammaires latines descriptives (il n'y en avait jamais eues auparavant) qui furent rédigées en Allemagne au XIXe siècle dans le but de conserver à jamais le latin classique dont on se servait encore pour certains ouvrages. On en a publié plusieurs mais toutes, à la surprise générale, mirent en évidence que la supposée clarté immuable du latin était factice car toutes les règles qu'on pouvait y trouver étaient assujetties à d'innombrable exceptions, les écrivains latins ayant continuellement brisé toutes celles qu'on aurait pu découvrir dans leurs textes et ce, particulièment chez  des auteurs ou écrivains comme Suétone, Cicéron et Tacite. réputés pour le classicisme de leurs écrits...

Et puis denière remarque :

L'anglaise langue n'a pas une institution comme l'Académie française, chargée, entre autres, d'en régulariser la forme sauf que certaines de ses choses-à-ne-pas-faire relèvent toujours du latin. Le défendu  «split infinitive», par exemple, provient du fait qu'en latin cette forme n'existait pas et on a tenu à conserver cet aspect dans un anglais pur. Idem pour la préposition à la fin d'une phrase.

Copernique

       Jeff Bollinger


Je suis peut-être...

Il y a, entre autres, deux expressions que j'ai apprises en me joignant au Castor™ et que je ne peux pas, hélas, utiliser couramment car personne ne les comprend. En voici une troisième :  «elles sont trop fines pour le quartier». - Quel quartier ? À vous de le deviner. 

La première est : «Je suis peut-être bouché à l'émeri...» qui proviendrait - c'est Copernique qui m'en a informé - d'un éditeur parisien qui,  refusant le premier volume d'À la recherche du temps perdu, aurait écrit une note de service débutant comme suit :  «Je suis peut-être bouché à l'émeri, mais je n'arrive pas à comprendre ce qu'il y aurait d'intéressant à lire 75 pages des pensées d'un homme qui se retourne dans son lit.» 

(Copernique me dit qu'il existe une expression voulant dire la même chose en anglais, mais qui est sans rapport avec de l'émeri : «Thick as two short planks!)

La deuxième serait en rapport avec un écrivain américain qu'on aurait présenté, en Europe, à un groupe de lecteurs en disant : «And without further ado, Mr. so-and-so from the other side.» - Oubliez le «further ado», c'est le «other side» qui m'est resté. «De l'autre côté», c'est-à-dire, «D'un endroit qui se situe au-delà  [de l'océan]», mais qui implique qu'il pourrait également venir d'un pays où la culture est différente et, en sous-entendu, inférieure

Un revendeur en train de devenir un détestable intello,

Jeff

P.-S. : Des imprévus dont parle Simon Popp cette semaine ? - Il faut avoir quatre enfants, un jour de grésil quand on ferme les garderies, les écoles et que les routes sont impraticables...

   Georges Gauvin


Pas froid : frette

«Ma foi du bon Dieu», comme disait le père d'une de mes amies récemment. Généralement  un de ceux qui ont dépassé la soixantaine et même la soixante-dizaine. "Je suis peut-être atteint de l'Alzheimer, précisait-il, mais je ne me souviens pas avoir eu froid comme aujourd'hui, ni même avoir été avisé de ne pas sortir aussi souvent dans une seule journée." - Y'avait de quoi se plaindre, le bonhomme. On répétait à la radio qu'avec le "facteur éolien" ("Une affaire pour nous accroire que l'avenir est aux autos électriques" ai-je entendu il y a une semaine), nous atteindrions cette journée-là moins trente-cinq-quelque-chose. Autant déménager à Chibougamau ou, comme dit Paul, à Barraute, en Abitibi.

Moi ? Je suis sortie, comme il le fallait bien, pour me rendre au travail, avec mon tailleur, ma chemise blanche et mes collants, avec, par dessus, le *** que mon chum m'a acheté pour mon anniversaire l'automne dernier. "Testé dans le Grand Nord. - Moins cinquante.", c'était écrit sur l'étiquette...

 

Y'a-t-il des filles dans l«Grand Nord» qui vont travailler en tailleur, les fesses protégées par un milimètre de pseudo-nylo et les pieds dans des bottes en imitation de simili-cuirette (synthétique) qui sont moins épaissses qu'une paire de bas et qui coûtent les yeux de la tête ? - De quoi se demander si nos mentruations vont, oui ou non, geler sur place.

Les gars, eux, arrivent en chars, préchauffés dans le garage de leurs appartements, genre chauffrettes-à-faire-fonde-du-beurre. Et ces chars, ils les garent dans l'immeuble du bureau.

Égalité salariale ? - On a beaucoup plus de chemin à faire.

Georges

        Fawzi Malhasti


Poésie choisie

Blue jeans sur la plage

Tout un été ils se sont embrassés
Sur cette plage leur langage
Était celui de l'amour

Blue jeans sur la plage
Chacun de leurs frissons
Faisait naïtre une chanson
Blue jeans sur la plage
Les jeunes ses ont aimés
Tout au long des mois d'été

Mais ils s'étonnent car c'est déjà l'automne
Les larmes aux yeux ils se disent adieu
Avec l'espoir d'un retour

Blue jeans sur la plage
Le vent de la grève viendra effacer leurs rêves
Blue jeans sur la plage
Leurs coeurs sont encore chauds
De tous ces frissons nouveaux
Blue jeans sur la plage

La plage Roger, Idéale, Alouette,
La plage Monjoie, Claude et Armande, l'Île aux trésors

L'été, les plages, les  convertibles, la bière
Les chips, les filles de Rosemont en bikini

La naissance de la tragédie...

Gilles Rousseau (1945-1972) - Lucien Francoeur (1948- )

Vancouver, une nuit comme une autre

Par la fenêtre Vancouver la nuit
J'me tiens avec une indienne de 14 ans
A l'a une tête de mort tatouée sur un bras
Y'a des aiguilles partout dans chambre
On est sur le sentier de la neige

À Montréal le jour se lève tranquilement
Les gars vont passer la journée à taverne
Le trip est fini - chu loind'chez nous
Comme Jim Morrison à Paris
Si vous pouvez comprendre

Dans ma tête Montréal le jour

Lucien Francoeur (1948- )

Fawzi

         De notre disc jockey - Paul Dubé


Alberto Ginastera

Doit exister des millions de compositeurs dans le monde qui publient chaque année des centaines de millions de pièces musicales en tous genres (je crois exagérer à peine), pièces qui invariablement seront oubliées, parfois même du vivant de leurs auteurs qui, eux-mêmes, mourront dans l'oubli le plus total.

Alberto Evaristo Ginastera sera probablement un de ceux-là même si, de son vivant, il fut reconnu pour un «important» compositeur argentin et un grand professeur .

So oeuvre ? Trois opéras, deux ballets, une dizaine de suites orchestrales, divers concerti pour harpe, piano, violon et violoncelle, une quarantaine de pièces pour piano et un quatuor à cordes (remarquable) parmi une quinzaine de compositions pour orchestre de chambre. De la musique pour chorales également et diverses compositions pour orgue.

Parmi toutes ces compositions, trois danses argentines pour piano (opus 2 - 1937) dont la deuxième (Danza de la moza Donosa) est à peu près la seule pièce que l'on joue régulièrement en concert. Et pour cause : elle est d'une simplicité étonnante (un seul thème, joué sur cinq notes de la main gauche) et, en même temps, d'une grande tendresse et qui est, sans le paraître, très difficile à jouer correctement.

Et sa fin, contre toute attente est surprenante de modernité. La voici :

On en retrouvera une interprétation par Martha Argérich sur You Tube :

Cliquez sur la note : Second

Alberto Ginastera est né à Buenos Ayres en 1916 et est décédé en Suisse en 1983.

paul

Lectures


Note :

Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres, revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.

Comment écrit-on une critique d'un mauvais livre ?

Un : j'ai suffisamment de mauvais livres dans ma bibliothèque pour ne pas avoir à me promener de librairie en librairie pour en trouver d'autres.

Deux : je ne lis pas - ou presque pas - de livres publiés au cours des dernier dix ou qinze ans, surtout pas ceux qui se ramassent sur les listes des meilleurs vendeurs (best-sellers lists) car mon expérience m'a appris que la majorité des livres imprimés depuis plusieurs années se retrouvent invariablement sous la pilonneuse. - Déjà qu'il est très difficile de trouver les grands classiques.

Alors : pourquoi je me pose la question qui paraît en titre de cette rubrique ?

Parce que :

Tout a commencé quand Monsieur Pérec est venu me voir vers le milieu du mois dernier pour me dire :  «Il y a un livre sur Trump qui vient de paraître aux USA, il y a quelques jours. Paraît qu'il fait pas mal de tapage et j'ai pensé que ça pourrait vous intéresser et, du même coup, intéresser nos lecteurs.» 

Pour ceux qui ne lisent pas les journaux et qui n'écoutent pas les nouvelles, ni à la radio, ni à la télévisaion, disons qu'il s'agit d'un livre qui est devenu, du jour au lendemain, le best-seller des derniers mois (la première édition s'est vendue en moins de vingt-quatre heures) parce que, même avant d'être imprimé la maison Blanche s'était prononcée sur son côté mensonger et outrageant. Son contenu décrit ce que son auteur a entendu et vu pendant plusieurs semaines dans l'entourage du président américain :

Fire and Fury - Michael Wolff - Henry Holt and Company - 2018

Pourquoi pas ? me suis-je dis et, malgré mes réticences à lire ce genre de livres, je suis allé chez Kindle et en ai récupéré une copie que j'ai lue en l'espace de deux jours, prenant des notes en cours de route pour en rédiger un compte-rendu. En anglais, naturellement, puisque le livre a été écrit en américain, sauf que, rendu à peu près à la moitié, j'ai réalisé que je rendrais un disservice à nos lecteurs, majoritairement francophones, qui seraient peut-être tentés de s'en procurer une éventuelle traduction.

Mon conseil ? Abstenez-vous ! - Et n'essayez surtout pas de le lire en anglais :

Ce livre est mal écrit, dans un style ampoulé, dans une forme narrative douteuse, par un écrivain plus intéressé à étaler sa culture et sa connaissance de certains jargons utilisés par les insiders de la politique américaine, d'où ma question, que je répète : «Comment rédige-t-on une critique d'un mauvais livre ?» - Et de là je me suis souvenu justement d'une telle critique à propos d'un livre de Teilhard de Chardin :

Le phénomène humain paru au seuil en 1955.

J'y reviens dans un instant. Auparavant, un sommaire du sujet de ce Fire and Fury :

Brièvement, il s'agit d'un essai (si c'en est un) sur ce qui s'est passé au cours de la campagne à la présidence de Donald Trump et aux cent, deux cents, jours qui l'ont suivie, de sa victoire à sa transition entre sa vie civile et sa vie politique en passant par son installation à la Maison Blanche et ce qui se passe dans cette Maison depuis son arrivée.

Le problème est que ce livre ne nous apprend rien. Tout ce qui y est décrit à déjà fait la une de tous les journaux et de toutes les émissions télévisées depuis des mois. - Voici ce que David Runciman du Guardian en dit dans sa chronique du 19 janvier dernier :

«Ces livres (il en cite deux autres) ne sont, dans le fond, que des commérages ("gossip") et n'ont pas besoin d'être absolument fidèles pour dresser un portrait exact du chaos politique qui les alimente. [...] Tout ce que ce livre raconte est déjà disponible sur YouTube, mais il a le mérite de nous forcer à y faire plus attention

Qu'ajouter d'autre ? À la rigueur, il s'agit là d'une bonne raison pour ne pas acheter ce livre. Mais il y a plus et c'est en relisant mes notes dont  je venais de passer plus d'une heure non pas à parler de son contenu, mais de de sa forme - et plus particulièrement du style de l'auteur. Je me demandais comment j'allais terminer mon texte qui se dirigeait tranquilement vers une fin contenant des remarques peu charitables concernant ce Monsieur Wolff que j'avais commencé à décrire comme un «pompous windbag» plus intéressé à étaler son raffiné et précieux vocabulaire, sa douteuse culture  et sa connaissance du jargon utilisé dans les milieux politiques qu'à décrire le plus simplement possible ce qu'il avançait être des faits.

La forme :

Une chose, d'abord : il est écrit sur une base narrative, avec quelques interventions du genre «C'est dans le caractère de...», «Elle a toujours agit comme cela envers son père...», «N'oubliez pas que son beau-père a fait de la prison...» et ainsi de suite. - Des explications totalement inutiles sauf si l'on ignore tout du monarque, de sa famille et de ses amis qui se sont installés à la maison Blanche il y a un an.

Et puis y'a les descriptions à n'en plus finir. Quelles sont les raisons pour lesquelles il est important de savoir que Steve Bannon avait, lorsqu'il est arrivé avec trois heures de retard à un rendez-vous avec une chemise qui ne lui allait pas ? - Il faisait chaud, il pleuvait, le ciel était couvert... et alors ?

Mais le pire est la langue utilisée. Elle est si ampoulée, si boursouflée, si vous-avez-vu-l'étendue-de-mon-vocabulaire que c'en est presque à vomir. - Vous n'avez pas une maîtrise complète de l'anglais sous toutes ses formes, alors oubliez. Et si vous ne me croyez pas, voici quelques mots et expressions que j'ai retenus de ce Wolff qui a dû utiliser plusieurs dictionnaires pour épater la galerie :

«Unbenownst, sycophantically, besotted, clusterfuck, "as a lower tier and flaky Trump dancing monkey", to be fudley, "inexisting peach ball", "Palm beach aristocrat", "a white supremacist think-tank", pescily, paleonconservative, "a shucks-nothing-to-it expression", to careen, jocularity, offendedly, Myrmidon, sagaciousness, "well... phew!", to obfuscate, a real "politik" movement, "prepped out", "a jujitsu piece of anti-semitism", "A democratic Globalist Manhantanite", factotum, mollifier, "a cussed, antagonistic self-dramatizing acable head"...»

Qu'espérez-vous entendre d'un auteur qui décrit l'arrivé des Trump à la Maison Blanche comme ceci :

«[They] had arrived at a balmy shore with appreciative natives on the beach...»

La question que je me suis posée, bien avant d'écrire les paragraphes précédents, a fait  que j'en suis arrivé à Teilhard de Chardin :

Car j'ai pensé au biologiste britannique Peter Brian Medawar et à un article qu'il a écrit sur Teilhard dans le magazine Mind en 1961 (*).

(*) On the Phenomen of Man  - Mind, New Series, vol. 70, No. 277 (janvier 1961). Cet article était au moment où cette page a été crée  disponible dans le site internet JSTOR...

Peter Brian Meda-qui ? 

Peter Brian Medawar (1915-1987) fut un biologiste britannique principalement connu pour ses travaux sur le système immunitaire et les mécanismes d'acceptation ou de rejet des greffes d'organes. Il fut codétenteur du prix Nobel de physiologie ou médecine en 1960 avec Sir Frank Macfarlane Burnet. 


Peter Brian Medawar

Son rapport avec Teilhard de Chardin ? Il est largement responsable de l'effondrement de la réputation de ce jésuite français, homme de science, chercheur, philosophe et théologien dont les théories ont fait l'objet d'une condamnation de l'Église catholique (quoique cette condamnation fut par la suite révoquée) pour avoir suggéré : 1) que l'«esprit» de l'homme était la conséquence de l'évolution naturelle (i.e. : Darwin) et 2) que cet «esprit» était indépendant de la génétique ou plutôt de la pluralité de cette génétique (je résume un peu trop) et qu'en conséquence l'idée du péché originel et de la rédemption...

(Pour plus de renseignements, lire l'article que lui consacre Wikipedia)

Pourquoi «respondable de l'effondrement de la réputation de ce jésuite» ? - Parce que, dans son article ci-dessus, il a systématiquement accusé Teilhard, dans sans Le phénomène humain, de s'être servi d'un vocabulaire savant, de métaphores insensées et de déductions absurdes pour avancer une théorie, qui n'avait aucun rapport avec la réalité physique de l'homme (n'oubliez pas que Medawar était un biologiste), l'accusant même de s'être menti à lui-même par pure vanité.

En voici quelques extraits :

   En introduction, d'abord, il cite de Chardin :

«Tout ne se passe pas continuellement à tout moment dans l'univers. Tout ne se passe pas non plus partout.

« Il n'y a pas de sommets sans abîmes.

«Quand on parle de la fin du monde, l'idée qui nous saute aux yeux est toujours celle de la catastrophe.

«La vie naît et se propage sur la terre comme une pulsation solitaire.

«Tout compte fait, la meilleure garantie qu'une chose devrait arriver est qu'elle nous apparaît comme absolument nécessaire.»

     Pour dire :

Ce petit bouquet d'aphorismes, chacun considéré comme suffisamment important par son auteur pour mériter un paragraphe, est tiré du Phénomène de l'homme de Pierre Teilhard.

   C'est un livre largement considéré comme étant de la plus grande profondeur et de la plus grande importance ; il a créé quelque chose comme une sensation lors de sa publication en France, et certains critiques l'ont appelé le Livre de l'année - un, le Livre du Siècle. Mais, dans sa plus grande partie, ce que je vais tenter de démontrer, c'est une absurdité parsemée de conceptions métaphysiques et s'il n'est pas loisible d'accuser son auteur de malhonnêteté, c'est qu'avant de tromper les autres, il a pris grand soin de se tromper lui-même.

   Le phénomène de l'homme ne peut être lu sans une certaine sensation d'étouffement qui découle d'un manque d'air. On y retrouve, certes, une série d'arguments, mais ces arguments sont faibles, abominablement exprimés, et je les exposerai en temps utile; mais considérons d'abord le style, parce que c'est le style qui crée l'illusion du contenu, et qui est une cause aussi bien qu'un symptôme des saisies apocalyptiques alarmantes de Teilhard.

   Teilhard nous crie sans arrêt: les choses ou les affaires sont, dans l'ordre : stupéfiantes, colossales, sans fin, énormes, fantastiques, étourdissantes, hyper-, immenses, implacables, indéfinies, inépuisables, extractibles, infinies, infinitésimals, innombrables, irrésistibles, sans mesure, méga-, monstrueuses, mystérieuses, prodigieuses, impitoyables, super-, ultra-, incroyables, débridées ou sans pareil.

   En ce sens que,  quand une chose est décrite comme tout simplement énorme, nous nous sentons déçus.

   Suivent d'extraits divers et la fin :

Après ce processus de ramollissement, nous sommes prêts à prendre en charge les néologismes: biotes, noosphères, hominisations, complexifications. Mais on retrouve beaucoup d'autres choses dans ce style littéraire dit de "philosophie naturelle" : aucun mensonge, par exemple, mais tout a l'odeur du faux.

«L'amour dans toutes ses subtilités n'est ni rien ni plus que le tracé plus ou moins direct au cœur de l'homme de l'élément de la convergence psychique de l'univers sur lui-même.» 

«L'homme découvre qu'il n'est rien d'autre que l'évolution devenue consciente d'elle-même», et l'évolution n'est «rien d'autre que la croissance continuelle de l'énergie ... "psychique ou radiale".»

[...]

... Teilhard utilise [dans son ouvrage] couramment et systématiquement des mots avec lesquels il truque.. Son travail, nous assure-t-il, doit être lu, non pas comme un système métaphysique, mais «purement et simplement comme un traité scientifique» exécuté avec une logique «impitoyable» ou «incontournable»; pourtant, il utilise dans ses métaphores des mots comme énergie, tension, force, élan et dimension, comme s'ils conservaient le poids et la force de leurs usages scientifiques spécifiques.

[...]

Le phénomène de l'homme est anti-scientifique (les scientifiques y sont des personnages peu profonds qui patinent à la surface des choses), et, comme si cela n'était pas une recommandation suffisante, il a été écrit par un scientifique, ce qui semble donner à l'ensemble une autorité particulière et un certain poids.

[..]

Teilhard pratique une sorte de science intellectuellement intarrissable dans laquelle il atteint une maîtrise modérée. Il n'a aucune idée de ce qui fait un argument logique ou ce qui est une preuve. Il ne conserve même pas les décences communes de l'écriture scientifique, bien que son livre soit un traité scientifique. Il est écrit dans un style tout sauf totalement inintelligible, et ceci est interprété comme une preuve prima-facie de sa profondeur. (A l'heure actuelle, cela ne concerne que les oeuvres d'auteurs français: à la fin de l'époque victorienne et édouardienne, la même déférence était due aux Allemands, avec aussi peu de raisons.) C'est parce que Teilhard a de si profondes pensées qu'il est si difficile à suivre. C'est au-delà de mon pauvre cerveau mais est-ce que cela démontre à quel point il doit être profond et important ?

   J'ai lu et étudié Le phénomène de l'homme avec une réelle détresse, même avec le désespoir. Au lieu de nous tordre les mains sur la situation humaine, nous devons nous occuper de ces parties qui sont entièrement remédiables, surtout à la crédulité qui permet aux gens d'être pris par un tel sac de trucs comme celui-ci. Si c'était une crédulité innocente, passive, elle serait excusable; hélas, c'est une volonté active d'être trompé.

Mon opinion à propos de Fire and Fury de Michael Wolff ?

Il est malheureux que je n'ai pas le talent de Monsieur Medawar !

Copernique

P.-S. : Voici mon premier texte (en anglais) :

Not unlike Simon, I too don't read best-sellers and most books on current events or politics. - They're usually filled with commonplaces, uniformed opinions, undocumented facts and so on. - Badly written as well. - So why did I read this one ? Because, from what I heard over the Internet, it promised to be a description of what really goes on in the White House and/or what everybody knows but no one is willing to say, a consequence of what follows :

When you're a journalist and have access to the White House, the Canadian Parliament, any Parlement or even a sports club locker room, you musn't criticise too much  your hosts because you'll loose your credentials and, on the long run, your job.

Michael Wolff is not a journalist and when he writes, he doesn't give a damn about future invitations. So he's not afraid of going into sewers, swamps and bedrooms ; he makes recordings, takes notes, dates evertything and then, dips his pen into vitriolic ink and repeats what he's heard, mentionning names, location, making comments in an unique way on what others have a tendency to ignore.

That having been said, even though it is a book about politics partisanship and one of the worst ass**** I ever heard of,   I was one of the first to read the Kindle version of this book, the day - to the hour - it was released on January the fifth last, two weeks before it was supposed to go on sale. Why ? Because Trump and the entire White House blew a fuse when extracts were published in the New York Times two days earlier ;  to the point that Trump's lawyer sent, on the fourth a totally legally empty cease and desist notice to Wolff, a couple of people he mentioned, the publisher and perhaps Wolff's dog in an attempt to stop its publication.

«To whom do I send a box of chocolate ?» asked Wolff when pre-sales hit the roof.

Good luck if you want a hard copy. - The first edition was gone in a day. - It is being reprinted at the time I'm writing this. In zillions of copies, I am told.

Want a sample ? 

«Jared and Ivanka (1) were against Priebus (2) and Bannon (3), trying to push both men out. Bannon was against Jared, Ivanka and Priebus, practicing what everybody thought were dark arts against them. - Priebus, everybody's punching bag, just tried to survive another day. By late spring, the larger political landscape seemed to become almost irrelevant, with everybody focused on the more lethal battles within the White House itself. This included screaming fights in the halls and in front of Trump in the Oval Office (when he was not the one screaming himself)

(1) Son-in-law and daugher of Donald Trump
(2)Reince Priebus, White House Chief of Staff from January 20th to July 31st, 2017
(3) Steve Bannon, Executive of Donald Trump's Presidential Campaign (August 16, 2016) and the House Chief Strategist until August 18, 2017.

 And then, there's the writing style. On books like this, one ususually doesn't pay attention to the way they're constructed, organised or written. One just goes through paying more attention to the content than anything else. You know : one comment followed by another either grouped by theme or character. - This book follows more or less this rule except it does it in a narrative way which makes it sound like a novel. The first section, for example, describe a scene in a restaurant where Bannon arrived three hours late and it goes on describing who was there, what Bannon was wearing, his refusing a drink and so on until what the reader wants to hear which is given slowly. The entire setting could have been described in one paragraph, the next one beginning with ; «And then bannon said...» - Question of taste I suppose.

But the vocabulary ! - When was the lst time you read words like : «fiefdom», «Samizdat sayings», «gobsmacked retellin», «Zeitgest moment», «To jawbone[somebody]», «curious hai olli», «transmogrification», «hirtatory»...

Q. - Is it worth reading ?

A. - Go on YouTube and watch commentaries, debates an summaries. on of which is [one of] Anderson Cooper's Breaking CNN News Episode :

https://www.youtube.com/watch?v=Gu_a--llhkg  (*)

(*) Ce lien n'était plus fonctionnel en janvier 2021

Copernique

*

Le mois prochain :

Tao-tö king par Lao-tseu
(Traduit du chinois par Liou Kia-Hway - Préface d'Étiemble) 
nrf Gallimard 1999

Au tombeau des secrets
Les écrivains publics du Paris populaire
Cimetière des Saints-Innocents
XVIe-XVIIIe siècle
Christine Métayer
Bibliothèque Albin Michel Histoire 2000

Narcisse et Goldmund
(Traduit de l'allemand par Frenand Delmas)
Herman Hesse
Calmann-Lévy 1948

L'extrait du mois


Quatre portraits tirés des Mémoires de Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon

      

   Madame de Castries

«Madame de Castries était un quart de femme, une espèce de biscuit manqué, extrêmement petite, mais bien prise, et aurait passé dans un médiocre anneau 
ni derrière, ni gorge, ni menton ; fort laide, l'air toujours en peine et étonné ; avec cela, une physionomie qui éclatait d'esprit et qui tenait encore plus parole. Elle savait tout : histoire, philosophie, mathématiques, langues savantes, et jamais il ne paraissait qu'elle sût mieux que parler français ; mais son parler avait une justesse, une énergie, une éloquence, une grâce jusque dans les choses les plus communes, avec ce tour unique qui n'est propre qu'aux Mortemarts. Aimable, amusante, gaie, sérieuse, toute à tous, charmante quand elle voulait plaire, plaisante naturellement avec la dernière finesse, sans la vouloir être, et assénant aussi les ridicules à ne les jamais oublier ; glorieuse, choquée de mille choses, avec un ton plaintif qui emportait la pièce ; cruellement méchante quand il lui plaisait, et fort bonne amie, polie, gracieuse, obligeante en général ; sans aucune galanterie, mais délicate sur l'esprit et amoureuse de l'esprit où elle le trouvait à son gré ; avec cela, un talent de raconter qui charmait, et quand elle voulait faire un roman sur-le-champ, une source de production, de variété et d'agrément qui étonnait. Avec sa gloire, elle se croyait bien mariée, par l'amitié qu'elle eut pour son mari ; elle l'étendit sur tout ce qui lui appartenait, et elle était aussi glorieuse pour lui que pour elle. Elle en recevait le réciproque et toutes sortes d'égards et de respects.»

           

   La marquise de Charlus

«La marquise de Charlus, soeur de Mezières et mère du marquis de Lévi, devenu depuis duc et pair, mourut riche et vieille. Elle était toujours faite comme une crieuse de vieux chapeaux, ce qui lui fit essuyer maintes avanies parce qu'on ne la connaissait pas, et qu'elle trouvait fort mauvaises. Pour se délasser un moment du sérieux, je rapporterai une aventure d'elle d'un autre genre.

«Elle était très avare et grande joueuse. Elle y aurait passé les nuits les pieds dans l'eau. On jouait à Paris les soirs gros jeu au lansquenet chez Mme la princesse de Conti, fille de M. le Prince. Mme de Charlus y soupait un vendredi, entre deux reprises, avec assez de monde. Elle n'y était pas mieux mise qu'ailleurs, et on portait en ce temps-là des coiffures qu'on appelait des commodes, qui ne s'attachaient point et qui se mettaient et ôtaient comme les hommes mettent et ôtent une perruque et un bonnet de nuit, et la mode était que toutes les coiffures de femmes étaient fort hautes. Mme de Charlus était auprès de l'archevêque de Reims, Le Tellier. Elle prit un ceuf à la coque qu'elle ouvrit, et, en s'avançant après pour prendre du sel, mit sa coiffure en feu, d'une bougie voisine, sans s'en apercevoir. L'archevêque, qui la vit tout en feu, se jeta à sa coiffure et la jeta par terre. Mme de Charlus, dans la surprise et l'indignation de se voir décoiffée sans savoir pourquoi, jeta son oeuf au visage de l'archevêque, qui lui découla partout. Il ne fit qu'en rire, et toute la compagnie fut aux éclats de la tête grise, sale et chenue de Mme de Charlus et de l'omelette de l'archevêque, surtout de la furie et des injures de Mme de Charlus qui croyait qu'il lui avait fait un affront et qui fut du temps sans vouloir en entendre la cause, et après de se trouver ainsi pelée devant tout le monde. La coiffure était brûlée, Marie la princesse de Conti lui en fit donner une, mais avant qu'elle ne l'eût sur la tête on eut tout le temps d'en contempler les charmes et elle de rognonner toujours en furie. M. de Charlus, son mari, la suivit trois mois après. M. de Lévi crut trouver des trésors ; il y en avait eu, mais ils se trouvèrent envolés.
»

                    

  Le duc de Vendôme

«Saint-Simon n'a méprisé et haï personne autant que le duc de Vendôme; il était de sang bâtard (descendant légitimé d'Henri IV et de Gabrielle d'Estrées), il était perdu de vices et le Roi l'adorait. Le plus étrange est que Saint-Simon n'a jamais rien tenté contre ce condottiere scandaleux. - Il l'a, toute sa vie, regardé. Il a mesuré son ascension, puis sa déchéance. Vendôme lui a paru si monstrueux qu'il n'a pas eu le coeur de le mordre ailleurs que sur le papier. - Tout ce qu'il écrit de lui se ressent de cette impression d'étonnement, et c'est donc ici un des seuls portraits objectifs des Mémoires.» (François-Régis Bastide)

«Il était d'une taille ordinaire pour la hauteur, un peu gros, mais vigoureux, fort et alerte ; un visage fort noble et l'air haut, de la grâce naturelle dans le maintien et dans la parole, beaucoup d'esprit naturel, qu'il n'avait jamais cultivé, une énonciation facile, soutenue d'une hardiesse naturelle, qui se tourna depuis en audace la plus effrenée ; beaucoup de connaissance du monde, de la cour, des personnages successifs, et, sous une apparente incurie, un soin et une adresse continuelle à en profiter en tout genre ; surtout admirable courtisan, et qui sut tirer avantage jusque de ses plus grands vices ; à l'abri du faible du Roi pour sa naissance ; poli par art, mais avec un choix et une mesure avare, insolent à l'excès dès qu'il crut le pouvoir oser impunément, et, en même temps, familier et populaire avec le commun par une affectation qui voilait sa vanité et le faisait aimer du vulgaire ; au fond, l'orgueil même, et un orgueil qui voulait tout, qui dévorait tout. A mesure que son rang s'éleva et que sa faveur augmenta, sa hauteur, son peu de ménagement, son opiniâtreté jusqu'à l'entêtement, tout cela crût à proportion, jusqu'à se rendre inutile toute espèce d'avis, et se rendre inaccessible qu'à un nombre très petit de familiers, et à ses valets. La louange, puis l'admiration, enfin l'adoration, furent le canal unique par lequel on pût approcher ce demi-dieu, qui soutenait des thèses ineptes sans que personne osât, non pas contredire, mais ne pas approuver.

«Il connut et abusa plus que personne de la bassesse du Français. Peu à peu il accoutuma les subalternes, puis, de l'un à l'autre, toute son armée, à ne l'appeler plus que Monseigneur et Votre Altesse. En moins de rien, cette grangrène gagna jusqu'aux lieutenants généraux et aux gens les plus distingués, dont pas un, comme des moutons à l'exemple les uns des autres, n'osa plus lui parler autrement, et qui, d'usage ayant passé en droit, y auraient hasardé l'insulte, si quelqu'un d'eux se fût avisé de lui parler autrement... 

«Sa paresse était à un point qui ne se peut concevoir il a pensé être enlevé plus d'une fois pour s'être opiniâtré dans un logement plus commode, mais trop éloigné, et risqué les succès de ses campagnes, donné même des avantages considérables à l'ennemi, par ne se pouvoir résoudre à quitter un camp où il se trouvait logé à son aise. Il voyait peu à l'armée par lui-même ; il s'en fiait à ses familiers, que très souvent encore il n'en croyait pas. Sa journée, dont il ne pouvait troubler l'ordre ordinaire, ne lui permettait guère de faire autrement. Sa saleté était extrême ; il en tirait vanité : les sots le trouvaient un homme simple. Il était plein de chiens et de chiennes dans son lit, qui y faisaient leurs petits à ses côtés. Lui-même ne s'y contraignait de rien. Une de ses thèses était que tout le monde en usait de même, mais n'avait pas la bonne foi d'en convenir comme lui. Il le soutint un jour à Mme la princesse de Conti, la plus propre personne du monde et la plus recherchée dans sa propreté.

«Il se levait assez tard à l'armée, se mettait sur sa chaise percée, y faisait ses lettres et y donnait ses ordres du matin. Qui avait affaire à lui, c'est-à-dire pour les officiers généraux et les gens distingués, c'était le temps de lui parler. Il avait accoutumé l'armée à cette infamie... C'était une simplicité de moeurs, selon lui, digne des premiers Romains, et qui condamnait tout le faste et le superflu des autres. Tout cela fini, il s'habillait, puis jouait gros jeu au piquet ou à l'hombre ; ou, s'il fallait absolument monter à cheval pour quelque chose, c'en était le temps. L'ordre donné au retour, tout était fini chez lui. Il soupait avec ses familiers largement : il était grand mangeur, d'une gourmandise extraordinaire, ne se connaissait à aucun mets, aimait fort le poisson, et mieux le passé et souvent le puant, que le bon. La table se prolongeait en thèses, en disputes, et, par-dessus tout, louanges, éloges, hommages toute la journée et 
de toutes parts.
»

              

Achille de Harlay

«Harlay était fils d'un autre procureur général du parlement et d'une Bellièvre, duquel le grand-père fut ce fameux Achille d'Harlay, premier président du parlement après ce célèbre Christophe de Thou son beau-père, lequel était père de ce fameux historien. Issu de ces grands magistrats, Harlay en eut toute la gravité qu'il outra en cynique; en affecta le désintéressement et la modestie, qu'il déshonora l'une par sa conduite, l'autre par un orgueil raffiné, mais extrême, et qui, malgré lui, sautait aux yeux. Il se piqua surtout de probité et de justice, dont le masque tomba bientôt. Entre Pierre et Jacques il conservait la plus exacte droiture; mais, dès qu'il apercevait un intérêt ou une faveur à m nager, tout aussitôt il était vendu.

«Il était savant en droit public, il possédait fort le fond des diverses jurisprudences, il égalait les plus versés aux belles-lettres, il connaissait bien l'histoire, et savait surtout gouverner sa compagnie avec une autorité qui ne souffrait point de réplique, et que nul autre premier président n'atteignit jamais avant lui. Une austérité pharisaïque le rendait redoutable par la licence qu'il donnait à ses répréhensions publiques, et aux parties, et aux avocats, et aux magistrats, en sorte qu'il n'y avait personne qui ne tremblât d'avoir affaire à lui. D'ailleurs, soutenu en tout par la cour, dont il était l'esclave, et le très humble serviteur de ce qui y était en vraie faveur, fin courtisan, singulièrement rusé politique, tous ces talents, il les tournait uniquement à son ambition de dominer et de parvenir, et de se faire une réputation de grand homme. D'ailleurs sans honneur effectif, sans moeurs dans le secret, sans probité qu'extérieure, sans humanité même, en un mot, un hypocrite parfait, sans foi, sans loi, sans Dieu et sans âme, cruel mari, père barbare, frère tyran, ami uniquement de soi-même, méchant par nature, se plaisant à insulter, à outrager, à accabler, et n'en ayant de sa vie perdu une occasion. On ferait un volume de ses traits, et tous d'autant plus perçants qu'il avait infiniment d'esprit, l'esprit naturellement porté à cela et toujours maître de soi pour ne rien hasarder dont il pût avoir à se repentir.

«Pour l'extérieur, un petit homme vigoureux et maigre, un visage en losange, un nez grand et aquilin, des yeux beaux, parlants, perçants, qui ne regardaient qu'à la dérobée, mais qui, fixés sur un client ou sur un magistrat, étaient pour le faire rentrer en terre; un habit peu ample, un rabat presque d'ecclésiastique et des manchettes plates comme eux, une perruque fort brune et fort mêlée de blanc, touffue, mais courte, avec une grande calotte par-dessus. Il se tenait et marchait un peu courbé, avec un faux air plus humble que modeste, et rasait toujours les murailles pour se faire faire place avec plus de bruit, et n'avançait qu'à force de révérences respectueuses et comme honteuses à droite et à gauche, à Versailles

      

Le courrier


M. Gustave Lebrun, Laval (ouest), Québec

Ayant eu les coulées blanches, même accumulé au pied du mur, il riait à gorge d'employés tandis que ses collègues poussaient des cris de porc frais

Mlle Olivia Tomassini, St-Léonard-de-Port-Maurice, Québec

Barnacle-like connotative experiences.

Mme Albertine Delongtchamps, Paris Xie

Vous faites erreur, Madame : les funérailles du père Emmett Johns, dit «Pops» ont eu lieu en la basilique Saint-Patrick à Montréal. - C'est René Angelil, autrefois du groupe les Baronets, qui fut l'objet de funérailles nationales en l'église Notre-Dame, en 2016.

M. Caïus Tessier-Legardeur, Ville Jacques-Cartier, Québec

Baie-D’Urfé, Beaconsfield, Côte-Saint-Luc, Dollard-des-Ormeaux, Dorval, Hampstead, Kirkland, L’Île-Dorval, Mont-Royal, Montréal-Est, Montréal-Ouest, Pointe-Claire, Sainte-Anne-de-Bellevue, Senneville et Westmount. - Pointe-Saint-Charles ne fait pas, en effet, partie du lot. (y compris ses quartiers non encore explorés.) 

Dédicace


Cette édition du Castor est dédiée à :

 

Ronald «Carl» Giles
Caricaturiste

(1916-1995)

La caricature ci-dessus provient du Daily Express : 2 juin 1956.
Thème : The N ational Safety Campaign


 

Le mot de la fin

«Quand on vieillit, les colères deviennent des tristesses.»

Henry de Montherlant 

Autres sites à consulter 



Webmestre : France L'Heureux


Webmestre : Éric Lortie

 
Webmestres : Paul Dubé et Jacques Marchioro


Notes et autres avis


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  • En tête, son programmeur qui a pour tâche de transformer son contenu en fichiers HTML de telle sorte à ce qu'il puisse être diffusé en textes lisibles sur Internet

  • En arrière-plan, son éditeur qui réunit dans un ordre pré-établi les textes et images qui en font parti

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