Vol. XXXI,  n° 8 v.2.9 Le seul hebdomadaire de la région publié une fois par mois Le lundi 5 avril 2021

Édition spéciale : lundi de Pâques

À la Victime de Pâques, chrétiens, offrons nos louanges.
L'Agneau sauve les brebis,
le Christ innocent réconcilie les pêcheurs avec son Père.

La mort et la vie se sont affrontées en un duel gigantesque ;
le Maître de la vie était mort,
et le voici vivant qui règne à nouveau !

- Dis-nous, Marie, qu'as-tu vu en chemin ?
- J'ai vu le tombeau du Christ vivant, et sa gloire ressuscitée.
  J'ai vu les anges, ses témoins, le suaire et ses vêtements.

Il est ressuscité, le Christ, mon espoir ;
Il précédera ses disciples en Galilée.

Nous le savons : le Christ est vraiment ressuscité des Morts.
O Roi victorieux, prends-nous en pitié.

*

(Extrait de la messe du dimanche de la résurrection ou l'alleluia, tiré du Missel quotidien des Fidèles [Vespéral, Rituel et Recueil de prières] du R. P. J. J. Feder, s.j. - Traduction nouvelle et commentaires par des Prêtres diocésains et des Pères de la Compagnie de Jésus. - Introduction par A.-F. Martimort et A. Honoré. - Conforme au nouveau code des rubriques promulgué par S. S. Jean XXIII - Maison Mame [Tours], Imprimeurs de la Sainte Congrégation des Rites - © 1961, p. 541)

Éditorial  

Plus sérieusement :

Trois questions que nous nous posons par rapport à Pâques

  • Si les Chrétiens célèbrent la naissance du Christ à une date fixe (le 25 décembre), pourquoi la date de sa résurrection varie-t-elle d'années en années ?

  • Du vendredi «saint» au dimanche de Pâques, il s'est passé deux jours. Moins de 48 heures, en fait, si l'on parle de l'après-midi d'un certain vendredi au matin du dimanche qui l'a suivi. - Pourquoi, dans ces conditions, parle-t-on de trois jours ?

La troisième est peut-être banale, mais tout de même :

  • Quel rapport peuvent avoir des lapins, des oeufs et du chocolat avec le premier dimanche qui suit le 14e jour de la lunaison tombant, d'après le comput, soit à l'équinoxe de printemps, fixé au 21 mars, soit immédiatement après ?


Pour plus de renseignements à ce sujet consulter la page suivante : 

(Calcul de la date de) Pâques

Ou les pages de l'Encyclopédie Wikipédia sur :

Le comput (ecclésiastique)

Le cycle de Méton

Les oeufs et les lapins

En n'oubliant pas, surtout, une très intéressante page sur :

La Pâque quartodécimaine

*

À visiter également la ville de Kolomya (en Ukraine), là où se trouve un important musée sur les Oeufs de Pâques et où se déroule l'action du roman La Vénus à la fourrure (1870) du regretté Sacher Masoch (1836-1895).

La direction

Ce numéro :  

Aragon - Georgius - Voyager (1 et2) - Michael Jackson et son Moonwalk - Holt Renfrew, la tour Eiffel et les Ice Capades - Brigitte Bardot, Jean Chrétien et Pierre Bourgault - On - Canned Heat et Henry "Ragtime Texas" Thomas - De bleus geaies - Un juif palestinien - Johnny Farago, le peintre Mousseau (and The Manchurian Candidate) - Sucre d'orge et crème soda - Virgile, Vargas et les présocratiques...

Sans oublier : François Caradec, Ruskin, Louis XIV et une bouteille de Château Lafitte 1961...

Bonne Lecture !

En révision

Oui, notre site est en révision !

Àsuivre !

Chroniques  

Merci de votre patience.

Vous pourrez à nouveau consulter sous peu l'ensemble des  chroniques dont les fichiers sont présentement en reclassement.

    Simon Popp

 Triste lundi

On pouvait se réjouir hier, oui. - Se gaver de chocolat dont je suis, je l'avoue, particulièrement friand et même ouvrir une bouteille de pétillant ou de boisson distillée pour célébrer selon sa croyance :

  • la résurrection il y a deux mille ans d'un juif palestinien (attention hein : la photo ci-dessus est truquée : la photographie n'existait pas en ce temps-là)

    ou
  • la venue du printemps et le retour des geaies bleus comme me le faisait remarquer, il y a deux jours, un voisin... 

Sauf que je n'ai pas le coeur à la fête ces temps-ci car je reçois depuis quelque temps - est-ce dû aux restrictions qui nous sont imposées par la COVID 19 ? Je ne saurais vous dire...  - de plus en plus de messages qui ne sont pas de nature hilarante. 

Certains me disent qu'ils ont l'impression d'avoir perdu un an depuis mars dernier. D'autres me demandent, pour encourager nos lecteurs de citer ici d'inspirants poèmes ; d'autres encore me donnent leur opinions sur la destruction imminente de notre planète ou autres sujets tout aussi captivants. 

On m'envoie des liens (Internet) vers des bouts de films où l'on me dévoile via des images irréelles le sens de la vie, des passages d'écrivains célèbres sur la vraie nature du bonheur et des descriptions de célestes endroits où je vais me retrouver avec  tous les membres de ma famille lorsque -  pour citer Brassens - mon âme et mon corps ne seront d'accord  que sur un seul point : la rupture.

Un peu plus, j'allais citer cette chronique Pâques en deuil.

Sur le dernier point que je viens de mentionner (me retrouver dans ma famille pour... l'éternité), autant vous le dire tout de suite : c'est une idée qui ne me plaît guère. 

Pour les autres conseils qu'on voudrait que j'écoute, je ne peux pas me prononcer ayant trop vu, trop lu, trop entendu de philosophes, membres du clergé, grand maître de cultes divers et même quelques gourous m'expliquer de trente-six façons qu'ils n'avaient aucune idée pourquoi nous, pauvres humains, étions sur terre. Alors, vous pensez que pour le reste...

Que voulez-vous ? comme disait un de nos chers ex-premiers ministres :

La nature m'a crée trop replié sur moi-même et mes pauvres pensées pour comprendre tous ces beaux sentiments que je devrais avoir à la lecture de ce que, justement, on m'envoie ces temps-ci ou ce bonheur profond et éternel qu'on me souhaite. Malheureusement, j'ai eu beau m'agenouiller, jeune, moins jeune (mais de moins en moins récemment, une question sans rapport avec mes rhumatismes), je demeure perplexe et je n'arrive pas à trouver de réponses satisfaisantes aux questions que l'éditorial de ce numéro du Castor™ soulève (et dont je suis largement, on s'en serait douté, responsable).

Une chose quand même, que je répète souvent à ceux qui, entre autres, me reprochent ou m'ont reproché de ne pas avoir d'empathie, d'être égoïste ou de ne pas avoir eu d'ambition dans ma vie (parfois même les trois), c'est que je n'ai eu, comme tout le monde, je crois, qu'un seul but dès que j'ai ouvert les yeux (je crois) : celui d'être heureux sans trop faire de mal autour de moi parce que, notamment, je me suis aperçu, très jeune, que rendre les autres malheureux  ne contribuait en rien à mon bonheur et, parallèlement, de ne pas trop me frotter aux autres de peur d'être victime de leurs malheurs.

Santé aidant - une de ces choses inexplicables, sauf par le hasard, tout comme être né dans un milieu agréable, dans une nationalité pas trop détestée, libre et sain d'esprit -, je dois avouer que, côté bonheur, je n'ai pas eu à chercher longtemps et n'ai pas eu à surmonter beaucoup d'obstacles, ni bousculer énormément l'ordre des choses pour vivre en paix et en adéquation avec la réalité.

Deux, trois aventures malheureuses, ici et là, j'en conviens - une en particulier qui me fait encore mal quand j'y pense - mais pour tout ce qui m'est arrivé, je devrais, comme un des messages que j'ai reçus dernièrement, être content - je le suis - sauf qu'on m'y demandait en même temps de remercier un être infiniment bon et infiniment aimable pour - tenez-vous bien - tout ce que j'ai reçu (jusque là, ça allait), mais surtout et au nom de nous tous,  de nous avoir donné le talent pour trouver le moyen de nous sortir de cette pandémie de mes deux qui... pas besoin de vous en dire plus.

Merci, oui, pour le vaccin, mais qui c'est qui nous a envoyé cette fichue COVID-19 ?

Le même qui donnait, il n'y a pas si longtemps, le SIDA à des nouveaux-nés ?

Oui, je sais. On me l'a enseigné très tôt et en anglais : «God walks in mysterious ways.» (Cherchez pas à comprendre - or words to that effect) - J'espère juste une chose qu'il n'est pas surpris d'apprendre que, dans certains régions, certaines parties de la société, certaines familles même, on a commencé à ne pas le célébrer les yeux fermés.

mais cela, faut pas le dire.

Anyway :

Je lisais le texte écrit il y a onze ans par Copernique et qu'on a remis en circulation dans la section «Il y a dix ans...» du Castor™ précédent - il vous en reparlera le mois prochain (qu'il m'a dit) - et je me suis reconnu dans cet écrivain dont il disait qu'il est disparu sans trace  dans l'histoire de la littérature («sank without trace in the history of literature») en ce sens que je vais mourir sans même avoir laissé l'image de ma main dans une caverne quelconque.

Ouais ? Pis ?

Je vais mourir en ayant connu Proust, Wilde, Ruskin et Joyce que même Louis XIV aurait eu beau souhaiter connaître... - Et puis des photos de la planète Mars, les quatuors à cordes de Beethoven, le chopped-liver de chez Moishe's, les Camel sans filtre, un Château-Lafitte de 1961, deux ou trois Volvo, les bicyclettes CCM, une cravate de couleur moutarde de chez Holt-Renfrew et La Tour Eiffel vue du Trocadéro.

Mais je me serais dispenser des Ice Capades et je trouve malheureux ce qu'on a fait dans Griffitown.

Ma définition du bonheur ?

M'endormir le soir avec la hâte de me relever frais et dispos le lendemain pour continuer ce que je faisais la veille.

Johnny Farago, le peintre Mousseau...
and The Manchurian Candidate

Les statistiques ? Je les ignore la plupart du temps, surtout lorsqu'elles sont citées par un politicien car j'en ai trop entendus qui leur faisaient dire n'importe quoi. Mais l'histoire, la localisation des événements dans le temps, m'intéresse,  Quand je rencontre quelqu'un, même une femme, j'essaie sérieusement de savoir son âge. Cela me permet de le - de la, dans le cas d'une femme - fixer dans un certain moment, justement, du temps. Ce qui me donne une bonne idée de ce qu'il - ou elle - a vécu, des manies et coutumes qu'il - ou elle - a héritées et sa façon de penser.

Autre chose : treize. - Douze ou onze dans le cas d'une femme. Ne les blâmez pas, ce n'est pas de leur faute : elles sont plus précoces que nous. - Treize pour treize ans

C'est l'âge à peu près où l'on prend vraiment conscience que l'on existe. Rien à voir avec ce «non» que les enfants de quatre à cinq ans se mettent tout à coup à répéter lorsqu'ils s'aperçoivent qu'ils ne font pas partie d'un «tout», non ; je parle de cet âge où l'on réalise qu'on est une personne à part entière, capable de prendre des décisions (et, par le fait même, être responsable de ses faits et gestes), mais surtout conscient d'être quelqu'un d'«unique» et non pas une copie  des «autres».

Je parle en général, vous l'aurez compris, car, malgré ce côté naturel de l'évolution, certains atteignent ce moment bien avant leur treizième année tandis que d'autres, beaucoup plus nombreux, hélas, ne se rendent pas compte qu'il s'agit d'un moment important de la vie et se transforment peu à peu en des êtres non-pensants qui ne se posent jamais de questions, en morts-vivants dans une société où l'instinct a prépondérance sur la raison.  Ce sont eux que vous trouverez un peu partout : dans les pharmacies, au bureau de poste, dans les supermarchés, à l'église, au volant de voitures super-performantes, au dépanneur en train d'acheter des billets de loto ou même en politique.

«Pas moi !» direz-vous, mais attention car si l'on peut prendre conscience de son soi à treize ans, le temps peut finir par nous jouer de vilains tours. 

Ainsi, si je vous mentionne, quel que soit votre âge, le nom de Marilyn Monroe, vous pensez à quoi ?

À cette plantureuse pinup des années cinquante, soixante ?

Et si tout de suite après, je vous dit «Reine Elisabeth», quel est l'image qui vous vient à l'esprit ?

Cette vielle dame aux chapeaux colorés ?

Vous savez ce qu'elles ont en commun ? Elles sont toutes les deux nés en 1926.

Si cette comparaison ne vous convient pas, pensez à Brigitte Bardot, Jean Chrétien et Pierre Bourgault, tous les trois nés en 1934. Ajoutez Yougi Gagarine, Jacques Anquetil, Sophia Loren et Leonard Cohen, si ça vous chante...

*

Dans ma tête, une personne née dans les années quarante a connu Duplessis, le cardinal Léger et Camilien Houde ; dans les années cinquante, Lesage, Trudeau et Daniel Johnson ; dans les années soixante, Bourassa, Bourgault et Camil Samson ; dans les années soixante-dix, Lévesque, le référendum et les Yvette...

Et ça remonte plus loin :

Si, jeune, on vous a parlé de la «crise», vos parents sont nés dans les années dix ou vingt ; de la guerre ? dans les années trente.

Puis encore plus près :

Si vos  enfants sont au rap, ils sont adolescents ; si vous en êtes encore aux Boîtes à chansons et même à Beau Dommage, vous avez oublié de vieillir. 

Du côté musique, puisque j'en suis là, quand j'entends parler du King, du twist, des premières discothèques, je sais à quoi m'en tenir. Déjà que j'ai connu des dames se rappeler du Charleston... -  Un peu moins quand on me dit qu'on est plutôt intéressé par les motets polyphoniques de Lassus ou la musique pré-baroque. - À deux ans-près quand même, je peux deviner votre âge si vous me dites que vos goût penchent vers la musique populaire, classique et semi-classique. Surtout si vous me citez le canon de Pachelbel. - Quant aux Ice Capades...

Au niveau mondial, êtes-vous du temps de Churchill, d'Harold Wilson ou de Thatcher ? Ou... allez-vous être embêté si je vous demande qui a précédé à Boris Johnson ? - Boris Johnson ! Vous auriez dû être là, il n'y a pas si longtemps si, dans un pub, en Angleterre, quelqu'un aurait dit qu'un de leur futur Premier Ministre aurait comme prénom «Boris» ! - Vous auriez, comme tout le monde, ri à gorges d'employés.

Vous avez connu la crise des missiles de Cuba, De Gaule et son «Vive le Québec Libre !» ?, le FLN et l'Indépendance de l'Algérie ? À moins que vous vous vous souveniez  la visite de Krustchev aux Nations-Unis ? Au fait : où étiez-vous le jour où Kennedy a été assassiné ? Et l'apartheid, ça vous dit quelque chose ?

Et, en ce qui a trait à votre éducationnement, êtes-vous passé par la Versification, la Onzième année ou le Secondaire cinq ? - Et se peut-il que vous ayez terminé vos études au début de la trentaine ?

Johnny Farago, Anaxagore ou un ou deux vers de Verlaine (parmi ceux non mis en musique par Ferré) sont des réponses qui pourraient me dérouter quant à votre âge.

Maud m'a surprise, tiens, pas plus tard que la semaine dernière en disant que l'UdeNap, dans son site, avait oublié de faire un lien entre une page sur de Nerval et une autre sur René Char...

C'est fait. Depuis jeudi dernier.

Simon 

  Herméningilde Pérec


Souvenirs et souhaits

Comme je disais à Monsieur Popp lors de notre dernière rencontre, chose qui lui a paru surprenante,  je n'ai pas et j'ai même peu de souvenirs de la Fête de Pâques. - Je pourrais, comme tous ceux de ma génération, nés et éduqués dans la Une, Sainte et Apostolique Religion Catholique, vous en décrire la signification, l'importance, pourquoi Pâques est à la source même de notre croyance, mais de là vous dire comment le dimanche de Pâques se déroulait chez nous, quand j'étais - car j'ai été -  jeune, j'en serais incapable. - Ma mémoire, aussi loin que je puisse m'y plonger, me rappelle plus souvent qu'autrement  les offices du Vendredi Saint avec le curé du village qui cognait de l'extérieur à la porte de l'église - un geste qui me faisait très peur, enfant de choeur que j'étais alors... -  Mais lapin, chocolat, oeufs de Pâques... non.

Pâtisseries, oui. Sucre d'orge, oui. Et même le goût d'un crème soda que je n'aimais pas particulièrement, oui. - Des souliers neufs, un ridicule chapeau de paille et une sorte de vêtement bleu et blanc qui n'était ni une robe, ni une paire de pantalons, même courts, oui. Mais comme il faisait généralement froid...

C'est tout ce dont je me souviens.

De  Pâques fleuries, au féminin pluriel, par rapport à Pâques, au masculin singulier [même avec un "s"] lorsque... non accompagné d'un adjectif, je me souviens. Même qu'on pouvait écrire «faire ses pâques» (sans majuscule) sans faire de faute grave.

Sauf que, outre ces banalités, une question me revient aujourd'hui en tête :

Est-ce que cela a tant d'importance de nos jours ?

Pourquoi se dit-on encore «catholique» en n'observant pas le minimum des ordonnances de l'Église :

  • ne pas utiliser le nom de Dieu en vain
  • aller à la messe le dimanche
  • ne pas faire de travaux manuels... le dimanche
  • ne pas vivre en concubinage
  • ne pas "empêcher la famille"
  • ne pas chercher à tromper autrui en affaires
  • ne pas aider son voisin dans la misère

et, entre autres,

  • Ne pas faire, justement, ses pâques.

Ne serait-ce pas plus honnête de se dire tout simplement «théiste» en ajoutant, si cela en vaut la peine l'expression «d'origine catholique» ?

Honnête ? Qu'est-ce que je dis là ! C'est...

H-O-N-O-R-A-B-L-E 
.. que j'aurais dû écrire. 

Ce serait, à mon avis, non seulement plus juste, mais digne de respect, beaucoup plus en ce qui me concerne celui qu'on doit avoir envers ces nombreux Tartuffe qui utilisent le nom de Dieu pour tromper leurs proches, amis et tous ceux qui les entourent dans le but non seulement de paraître humble et généreux, mais souvent de s'enrichir, se faire admirer, se faire élire à un poste quelconque tout en espérant que l'Église, dans ce qu'elle a de plus reprochable, leur fera de grandioses funérailles.

Personnellement, je suis prêt à saluer en toute humilité tous ceux qui croient en quelque chose qui les dépasse car, en ce qui me concerne...

La Foi n'est pas un défaut. Au contraire même.

H. Pérec

   Copernique Marshall 


Pâques ?

Permettez que je fasse mon Swann aujourd'hui.

Que je ne donne pas mon opinion sur la Fête de Pâques, sa signification, son importance, etc., mais que j'apporte quelques détails sur ce que l'on fait à New York le jour de Pâques sous le nom de Easter Parade.

J'avais neuf ou dix ans quand, avec mes parents, j'ai passé mon premier weekend à New York et, par pure coïncidence (je n'en sais rien), le jour je croyais que j'allais assister à un défilé («parade») pascal que je m'imaginais voir de milliards (sic) de lapins - de personnes revêtues d'un costume de lapin - avec, à la fin un immense oeuf multicolore entouré de - je ne savais pas - de gnomes ou de figurines en chocolat.

Pas n'importe où : sur la cinquième avenue, la plus grande, la plus renommée des voies newyorkaises.

Et voilà qu'à deux rues de notre hôtel, je me retrouve au milieu d'une foule dont à peu près tous les membres étaient vêtus d'étranges vêtements.

Y'avait dans le lot, des gens couverts de médailles, d'autres habillés comme des rois, des princesses, des sultans (ou l'idée que je me faisais de sultans), quelques fées, des danseurs, des musiciens avec d'étranges instruments... Mon père avait mis ce jour-là sa plus belle toge tandis que maman avec ses ailes, avait l'air d'un ange descendu expressément ce jour-là pour chasser ceux qui auraient pu déranger cette magnifique «parade».



Photo : Air France

Mon regret ? C'est de ne pas avoir voulu enfiler ces breeches qu'on m'avait achetées (pantalons courts dont les jambes ne vont que sous les genoux et sont rejoints par des bas au-delà de la cheville).

C'est que le New York Easter Parade, n'est pas un défilé, mais bel et bien une fête où l'on s'exhibe avec vanité, que l'on fait tout pour attirer sur soi les regards.

Extravagant ? Oui. Et pourquoi pas ?

Mais tandis que j'en suis là. Dès que cette pandémie... je crois que je vais retourner voir encore une fois (car j'y suis retourné quelque fois depuis) cette « parade » en espérant revoir celui que j'ai revu la dernière fois : un bonhomme assez âgé avec, sur sa tête, bien installé dans une sorte de coussin fait de ses cheveux, son.. chat qui, de sa position, jetait un regard dédaigneux sur tous ceux qui le regardait.

Neuf ans ? - J'en conserve un précieux souvenir. 

Copernique

   Jeff Bollinger


La règle des trois unités

«Comment vous faites ? me demandait récemment un de mes rares collègues qui lit le Castor™. - Pas toujours, mais on dirait que chaque numéro semble vaguement tourner autour d'un même sujet.» 

Ah oui ? me suis-je dit. J'ai toujours pensé le contraire. 

Avant la pandémie, il est vrai que nous nous réunissions pour discuter plus ou moins du prochain numéro, mais depuis... - Et puis ce n'était pas autour d'un sujet ou d'un thème, mais une question de - comment dirai-je ? - «se lancer des défis» ?

Monsieur Popp, par exemple, mentionne le chiffre «13» dans une de ses chroniques d'aujourd'hui car, de nous tous, il semble avoir eu beaucoup de temps le mois dernier... M'enfin... - Ce chiffre ou plutôt nombre «13» par rapport à l'âge où l'on commence généralement à se souvenir avec des menus détails de sa vie. (Où nous étions individuellement quand Kennedy fut assassiner, par exemple ; un exemple qui ne me concerne nullement, car je n'étais pas au monde à ce moment-là, mais je me souviens précisément quand et où j'étais quand j'ai vu Michael Jackson faire son Moonwalk.) - Pas grand rapport avec la date de Pâques, non ?

Et puis y'a Monsieur Dubé qui nous parle de Woodstock.

Personnellement, j'avais la mathématicien Carl Friedrich Gauss en tête et qu'est-il arrivé à mon texte ?

On l'a fondu dans une page à laquelle on m'a dit qu'on allait faire référence dans cette édition.

J'espère bien car j'y ai mis beaucoup de temps ! (*)

Carl Friedrich Gauss

Jeff  

(*) Voir la citation au sujet du calcul de la date de Pâques dans l'éditorial (Note de l'éditeur)


  George Gauvin


Mouman

Elle aurait bien voulu voir le p'tit, mais ce n'était pas possible.

Le p'tit, lui, aurait bien aimé voir ses 'chums. Nenni.

Moi ? Je n'ai pas vu mes collègues de travail depuis des mois.

Quand Simon mentionne qu'on lui écrit pour lui dire qu'on a l'impression d'avoir perdu un an et que je me rappelle avoir entendu cent fois que "on" exclue la personne qui parle, mon p'tit doigt m'a dit que y'a ben du monde qui connaissent pas leur grammaire, ou leur vocabulaire, ou... les deux. Copernique vous renseignera là-dessus.

Tout ce que JE sais, c'est que JE commence à en avoir jusque là. 

On me dit que je vais être vaccinée bientôt. Quand ? On ne sait pas au juste. On me le dira en temps et lieu. - Kossa veut dire, ça "en temps et lieu" ? Qu'on va me dire "quand et où" ? Oui, mais quand et où ?

"T'as qu'à écouter les points de presse" qu'on me dit.

Je ne suis peut-être la plus intelligente du quartier (quoique, si je me fie à ma voisine, je pourrais être une candidate ayant des bonnes chances de l'être), mais ces points de presse, ceux que j'ai regardés et écoutés à la télé, des fois en rediffusion, ne m'ont, jusqu'à présent, pas appris grand chose sinon que je suis passée du rouge à l'orange et que je suis redevenue rouge il y a quoi ? Six mois ? Trois ?

C'est rendu que pour prendre rendez-vous chez ma coiffeuse, faut que je consulte ma tante, la liseuse dans les mains, pour savoir si mardi dans deux semaines, ce sera possible. Or, ma tante, elle non plus, je ne peux pas la voir.

...

J'ai déjà eu une Honda Civic.

Un jour, attendant mon tour chez le concessionnaire, j'ai dû écouter un client, devant moi, à la caisse, se plaindre pendant je ne sais combien de temps d'une bidule qu'on lui avait chargée et qui fonctionnait quand il leur avait remis sa voiture. Un peu plus j'allais dire de mettre le prix de cette foutue de bidule sur ma facture quand une femme, derrière moi, me dit :

«En voilà un autre qui se plaint pour rien. La misère, c'est pas d'avoir une bidule en trop sur sa facture, ni une Honda, mais trois dans une famille où y'a deux adultes et deux adolescents en âge de conduire.»

Je pensais à elle, hier, quand je me suis demandé si je ne devais m'acheter un masque permanent plutôt que dix jetables...

Puis je suis sorti pour aller m'acheter un gros sacs de chips.

George

   Fawzi Malhasti


Et puis tant pis, Pâques attendra.

Voici Louis Aragon :

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement ?

J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi, comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme, au passant qui chante, on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson

J'ai tout appris de toi, pour ce qui me concerne,
Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu,
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux

Fawzi

*

P.-S. (en réponse à un message de Madame V. de Québec) :

Le poème d'Edna St.Vincent-Millay que j'ai cité (de mémoire) le mois dernier (suite au décès de mon amie) ? - Il avait déjà été cité le 2 (16) novembre l'an dernier en tradaptation.... -  Une de celles que je n'ai pas particulièrement réussie :

Il m'arrive parfois de penser que j'ai dû te faire 
      / beaucoup de peine sans le savoir ;
Ça me revient sous la forme de bouffées de honte

[...]
Je retrouve dans mes affaires des poèmes inachevés, des photos de pique-niques, des lettres, de toi, avec ton inimitable écriture.
J'ai trouvé, l'autre jour, dans un de tes vieux vestons
Que je n'ai pas eu le coeur de donner
Un mouchoir noué contenant des graines d'ancolies.
Combien de moments comme celui-là pourrai-je supporter ?

[...]
Des fois, je pense au seul cadeau que j'ai pu te donner.
Un cadeau princier. Un cadeau dont je suis très fière :
Je t'ai survécu ; tu ne m'as pas vu mourir.
Mais ça, c'était, je le sais aujourd'hui, au-dessus de mes forces.

Le voici au complet dans sa version originelle :

At least, my dear,
You did not have to live to see me die.

Considering now how many things I did that must have caused you pain,
Sweating at certain memories, blushing dark blood, unable
To gather home my scattered thoughts that graze the forbidden hills,
       cropping the mind-bane,
I cut from the hedge for crook the one disservice
I never did you, – you never saw me die.

I find in my disorderly files among unfinished
Poems, and photographs of picnics on the rocks, letters from you in your
      bold hand.
I find in the pocket of a coat I could not bring myself to give away
A knotted handkerchief, containing columbine-seeds.
A few more moments such as these and I shall have paid all.

Not that you ever –
O, love inflexible, O militant forgiveness, I know
You kept no books against me ! In my own hand
Are written down the sum and the crude items of my inadequacy.

It is only that there are moments when for the sake of a little quiet in the
       brawling mind I must search out,
Recorded in my favour,
One princely gift.
The most I ever did for you was to outlive you.
But that is much.

Ce poème est tiré de son recueil Make Bright the Arrows (1940)

   Paul Dubé


Canned Heat

Si vous avez des souvenirs précis de ce que fut «Woodstock», parce que vous y étiez ou que vous en avez vu le film à sa sortie, vous êtes au jourd'hui âgé de plus de 65 ans (soixante-et-cinq). Je n'y peux rien.

Woodstock, pour ceux le nom de cette petite ville de l'état de New York, est le nom qu'on a donné à un festival qui a eu lieu à environ quatre-vingt kilomètres au sud-ouest, près d'une encore plus petite municipalité du nom de Béthel, du 15 au 18 août 1969. Il y aura donc 52 ans cette année. 

52 + 13 = 65

(Car, pour avoir une certaine idée de ce qui se passait en 1969 je suis d'accord avec Simon, il fallait au moins avoir 13 ans... - Mais faites vos propres calculs.)

Vous en apprendrez plus en lisant la page que lui a consacré Wikipédia à l'adresse suivante :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Festival_de_Woodstock

On a souventes fois tenté d'en refaire l'expérience, mais aucune n'a réussi. Comment, en effet, réunir sur une même scène des groupes ou interprètes comme suit :

Richie Havens, Ravi Shankar, Arlo Guthrie, Joan Baez, John Sebastian, Santana, The Grateful Dead, Creedence Clearwater Revival, Janis Joplin, Jefferson Airplane, Sly and the Family Stone, The Who, Joe Cocker, 
Country Joe & The Fish, Ten Years After, The Band, Blood, Sweat and Tears, Crosby, Stills, Nash and Young, The Paul Butterfield Blues Band, Sha Na Na, Jimi Hendrix...

Et j'en oublie. - Canned Heat, par exemple, Qui se souvient de Canned Heat ? 

Ce fut, à l'origine, un groupe fondé en 1965 par trois musiciens dont seul Adolfo de la Parra, le batteur, serait, aux dernières nouvelles, toujours vivant et toujours actif (!).

Je me suis souvenu d'eux (ce qui vous donne une idée de mon âge) en mettant la main tout à fait par hasard sur un enregistrement d'un bluesman aujourd'hui plus ou moins oublié du nom de Henry "Ragtime Texas" Thomas (1874-1930 ?) et ayant pour titre «Bull-Doze Blues» et qui a servi au groupe Canned Heat de base à leur plus grand succès (parmi les deux ou trois qu'ils ont eus, peut-être quatre) Going Up the Country.

Voici l'enregistrement de Henry Thomas :

Cliquez sur la note :

Et voici celui de Canned Heat :

Cliquez sur la note :

*

Vous savez qui d'autres ont chanté Henry Thomas ?

Bob Dylan sur son album The Freewheelin' Bob Dylan en 1963 : "Honey, Just Allow Me One More Chance".

The Lovin' Spoonful en 1965, sur leur premier album, Do You Believe in Magic ?  : "Fishing Blues".

On parle également de Taj Mahal, de Nitty Gritty Dirt Band, de The Grateful Dead...

C'est bizarre, mais les jeunes, aujourd'hui, enregistrent-ils des choses créés par leurs prédécesseurs ?

paul

P.-S. : Du film Woodstock (de Michael Wadleigh), vous pourrez voir la prestation de Canned Heat sur YouTube à cette adresse :

https://www.youtube.com/watch?v=O-uW4EUmjDM

L'extrait du mois


Fleur des fortifs [fortifications]
(Voir le site Unplugged pour de plus amples détails)

Entre Malakoff et Saint-Ouen
Y avait une pauvre bicoque 
Ousqu' habitait une fill' de rien 
Qu'avait des allur's équivoques.
La malheureuse avait seize ans 
Ell' n'avait plus ses père z'et mère 
Et pour manger conv'nablement 
Ell' vendait des fleurs au cim'tiere 
Et pis 1'soir ell' vendait son corps 
Pour s'ach'ter un' cot'lett' de porc.

On 1'appelait Fleur des Fortifs 
A caus' de son petit air chétif 
Elle avait l'oeil rébarbatif
Et f 'sait 1'amour en collectif.
Quand on pense à tous ces oisifs 
Qu'ont des bagu's et des pendentifs 
Ya de quoi s'arracher les tifs 
Ya pas d'autr's qualificatifs.

Un soir près de l'usine à gaz
Ell' revait de mille tendresses 
Avec un gars qui f'rait du jazz 
Et qui lui f rait vibrer la caisse. 
Elle apercut un vieux vieillard
(Les vieillards ne sont jamais jeunes...) 
Qui la suivait dans le brouillard 
A 1'heure ousque les rich's déjeunent
«Que voulez-vous ?» qu'elle lui cria 
Le vieux vieillard lui dit comm' ca :

On t'appelle Fleur des Fortifs 
Fais un arrêt facultatif
Nous allons prendr' l'aperitif 
Je le paierai... je n'suis pas suif
J'suis vieux mais je suis sensitif 
Je rêv' de petits trucs lascifs 
Si tu m'fais du superlatif 
Je te paierai double tarif.

Mais elle poussa deux grands cris 
En reconnaissant son grand-père
«Arrier' cochonnet» quell' lui dit.
II fit cinq, six bonds en arrière 
Et dans un sursaut de dégoût 
Il s'étrangla avec sa barbe 
Et jeta son corps dans l'égout 
Tandis quell' s'pendait à un arbre 
Comm' quoi y a toujours de l'honneur
Ousqu'y a du sens et du coeur.

On l'appelait Fleur des Fortifs 
Ell' repose en d'ssous dun massif 
De rhododendrons maladifs 
Où l'rossignol chante, pensif.
C'est l'État le grand responsif
Qui laiss' les filles vendr' leur rosbif.
Et le merle repond, plaintif
Tout ça c'est bien emmerlatif !

Georges Guibourg, dit Georgius - 1931

*

Pour une version chantée (gracieuseté de Paul), cliquez sur la note : .

Note : Paul nous rappelle qu'une version filmée de cette chanson peut être retrouvée sur YouTube lors de la dernièere apparition en public de Georgius, en 1966. Il avait alors 75 ans : https://www.youtube.com/watch?v=tcLwg7UvdPA

Lectures


Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres, revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.

Virgile : Les Bucoliques
(Traduction française de Paul Valéry)

Ne vous en faites pas : je ne vous en parlerai pas trop longtemps.

Le titre de cette chronique ? Il aurait pu tout aussi bien se lire «L'art de ne rien finir» ou encore «Par où commencer ?» parce que, au cours des dernières semaines, je me suis attaqué à une dizaine de volumes dont deux romans policiers (ou serait-ce trois ? je ne m'en souviens plus), un livre sur les gestes, quelques biographies, un pseudo-essai et même feuilleté pendant quelques minutes un livre sur les écoles présocratiques, ce dernier dans un pavé de 950+ pages paru chez Folio en 1991. À ajouter à cette liste, le début d'un gothique (?) de 1897 dont vous avez peut-être entendu parler : «Dracula» d'un certain Bram Stoker. Et si j'avais le temps, cet après-midi, en faisant un peu de ménage sur ma table de travail, j'en suis certain d'utres volumes aux titres tout aussi captivants (*).

(*) Justement : je viens de me souvenir d'avoir lu du Bertrand Russell d'où ma suggestion (qu'on a retenue) pour la dédicace de cette édition du Castor™.

Ce fut un de ces mois au cours desquels - je ne sais pas si ça vous arrive parfois, mais à moi, deux, trois fois par année - je n'ai pas le courage d'entreprendre quoi que ce soit qui pourrait durer  plus que deux heures. Mon excuse, pour le mois qui vient de se terminer, c'est que j'en étais rendu à cette période de l'année où il me fallait penser aux travaux que printemps nous impose pour remettre nos choses en mode d'été.

(Ce qui me fait penser que je n'ai pas encore retrouvé mes boat-shoes....)

*

Je vous ai parlé, il me semble, il n'y a pas très longtemps de Jussi Adler-Olsen pour qui j'ai servi d'interprète (de l'anglais au français) auprès de son éditeur sans savoir qui il était (*)

(*) Monsieur Popp a la mémoire courte, c'était en mars 2020. Il y a un an. (Note de l'éditeur)

Et bien figurez-vous qu'il m'est arrivé, il y a une dizaine (?) d'années de passer une soirée chez un ami d'un ami (ce dernier étant François Caradec et le premier, Alain Well), à Paris, en compagnie de Fred Vargas (et sa soeur), invitées qu'elles étaient et que j'étais, à dîner, et ce, sans savoir, qui était qui. (Entre amis, des fois...)

Ce n'est qu'en rentrant au pays que j'ai appris qu'elle, Fred Vargas, était un auteure de «rompols» (c'est ainsi qu'elle appelle les romans policiers) quand un de mes collègues, aujourd'hui décédé, m'a suggéré de lire son dernier polar.  - Je ne vous raconterai pas comment j'ai dû lui prouver en lui montrant des photos que je l'avais rencontrée - qu'il m'a tout de suite chipées -  mais je vais vous dire que je suis venu à lire son «Pars vite et ne reviens tard» que j'ai retrouvé dans ma bibliothèque en cherchant le «Dictionnaire des gestes» de Caradec pour une page que Maud était à réviser et qui fera éventuellement partie du "nouveau" site de l'UdeNap qu'elle est a mettre en place et à l'intérieur duquel vous lisez ceci.

D'où ces deux livres :

               

Le premier, je vous jure, a sérieusement attiré mon attention. Par le travail de recherches qu'il a dû nécessiter et par la façon (jusqu'à présent) que son récit se déroule. C'est un livre que j'aurai bientôt fini et dont je vous reparlerai.

Quant au second, je ne peux pas vraiment parler de lecture et même de relecture car il s'agit d'un ouvrage de références, mais Maud a été bien contente de savoir qu'il existait pour cette page qu'elle est (qu'elle était ?) à réviser dans le cadre de son travail : celle où il est question de la langue des premiers habitants du Caraguay. - Elle vous expliquera.

De Vargas, je suis passé à Philip Kerr et sa «Trilogie berlinoise» que m'a fortement recommandé un amie (celle de ma rencontre avec Jussi Adler-Olsen), soit un autre polar (trois plus exactement) qui se déroule dans l'avant-guerre dans - à ce qu'elle m'a dit - le monde des hauts gradés du Troisième Reich. - Ce que j'en ai lu, à ce jour, m'a paru fort intéressant, mais mille pages... je ne sais pas si j'aurai le temps de vraiment (et non comme je fais d'habitude pour les policiers superficiellement) le lire d'ici la fin du mois courant.

Je ne lui demande qu'une chose (je parle du roman en tant que tel) et ce n'est pas d'être un de ces livres sans fond, mais qui attire l'attention à partir de faits ou de personnalités historiques. - J'en ai lu un récemment basé autour de différentes périodes allant de Jules César à la bataille de Leningrad qui ne mérite même pas d'être mentionné.

Et puis je vais le lire en anglais. Je n'aurai pas ainsi à le lire comme un autre l'a lu.

De là, je suis passé - rapidement - sur une brique de chez folio au titre qui n'attire pas beaucoup les amateurs de best sellers : Les écoles présocratiques. Pourquoi ? Je ne m'en souviens plus, ni, non plus pourquoi j'ai ouvert le Virgile de Jacques Perret dans la collection "Écrivains de toujours" aux Éditions du Seuil, une collection qu'on ne lit plus de nos jours et dont je me suis procuré au fil des années une trentaine de volumes sur la centaine qu'on y a publiés au cours des années cinquante (?), soixante ou soixante-dix (?) et que tous m'ont paru très bien écrits. - Jacques Perret... vous connaissez ? C'est le scénariste du Caporal épinglé de Lenoir.... Non ? C'est sans importance. Disons que je ne le savais pas du tout si connaisseur de Virgile. Ce qu'il a dit de sa traduction  par Paul Valéry m'a frappé. Permettez que je vous en cite le début :

«La traduction que Paul Valéry a donnée des Bucoliques sera peut-être, dans l'histoire posthume de Virgile, un événement considérable. Je crois bien que depuis l'abbé Delille il n'était jamais arrivé chez nous qu'un poète, ayant atteint déjà au faîte de la gloire, eût consenti à prendre la plume, mieux : se fût découvert le goût d'illustrer de la sorte l'oeuvre de notre poète. Pendant cent cinquante ans, Virgile n'a guère été traduit que par des philologues ou des amateurs ; comment s'étonner que nous ayons fini par douter de la possibilité même de le traduire honorablement ? Les philologues, certes, pouvaient être hommes de goût, mais la conscience de leurs attaches pédagogiques, leur timidité dans l'ordre littéraire, une minutie trop assidûment cultivée au service de l'exactitude verbale, les a presque toujours condamnés, d'ailleurs sans qu'ils l'eussent regretté, à nous donner des traductions bien insipides. Les amateurs auraient dû mieux faire, leurs intentions étaient plus justes ; mais les moyens, souvent le goût, leur ont manqué. Dans bien des cas, hélas ! ce ne furent même pas de beaux échecs. Au cours du dernier siècle, l'amateur qui se met à traduire Virgile est, d'ordinaire, un homme assagi, revenu des délires et des formules à la mode, mais en telle sorte qu'il ne trouvait plus en lui, qu'il ne trouvait même plus dans la fréquentation des oeuvres d'autrefois, l'élan, la possibilité d'une écriture qui s'imposât. N'espérons pas de lui une imagination créatrice de formes, une ambition, même disproportionnée, un regard qui porte loin. Sans gloire et sans espoir véritable, il se replie sur les lignes de défense d'une esthétique qu'il a reçue, jadis, de l'école, mais qu'il ne sait pas ranimer...»

Et c'est ainsi qu'avec «Tityre, tu patulae recubans sub tegmine fagi...» que j'ai terminé mon mois non sans auparavant, et cependant, écrit ce qui suit à un ami :

                            

*

Style
(Extrait d'une lettre à un ami)

Toujours cette question en ce qui nous concerne, toi et moi : «Qu'est-ce qui est le plus important ? L'oeuvre ou l'homme ?»

Dans d'autres domaines, cette question prend un tout autre sens :

Faut-il se renseigner sur Bach ou écouter sa musique ?

Est-ce que la personnalité de Frank Lloyd Wright est plus importante que son oeuvre architectural ?

Faut-il vraiment connaître Salvator Dali pour comprendre ses tableaux ?

Que faire de ses auteurs-créateurs dont on ignore à peu près tout, y compris, dans certains cas, leur technique ? Ex. : Lautréamont (quoique...), mais décidément Vermeer de Delft.

La question, pour moi, ne se pose pas : je n'ai besoin que de détails sommaires pour lire un auteur : de quoi parle-t-il ? en quelle année il est né ou mort ? que dit-on de lui ?

Le reste me semble sans conséquence.

Bien sûr, je suis quelque peu curieux :

A-t-on des photos ? A-t-il été filmé, interviewé ? Où habitait-il ? Dans quelles conditions a-t-il peint, écrit, dessiné, conçu son oeuvre ? - Et je me suis vu plusieurs fois (pas beaucoup tout de même) aller déposer une pierre là où quelques uns ont été inhumés. Mais pas plus.

Oui, j'ai visité la maison de la tante Léonie à Iliers (Combray), là où s'est déroulé le premier épisode d'À la recherche du Temps perdu ; oui, je suis passé devant les maisons où ont vécu Gide, Green, Wilde ; oui, j'ai été prendre un verre là où se tenaient Alphonse Allais, Verlaine, Rimbaud, Apollinaire ; et même visité certains endroits où ont habité Hugo, Mozart, Balzac, Mayol... 

D'une certaine manière, j'ai fait ce que Shelby Foote, celui qui a écrit sans doute le meilleur livre sur la Guerre de Sécession, qui a visité à peu près tous les champs de bataille où se sont déroulées les événements les plus importants de cette guerre, mais toujours  aux dates où elles ont eu lieu. Il disait qu'il était important d'avoir une idée des lieux et de leur aspect à un moment particulier de l'année. - Pauvre lui, s'il avait voulu visiter Waterloo dont le terrain a été complètement modifié pour construire la stupide pyramide qui s'y trouve aujourd'hui.

Mais, comme lui, j'ai toujours été très conscient du fait que ce que je voyais, ce qu'on pouvait y voir, les objets qui y étaient exposés avaient autant de rapports que le ou les quartiers où je suis né, j'ai passé mon enfance, où j'ai vécu, en ont, dans l'état où ils sont aujourd'hui, avec ce qu'ils étaient dans les temps où j'y ai vécu...

Je passais, il n'y a pas longtemps, devant l'école primaire et secondaire que j'ai fréquentée PENDANT ONZE ANS pour constater encore une fois que la nouvelle aile qu'on venait d'ouvrir quand j'y suis rentré pour la première fois était, aujourd'hui, l'ancienne, que les deux autres étaient disparues pour être remplacées par une autre qui, déjà, montre les signes de deux, trois décennies.

Les cinémas que j'ai fréquentés sont presque tous disparus. Ils ont été démolis, transformés en autres choses ou, on n'en a conservé que la façade. Eaton's, Morgan's, Simpson's, Ogilvy, jusqu'à Dupuis-Frères où j'allais acheté le journal "Tintin" et même Woodhouse n'existent plus. La gare où j'ai pris cent fois le train est fermée depuis des années. Dans les champs où j'allais jouer, marcher, cueillir des branches pour en faire je-ne-sais-quoi, on a construit des «blocs-appartements», des maisons en série (du genre "pas d'anchois, pas d'appartement"), des édifices à bureaux...

Quant aux plages et rivières où je me suis baigné, j'ose à peine penser à ce qu'elles sont devenues.

J'ai même de la difficulté à me souvenir ce à quoi je pouvais PENSER quand j'avais vingt ans, trente ans.

De certains auteurs, musiciens, peintres - puisque c'est par là que j'ai commencé -, les jugements que j'ai eu par rapport à eux ont au fil des ans été  si modifiés que j'en arrive à me demander pourquoi je me suis intéressé à eux...

...

Serais-tu de ceux, comme mon voisin, qui croient dur-comme-fer que la malle exposée au musée Rimbaud à Charleville est bien celle qu'il a ramené d'Afrique il y a plus de cent ans ?

...

Je suis proustien dans l'âme. Je ne m'en cache pas. C'est le seul écrivain que j'ai lu qui m'a appris à faire le lien entre tout ce qui précède, i.e. : ce que j'ai connu et été et ce que je connais aujourd'hui et qui je suis devenu.

Son «style» (s'il existe vraiment) rend sa lecture difficile. Et ses longueurs, la lenteur de ses propos, ses commentaires qui n'en finissent plus ne sont pas de tout repos.

Loin de moi essayer de te convaincre de t'y remettre, mais loin de toi, je crois, les détails que tu m'envoies sur Céline aujourd'hui et sur Morand hier sont là pour insister à ce que je les relise d'une autre façon.

FIN

Simon

P.-S. : Dire que tout ce qui précède va se perdre dans la nuit des temps de même que toutes les conversations qui ont eu lieu en famille, hier, autour d'un brunch, d'un déjeuner, dîner, souper pascal, mais sera lu et auront été entendues par un être tout puissant. - Une pensée très optimiste, non ?

Et puis m... ! J'ai oublié de vous mentionner le Dracula de Bram Stoker. - je vous en reparlerai un autre tantôt.

Il y a dix onze ans dans le Castor


1) Photo de la semaine :

Montréal, ville écologique, retrouve sa faune

*

2) Sur les ondes de la CNAP-CCAP, la radio de Napierville
    
(et du Cap de la Madeleine) - Pour plus de renseignements, cliquez ICI.) :

Aujourd'hui à 18h00 Parcomètres - Huitième d'une série de douze émissions sur l'utilisation des différents modèles de parcomètres installés dans la grande région de Montréal y compris le nombre de possibilités de la composition en monnaie de 3,65 $, 7,25 $ et 8,40 $. - Par un ex-employé du service de stationnement de la ville de Westmount. - Plusieurs invités spéciaux dont le fondateur de l'Amicale des Usagers des parcomètres du Grand Longueuil - Attention : nouvelle heure.
   
Demain à 08h00 La cuisine Fast-Food sans peine - Cuisinons avec le chef Maldestro Come Unapietra et apprenons à reproduire, chez soi, Big Mac, Wooper et poulet frit à la KFC.
   
Mercredi à 10h00 Histoire de l'Église - La vie tumultueuse de Sixte III. - Un aperçu de sa correspondance avec Augustin d'Hippone et son passage du pélagianisme à une stricte orthodoxie. - Par l'ex-nonce Tibère Pagano de passage dans notre région.
   
Jeudi à
11h00

La maison de Karl Ofried Mûkller à Gôttingen - Le premier volet d'une conférence radiophonique sur l'Introduction théorique de 1930 du Handbuch der Archäologie der Kunst. - Entretien du Professeur Anderen Dicken de l'Institut Karl Oesterley de Bornheim

   
Vendredi à 07h00 Regards sur le panthéisme abstrait - Table ronde dirigée par le Père Théobald Legrandin, s.j. avec Manuel Ormier de l'Institut de Pointe-aux-Trembles, Madame Monica Refaite de la Société Panthéiste de Longueuil et Monsieur Robert Lortie, directeur de la Société Spinoza de Beloeil.
   
Samedi à 16h00 La nouvelle Jérusalem. - Entretiens avec divers représentants du Nationalsozialistische Iraelitischen Arbeiterpartei (Parti National Socialiste des Travailleurs Juifs) - Troisième et dernière partie
   
Dimanche à 12h05 La culture des flageollets - Conseils horticulturaux par Madame Renée Garcette, fille du célèbre horticulteur Laurence Garcette de Saint-Ignace de Loyola.

Le courrier


Mme. Thelma Lefrançois - London SE6, England

  - Dark Was the Night, Cold Was the Ground chanté par Blind Willie Johnson en 1927. - Attention : à 1 minute 27 secondes d'un des vidéos que vous pourrez retrouver sur YouTube, la photo n'est pas de Johnson, mais de Blind Willie McTell. - Le titre de la chanson ? Il est emprunté à un chant qui était populaire dans le Sud des États-Unis au XIXe siècle auprès des chanteurs de fasola «Gethsemane», écrit par le pasteur anglais Thomas Haweis en 1792.

M. Fernand Joly - Sainte-Agathe-des-Monts, Québec

  - C'est exact, le mot anglais «entrepreneur» tout comme le comme «commuter», n'a pas d'équivalent en français, mais il n'existe pas non plus d'équivalents pour les mots français «flâner, râler, sortable, hurluberlu» en anglais. - Un jour, peut-être, l'Office la Langue Française, une sorte d'Académie française québécoise (du moins en ce qui concerne la langue et son vocabulaire), acceptera un mot américain, comme «moron», à consonance  on-ne-peut-plus française, pour désigner ce qu'elle dit être un ou des «imbéciles» quoiqu'on puisse cumuler. À moins qu'il n'y ait pas de «morons» au Québec, ce qui nous surprendrait

M. William Barraclough - Truro, UK

  - À notre connaissance, non. L'Histoire n'a pas retenu les noms de batailles au cours desquels des athées auraient combattu des agnostiques qui s'apprêtaient à envahir des territoires contrôlés par des non-croyants et des sceptiques. - Ni des massacres perpétrés par l'un ou l'autre de ces groupes pour qui, en outre, une chose comme l'Inquisition n'a jamais effleuré leurs esprits. - Et ils n'ont pas de livres anciens pour leur indiquer une marche à suivre. Ni d'idoles à leur image et leur ressemblance.

M. Daniel Lesage - Rosemont (Montréal), Québec

  - Le suffrage universel. Les tyrans n'ont pas inventé mieux pour obtenir un pouvoir absolu. - C'est du moins ce que pensais un certain Lénine...
 M. Iwo Kowalczyk - Szcecin, Pologne
  - Les lignes d'attente risquent d'être longues. Avec la nouvelle loi sur l'immigration, nous avons dû retourner plusieurs de nos proposés dans leurs pays d'origine.

Mrs. Maureen Smythe, Vancouver, B.C.

  - 15 693 (à peu près compte tenu des années bissextiles). -  C'est le nombre de jours qui se sont écoulés depuis le lancement de Voyager 2. - 43,7 années. voir le documentaire de la NASA à cette adresse :

 https://www.youtube.com/watch?v=H62hZJVqs2o&t=769s

Dédicace


Cette édition du Castor est dédiée à :

 

Bertrand Russell
(1872-1970)

Pages recommandées


 Toulouse-Lautrec : L'oeuvre lithographique complète  
370 photos des lithogravures de Toulouse-Lautrec     

Schubert
un essai de Paul Dubé
94 extraits sonores, 45 photos, 5 vidéos, 7 annexes, de nombreux liens...

Le mot de la fin


«Être contre la monarchie [anglaise], c'est ne pas  la comprendre. La Reine a très peu de pouvoirs et ceux qu'elle exerce, elle les exerce la plupart du temps à la suggestion des représentants de "son" peuple, mais elle a une fonction essentielle : celle d'être le symbole de la nation anglaise. - Imaginez, aux USA, une personne qui serait le symbole de la nation américaine. Disons Uncle Sam qui vivrait dans une riche demeure et à qui, chaque semaine, le Président américain, comme doit le faire le Premier Ministre de Grande Bretagne à sa reine, devrait rendre compte de ce qu'il a fait au cours des derniers sept jours pour l'avancement de ceux qui l'ont élu...»

- Stephen Fry

Commentaires de Simon Popp :

Inutile de ME faire faire parvenir vos commentaires, parce que, oui, c'est bien moi qui ai suggéré à la direction du Castor™ qu'on insère cette citation dans cette rubrique. Et n'allez surtout pas vous imaginer en la lisant que je suis monarchiste. Mes idées en  politique oscillent, comme le savent tous ceux qui me connaissent, entre l'anarchie et ce qui pourrait être une vraie démocratie : pas cette anarchie où le pouvoir appartiendrait à n'importe quel marxiste-léniniste de l'Est de Montréal ou à cette pseudo-démocratie dans laquelle nous vivons où ceux qui votent ne connaissent même pas les candidats pour qui ils sont appelés à voter (et qu'on leur impose la plupart du temps) ou encore cette autre, aux USA où à des types du genre Trump et ses acolytes s'en mettent plein les poches en se fichant magistralement de leurs électeurs. mais ni non plus 

Non, non, non :

D'une part, je voudrais des électeurs intelligents (la belle affaire !) et des représentants aptes à les représenter (bis).

Ce texte ne fait que mettre en lumière qu'une nation ne peut pas être à la merci de représentants qui se croient rois et maîtres - passez-moi l'expression - alors qu'ils ne devraient qu'être que des serviteurs et des protecteurs.

Surtout pas à l'abri de poursuites civiles et criminelles pour leurs actions.

Simon

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Notes et autres avis :


Fondé en 1900 par le Grand Marshall, le CASTOR DE NAPIERVILLE fut, à l'origine, un hebdomadaire et vespéral organe créé pour la défense des intérêts de l'Université de Napierville et de son quartier. - Il est , depuis le 30 septembre 2002, publié sous le présent électronique format afin de tenir la fine et intelligente masse de ses internautes lecteurs au courant des dernières nouvelles concernant cette communauté d'esprit et de fait qu'est devenu au fil des années le site de l'UdeNap, le seul, unique et officiel site de l'Université de Napierville.

De cet hebdomadaire publié sur les électroniques presses de la Vatfair-Fair Broadcasting Corporation grâce à une subvention du Ministère des Arts et de la Culture du Caraguay, il est tiré, le premier lundi de chaque mois, sept exemplaires numérotés de I à VII, sur papier alfa cellunaf et sur offset ivoire des papeteries de la Gazette de Saint-Romuald-d'Etchemin et trois exemplaires, numéroté de 1 à 3, sur offset de luxe des papeteries Bontemps constituant l'édition originale, plus trois exemplaires de luxe (quadrichromes) réservés au Professeur Marshall, à Madame France DesRoches et à Madame Jean-Claude Briallis, les deux du Mensuel Varois Illustré.

Nous rappelons à notre aimable clientèle que :

1 - L'édition régulière du Castor™ paraît le 1er lundi de chaque mois.

2 - L'édition corrigée du Castor™, destinée au marché américain, paraît le 1er jeudi de chaque mois.

3 - De mini-éditions peuvent paraître le 2e ou 3 lundi de chaque mois.

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4 - La direction du Castor™ tient à préciser qu'aucun enfant n'est victime d'agressions sexuelles au cours de la préparation, pendant la rédaction et lors de la publication de son hebdomadaire.

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