Avant de devenir le brillant scénariste et
dramaturge que l'on sait, Marcel Porceau, dit Marcel Vieuxferzé-Métheau,
a essentiellement fait carrière dans le domaine de l'alimentation ayant débuté
en tant que wrapper dans une épicerie de la rue Laurier (Montréal) puis
gravi tous échelons jusqu'à occuper le poste de gérant des produits laitiers
dans différents supermarchés de la rive sud (fleuve Saint-Laurent) notamment chez Provigo, Total et
Costco.
Décédé prématurément dans un accident de motoneige, il a laissé, dans
le domaine de la scène, plusieurs saynètes intéressantes utilisées surtout
pour mettre en valeur les textes de chansons, plusieurs pièces en un acte,
deux tragédies et quelques drames, le plus connu étant celui qu'il a
composé autour des poèmes sur les
métaux usinés de
Madame Fawzi Malhasti, la poétesse de renom sous le titre de La romance de l'aluminium.
Né le 2 mars 1942, Montréal-Sud (Province de
Québec), d'un père ouvrier et d'une mère ménagère, Marcel Marceau fit
ses études au collège des Eudistes (Rosemont) tout en travaillant, les
vendredis soirs et les samedis (et puis, vers la fin, tous les jeudis soirs)
chez Steinberg (sous-sol du magasin Morgan, Montréal - aujourd'hui La Baie). -
Après avoir obtenu son bac (dès 1962),
il se joignit à cette importante chaîne d'alimentation en tant que
chef-caissier avant de rejoindre le groupe Dominion qui commençait alors
à ouvrir plusieurs supermarchés sur la rive sud.
Le reste de sa carrière alimentaire a été
décrit dans le Who's Who du Food Distribution Nightly en
1992 et 1993.
Parallèlement ces activités, il écrit.
Son entrée littéraire, sous le nom de
Vieuxferzé-Métheau, il l'a fit à la fin des années soixante avec une mise
en scène du Miracle de Saint-Anne-de-Beaupré, alors un grand
succès de Jen Roger,
un chanteur fort apprécié l'époque et dont la carrière se poursuivait encore
la fin des années quatre-vingt-dix. Pas un
chef-d'oeuvre, avait alors écrit le critique du Trou,
mais un début très prometteur.
Au cours
des années soixante-dix, sur la scène de la défunte Comédie Québécoise,
il obtint ses premiers succès en écrivant, coups sur coups, plusieurs dizaines
de back-ground sceneries pour, dj, des spectacles rétro mettant en vedettes des imitateurs
d'interprètes verssés dans l'adaptation de chansons d'origine américaine ou
anglaise mais souvent composées localement pour une clientèle relativement
jeune ou tout simplement nostalgique. Cela donna : Manon, viens danser le
ska, Splish Splash, Fume fume, Do wah diddy diddy,
etc. dont la
plupart des succès des
Bel-Air, des Baronets, de
César et les
Romains
et d'autres
groupes tout aussi populaires y compris les
Classels, les Gendarmes, les
Hou-Lops, les Habits Jaunes, les Panthres
Noires, etc., etc.
En 1981, il
signe son premier drame, Le retour du soleil levant, qui fut
très mal reçu par la critique montréalaise (sans préjudice à celles des
banlieues qui abondèrent à peu près toutes dans le même sens), son style ayant
été jugé trop musico-populaire et même vulgaire (Le Réveil
de
Longueuil).
De 1982
jusqu'à la fin des années quatre-vingt, il entreprit la rédaction d'un roman
sur la conscription et la société des années quarante mais corrigeant,
peaufinant sans cesse, il ne put mener à bien cet oeuvre dont les divers
manuscrits ont été perdus.
Retour sur
scène en 1991 avec 17 (le nombre dix-sept) qu'il décrivit
lui-même comme étant une comico-tragédie écrite en état de panique. Puis, en
1993, il signe son véritable premier succès, La souris qui grignotait le
temps, un drame en sept actes qui le fait remarquer par divers
réalisateurs de Radio-Canada et de l'ONF (Office National du Film)
malheureusement à court de budgets et courant eux-mêmes les cachets et les
cinq-à-sept.
En 1995, il
s'attaque (comme il l'écrivit lui même à la poétesse de renom) aux
Métaux usinés de
Madame Fawzi Malhasti dont il tire La
romance de l'aluminium présent hors concours au Festival du
Nouveau Théâtre de Sainte-Rose-de-Joliette où l'accent local réduisit
presque à néant les effets de diphtongues qui en faisait alors la pierre
angulaire. Récriture en 1996 et 1997 où, à la manière de Gustav Manchieviski,
il supprime les indications scéniques, remplace ses manières de dire
par des introductions neutres, faisant passer du même coup sa pièce de onze
à trois actes.
En janvier
1998, au cours d'un week-end en Mauricie, il se tue malheureusement au volant
d'une motoneige dont il ne connaissait que très peu le maniement ignorant qu'au même moment, un producteur américain s'intressait à sa
Romance dont la deuxième première venait d'avoir lieu à Drummondville (Québec) devant
une Presse ravie et un public enthousiaste.