Vol. XXX  n° 5 Le seul hebdomadaire de la région publié une fois par mois Le lundi 4 mai 2020

Mai

          
Théoricien    v.    Béotien


Ce numéro

(Mais pas nécessairement dans l'ordre)

Un éditorial écrit il y a un mois... - Alfred Tennyson - Gaston Couté - Bob Dylan - Alphonse Allais - George Milton - Mel Brooks - Molière - Statistiques  - André Barde et Raoul Moretti - Un mauvais traducteur d'un grand poème - Louis Jouvet - Count Basie - La réponse (enfin !) à une question qu'on nous pose, hélas, trop souvent (voir Le Courrier) - John Ruskin - Divers liens et, ofcoursément, le sujet de l'heure : le COVID-19...

À voir également et à écouter un vidéo d'un groupe de confinés de Valleyfield, grâce à l'amabilité d'un des établissements que l'on retrouve dans la section «Publicité» de nos éditions : 

La Librairie Côté-Gauche, 33 rue du Marché,  Valleyfield, Québec

https://www.youtube.com/watch?v=pu1JWRct8-g&authuser=1

Bonne lecture et... bon visionnement  !


Éditorial  


Quarantaine

Autant vous le dire tout de suite : ce qui suit, à quelques corrections près (fautes de frappe et  deux concordances de temps douteuses), a été écrit au début de la quatrième semaine de la réglementation imposée par le gouvernement du Québec face au COVID-19, avec la ferme intention de n'en publier le contenu qu'au moment où cette réglementation en sera à sa huitième [semaine], c'est-à-dire celle au cours de laquelle sera publiée la première édition du présent Castor™ (*).- L'idée est de démontrer que, quelque soit ce qu'on vous aura dit, il était évident que «ça» n'allait pas être demain la veille (**).

(*)   Plus précisément le 7 avril 2020, il y a 27 jours. (Note de l'éditeur)
(**) Une expression ré-utilisée un peu plus loin dans ce numéro (Idem).

En bref, il s'agissait d'une réglementation dont vous subirez encore les effets au moment où vous lirez ceci et qui consistait à demander à chaque famille, chaque occupant d'un logis, d'une résidence, d'un domicile, chaque individu vivant seul ou avec d'autres de rester à demeure et ce, à compter du 15 mars, jusqu'à nouvel ordre... sauf pour l'achat de biens dits essentiels, tels : que nourritures et médicaments de même que les produits fermentés ou distillés en vente à la SAQ.

Ce fut à ce moment-là une politique jugée téméraire mais qui, nous en étions convaincus, serait non seulement suivie, mais applaudie dans le monde entier (sauf de rares exceptions, notamment certains quartiers de Little Rock dans l'Arkansas) quelques jours après sa mise en opération.

Cela se passait à un moment pas si lointain (n'oubliez pas que ces mots vous parviennent de ce temps-là) où tous ceux qui ne voyaient pas plus loin que la fin annoncée de cette réglementation ne se doutaient pas qu'elle allait se prolonger pour un temps qui deviendrait indéterminé.

Vous nous direz si nous avons eu un tort de penser ainsi car nous, c'est-à-dire les membres du Castor™, commencions déjà à nous inquiéter de certaines  conséquences qui allaient découler de cette décision prise avec beaucoup de réticence par nos Gouvernements.. 

L'une d'entre-elles, notre chroniqueur, Simon Popp, l'a  mentionnée indirectement dans son intervention du mois dernier en faisant allusion aux  «filtres» auxquels sont assujetties normalement les opinion de tous et chacun lorsqu'elles sont échangées en groupe. - Par «groupes», il a évoqué, naturellement, dans son style particulier, les discussions qui se tiennent dans les bars, mais, quel que soit l'endroit  vers lequel il a voulu diriger notre bienveillante attention (dixit Monsieur Perec), un fait allait demeurer incontournable : la fragilité de l'esprit humain face à ses pensées ou opinions car...

...en groupe, au travail, au concert, entre amis, dans les endroits publics, dans les restaurants, au supermarché, partout où des opinions sont soumises à l'oreille de ceux qui s'y trouvent, ces opinions sont immédiatement soumises à une série de questions, contestées, ignorées, ou tout simplement jugées sans importance.

C'est une des forme de purification ou de catharsis que la société impose de façon naturelle à notre esprit, comme la marche ou toute activité physique permet à notre corps de ne pas s'engourdir, se raidir, s'ankiloser. Techniquement, cela se résume à 

Divers principes d'hygiène mentale.

Questions : 

- Quand, la dernière fois, vous êtes-vous remis en question ?

- À quels journaux ou chaînes de télévision faites-vous confiance ?

- Est-ce qu'on peut vous faire changer d'idées ?

- Qu'il ait change de directions plusieurs fois depuis que vous avez commencé à voter pour un parti politique, avez-vous déjà pensé que vous pourriez être dans l'erreur ?

- Quel est l'apport du hasard dans votre vie ?

...

Mais sautons par dessus ces absconses questions zé remarques et passons à...

Tenez... Ça nous est arrivé à tous :

Au moment où nous allions dire une bêtise, quelque chose qui n'avait aucun fondement ou qui était erronée, une des personnes du groupe dont nous faisions partie, nous a interrompu ou précédé pour dire, preuves à l'appui tout le contraire... Et voilà notre opinion qui est disparue instantanément de nos pensées.

Exemple : nous allions nous plaindre des taxes lorsqu'un plus éclairé de notre groupe avança l'idée que ce n'était pas d'elles qu'il fallait se plaindre, mais de ce que nos Gouvernements en faisaient...

Et hop ! Voilà notre brillante idée disparue pour faire place à une autre plus terre à terre, peut-être plus pertinente, plus intéressante, semble-t-il, à tous ceux avec qui vous étiez. 

Maintenant, songez à ce qui nous arrive lorsque nous sommes seuls :

Nos brillantes idées non seulement demeurent ancrées dans nos pensées, mais elles finissent par prendre une importance de plus en plus grande, alimentées par des «preuves» qui nous semblent irréfutables pour devenir des obsessions.

N'avez-vous pas, parmi vos amis, certains qui sont convaincus - je ne sais, moi... tenez : - que les immigrants nous volent nos emplois ? que les jeux vidéo sont responsables de la violence qui se manifeste de plus en plus dans le monde ? que le rock-n'-roll est la cause première de la promiscuité chez les jeunes ?

En voici d'autres :

- Les Américains n'ont jamais marché sur la lune. Il s'agit là d'une vaste conspiration pour nous faire oublier la présence de plus en plus accrue d'extraterrestres parmi nous.

- L'assassinat de Kennedy par Lee Harvey Oswald faisait partie d'une autre conspiration, celle qui consistait à nous faire oublier la Mafia de la Nouvelle-Orléans,

et la classique :

- que le monde a été créé en six jours par un être omniscient, omnipotent et invisible, mais qui a eu de besoin de se reposer le septième jour.

En voici d'autres qui, elles, ne manqueront pas de se manifester dans les jours qui suivront la rédaction de ces lignes rédigées - nous le répétons - il y aura quatre semaines et qui auront pour cause, nous en sommes certains, l'isolement dans lequel nous serons plongés :

- cette pandémie provient d'un virus développé dans des laboratoires clandestins... en Amérique ; plus précisément dans l'état de l'Ohio, là où, c'est connu, se trouvent la plupart des laboratoires clandestins américains

- qu'il s'agirait d'une façon que des savants fous (protégés, il va sans dire par un antidote de leur invention) ont trouvé pour :

- régler le problème de la surpopulation

- détruire la Chine qui allait tôt ou tard nous envahir...

ou mieux en encore :

- aider Trump et ses amis milliardaires à devenir multi-milliardaires.

À cette dernière théorie, songez, de grâce, aux idioties qu'il a avancées, contre l'avis de ses experts, avant que le COVIC-19 débarque sur ses rives.

Souhaitons une chose : que Dieu nous protège contre les effets que des opinions de ceux qui, normalement, en société se les font modifier (rabattre ?) mais qui, isolées, parce que peu habitués à penser régulièrement (ça existe...), les auront transformées en véritables phobies. 

E. M.

Ajout au 30 avril : 

Notre prochain éditorial ? Je serai bien tenté de l'écrire dans les jours qui suivent car nous en serons encore là ou à peu près le mois prochain. - Mai 2020 ? Je crois que les Américains s'en souviendront, mais comme d'habitude, pas longtemps. - Faut dire que si les élections n'auront pas  lieu avant novembre, c'est-à-dire dans six mois, il est bon de se rappeler, comme le faisait remarquer récemment John Heilemann du réseau NBC, que les électeurs ont généralement, depuis des années, tendance à se faire une idée des mois à l'avance, au printemps la plupart du temps, non pas à partir d'enjeux à venir, mais des candidats qu'on va leur proposer...

 


Chroniques


 

Pour les chroniques précédentes de nos correspondants cliquez sur ce lien .
 

      Simon Popp

Je me posais une question la semaine dernière :

   Est-ce que les artichauts froids sont meilleurs que chauds ?

C'est le titre d'une chanson de l'opérette en 3 actes d'André Barde et de Raoul Moretti, Le Comte Obligado, présentée pour la première fois au Théâtre des Nouveautés, à Paris, du 16 décembre 1927 au 4 septembre 1928 (264 représentations !) et qui mettait en vedette Georges Milton, l'homme qui ne respirait jamais.

De cette opérette, on a retenu non seulement ce titre mais ceux de La Caravane ou La fille du Bédouin (un pur chef-d'oeuvre), Ça fait passer un moment... et on en tiré un film (en 1935) qui fait partie de la collection de la Library of Congress dont on pourra retrouver tous les détails sur le site de l'Internet Movie Data Base et le site définitif sur La comédie musicale théâtrale en France de 1918 à 1944 de Jacques Gana.

D'ailleurs, pas besoin d'aller si loin, on n'a qu'à jeter un coup d'oeil sur le site de notre collègue, Paul Dubé (Du temps des cerises aux Feuille mortes) pour entendre et voir le véritable phénomène que fut Milton chanter et danser cette fameuse Fille du bédouin. Cliquer ICI.

Allez : je vais vous attendre...

.......................................................

Voilà. C'est fait ? - Pas mal non ?

Mais pendant que vous regardiez Milton ne pas respirer, j'ai trouvé sur le site de Jacques Gana les informations capitales suivantes :

«Le curieux nom d'Obligado était depuis 1868 celui d'une rue et depuis 1900 d'une station de métro parisienne. Il venait d'un méandre du Rio Parana (*), en Argentine, nommé "Vuelta de Obligado" où avait eu lieu une bataille décisive lors de l'intervention franco-britannique de 1845.

«Le 25 mai 1948, suite à la visite d'Eva Peron à Paris, l'année précédente (juin 1947), la station devint "Argentine". Ne restait plus que la pièce pour commémorer le souvenir de la bataille d'Obligado !

«Il est resté de cette pièce un tube aussi impérissable que le "Pouet Pouet" de Maurice Yvain : "La fille du bédouin" qui passa tellement dans la culture de l'époque qu'une pièce (de Yves Derennes et Pierre Mortagne) portant ce titre fut présentée à l'Eldorado en mars 1931...»

(*) Le Paraná est un fleuve qui s'écoule des hauts plateaux brésiliens vers l'Argentine pour se jeter dans l'océan Atlantique.

Allez dire maintenant qu'on n'apprend rien dans le Castor™ !

Georges Milton

C'est que...  je ne voulais pas vraiment savoir si les artichauts froids étaient meilleurs que chauds, je cherchais tout simplement dans mes fichiers une recette de foies de volaille aux fonds d'artichauts que mon ex faisait et qui, un jour, a étonné un grand chef de cuisine - un vrai de vrai : un  Français ! - de passage à Montréal. 

La voici :

Mousse de foies de volaille aux fonds d’artichauts

Note : On peut facilement faire seulement la moitié de cette recette car à cause des fonds d’artichauts elle ne se conserve pas longtemps.

2 lb (1kg) de foies de volaille bien parés
2 tasses (500ml) de vin blanc sec
1 et 2/3 (400 ml) de beurre doux ramolli
4 c. à soupe (60ml) de porto
Sel et poivre

(Pour le beurre je diminue la quantité car pour ma part ça me semble un peu exagéré. Vérifiez la texture après 300 ml et si nécessaire ajoutez du beurre en petite quantité à la fois.)

1 boîte de fonds d’artichauts bien essorés sur papier essuie-tout

Garniture : Persil haché, gelée d’aspic, olives noires, salade effeuillée.

Verser le vin blanc dans une casserole, porter à ébullition et y jeter les foies de volaille. À la reprise de l’ébullition, compter 5 minutes ou un peu plus, puis sortir les foies très rapidement à l’aide d'un écumoire. Les égoutter et les laisser refroidir.
Passer les foies au mélangeur et incorporer délicatement le beurre ramolli. Mouiller avec le porto, saler et poivrer.
Mélanger bien, puis passer au tamis fin (si désiré) afin d’obtenir une crème homogène. Escaloper (trancher finement) les fonds d’artichauts.
Tapisser de plastique transparent le fond et les côtés d’un moule rectangulaire ou cylindrique. Monter en feuilleté la mousse de volaille et les escalopes de fonds d’artichauts. La mousse doit être étendue en minces couches entre les morceaux d’artichauts. 

Couvrir et réfrigérer pendant 1 ou 2 jours. 

Démouler et décorer au goût. Découper avec un couteau passé à l’eau chaude. Déposer dans une assiette avec de la gelée d’aspic et des olives noires hachées. La gelée d’aspic se trouve dans les épiceries fines et se prépare tel qu’indiqué sur les sachets.

*

Vous savez... quand on est confiné à la maison et qu'on n'a rien à faire...

***

Hermy m'a rappelé...
(Pourquoi J'AI CESSÉ DE LIRE LES JOURNAUX il y a plus de 30 ans)

   Note :

Je n'ai aucune idée pourquoi j'ai écrit ce qui suit. Probablement pour me donner bonne conscience via-à-vis le sujet du jour : le COVID-19, connu, aux États-Unis, sous le nom de «Corona-[virus]» ce qui a fait baisser les ventes de la bière du même nom, particulièrement dans ses états du Sud et certaines parties non encore explorées de l'Ohio, là où ont eu lieu les premières protestations contre l'«isolationnisme sociale» et la fermeture des commerces aussi essentiels que les Hamburger Joints, les  Piercing and Tatoo Parlors, les Gift Shops et les Bowling Emporium.

Parlons d'abord des faits car on m'en a cités de très curieux ces derniers temps. Et puis, surtout,  auparavant, comment éviter les faux-faits (et non les faux-frais comme me le rappelait il n'y a pas si longtemps un de mes beaux-frères toujous prêts à faire des jeux de maux ou jeux de vilains en poussant des cris de porc frais) :

Trois, quatre conseils :

Un : NE CROYEZ PAS ce que l'on vous raconte habituellement à la radio et à la télévision ni ce qu'on écrit dans les journaux, surtout si on le répète pas plus que trois fois ;

Deux : NE VOUS FIEZ PAS aux informations que vous transmettent vos voisins, collègues, connaissances et - dois-je le dire ? - les membres de votre famille. Et, en particulier, à ceux qui semblent les mieux renseignés, notamment ceux qui savent tout, ont tout connu et qui pourraient vous en dire plus sauf que ce serait dangereux pour leur santé et la santé de leur famille. - Dans les années cinquante, il était facile de les repérer car, ex-militaires, de retour d'Europe, ils avaient gagné la guerre à eux tout seuls. - Je suis certain que vous en avez connus au moins deux.

Trois : RENSEIGNEZ-VOUS PLUTÔT AUPRÈS DES SOURCES OFFICIELLES

Et surtout :

Quatre : SOYEZ SCEPTIQUES car la ou sinformation s'attaque régulièrement aux sources mentionné au point trois, i.e. : à des fins politiques ou partisanes ou pour des gros $ou$ - Ex. :

(En arrière plan : le Docteur Anthony Fauci)

  Et attendez : je n'ai pas fini :

J'ai déjà lu quelque part que si Charlie Parker avait appris autre chose qu'à jouer du saxophone, il n'aurait pas cessé pour autant d'être génial. Plombier, il aurait révolutionné la plomberie ; informaticien, on en serait à la troisième génération des ordinateurs quantiques ; avocat, il aurait forcé la  reconsolidation de tous les livres de loi... sauf que,  politicien, il se serait sans doute retiré sur une île déserte pour apprendre à jouer du... saxophone.

Un aparté :

Dès les premiers mois de mon apprentissage dans le métier que j'ai pratiqué toute ma vie, j'ai su que la moitié des gens qui s'y trouvaient n'avaient pas encore appris ce que j'avais déjà oublié. La notion du mot «risque», par exemple ou celle de l'«intérêt assurable» ; le fait qu'on ne faisait jamais une réclamation à ses assureurs mais qu'on formulait une «demande d'indemnité» ; que tout était basé dans à peui près tous les cas ur des contrats identiques, parce que sujets à l'approbation des gouvernements dans les endroits où ils étaient émis ; que l'expression «preuve de perte» n'avait aucun rapport avec un document sans valeur qu'on demandait de signer à tous ceux qui, justement, «faisait une réclamation»... (Et j'en passe, et des pires ; celle, entre autres, des «Acts of God» que les asureurs n'utilisent plus depuis la fin du XVIIe siècle, un certain être très mauvais administrateur toujours à court d'argent selon ses représentanst sur terre.)

Presque en même temps et probablement bien avant sauf que je n'avais jamais eu une raison particulière d'y attacher une certaine importance,  j'ai appris que plus de la moitié des habitants de cette planète croyait «dur comme fer» ce que notre éditorialiste mentionnait ci-dessus, à savoir que le monde a été créée en six jours par un être omnipotent, omniscient, etc... mais qui, selon, toujours ses représentants terrestres, attache une importance à tout ce que nous faisons ; et particulièrement à ce que nous faisons quand nous sommes nus... (ce qu'il a oublié de mentionner).

Il ne m'en pas fallu plus pour ne pas croire tout ce qu'on me racontait et, notamment, ce qu'on me racontait via les journaux, la radio ou la télévision. Surtout dans ces «minutes de vérité» où des spécialistes en politiques, en économie ou en astrologie venaient m'expliquer ; qu'Elvis avait été vu deux jours auparavant dans une station de service en Arizona, que Churchill a vécu longtemps parce qu'il buvait deux litres de scotch par jour ou qu'il fallait être franc-maçon pour être élu député (ce qu'on a jamais démenti, soit dit en passant).

   Oui, mais le COVID-19 ?

J'y arrive !

Confiné à la maison par la pandémie qui en découle et qui m'a semblé être bien réelle, car on en parlait partout, je suis allé aux renseignements en consultant, contre mes habitudes, des bulletins de «nouvelles».

En quelques jours, j'ai pensé à cette boutade d'Audiard qu'on a souvent répétée ici d'un personnage dans un café qui disait à quelqu'un en train de lui raconter n'importe quoi :

«...J'ai été enfant de choeur, boy-scout, j'ai fait la guerre d'Algérie, je suis communiste enregistré et...  un pilier de bar. Ça vous donne une idée des conneries que j'ai entendues dans la vie...»

J'en suis encore sur le choc.

Il m'a fallu écouter des heures de reportage avant de tomber sur une véritable explication de ce qui se passait.

En deux mots, voici les détails :

«Le COVID-19 est un virus d'origine animal (on est à 99% certain qu'il s'agit d'un type de chauves-souris d'un certain secteur de l'Asie) au même titre que certains virus contre lesquels le corps humains a développé au fil des générations une certaine tolérance et qui sont mortels pour certains animaux et même d'autres humains comme le fut, par exemple, la vérole qui a exterminé de 80 à 90% des nations indigènes de l'Amérique du Nord lors de l'arrivé des Européens.»

«Il n'est pas de nature artificielle car dans nos laboratoires modernes, tous les hommes de science du monde peuvent développer des virus ou leurs équivalents beaucoup plus puissants.»

«Que la seule façon qu'on peut non pas le faire disparaître, mais le rendre inoffensif est de développer des anticorps sous la forme d'un vaccin.»

«Et qu'entre temps, on ne peut que prendre certaines précautions pour qu'il ne se répande pas.»

Cela étant dit, il faut préciser que :

«Des virus du même genre existe par milliers chez des animaux vivant présentement dans des milieux qu'on n'a pas encore exploités et qu'au fur et à mesure qu'on entrera en contact avec eux, il est plus que probable que ces virus s'attaqueront aux humains de façons imprévisibles

«Que ça fait plusieurs années que les hommes de science qui se penchent sur ces situations essaient de mettre en garde l'humanité sur cette possibilité, mais que tous les dirigeants de la terre trouvent qu'ils sont des prophètes de malheur et qu'en conséquence l'on ne doit pas s'occuper de ce qu'ils disent.»

Or :

Dans sa chronique du mois dernier, Mr. Hermémingilde Pérec décrivait brillamment (c'est ce que m'ont dit les frères A. et C. Skonmadit) ce qui se passait dans la vraie vie quand tous et chacun agissaient de façons différentes une fois qu'ils avaient lu ou entendu ce qu'ils avaient bien voulu lire ou entendre dans les journaux, la radio ou la télévision. - Pour cela, si vous en souvenez bien, il s'est servi de ce qui se passait dans son monde depuis la venue de ce «virus au nom et au numéro duquel il n'arrivait pas à se souvenir

La cause de ces différences (entre les vérités d'un lecteur et celles d'un autre) est bien connue : chacun lit ce qu'il veut bien lire, toutes informations lui parvenant étant à la base filtrées par ses préjugés, sa façon de penser ou d'autres causes beaucoup plus simples comme la vitesse à laquelle ces informations lui parviennent, l'ordre dans laquelle elles lui parviennent et comment elles arrivent à ses yeux ou ses oreilles.

Cela est tout à fait normal et les plus équilibrés parmi nous sont ceux qui réussissent à faire un tri parmi tout ce que nous lisons et entendons pour, finalement, se faire une idée qui s'approche de la - j'allais écrire vérité, mais disons tout simplement... - réalité. 

Mais il y a beaucoup d'autres facteurs qui entrent en ligne de compte :

  La désinformation systématique des faits

À titre d'exemple, en ce moment, toujours à propos de ce virus au nom et au numéro duquel Hermy n'arrivait pas à se souvenir, un seul nom :

Donald J. Trump qui, dans ses conférences de Presse, ne cesse de dire à quel point son administration gère avec une grande efficacité la crise de ce virus ( au nom, etc.), qui (et non lui) doit être blâmé pour les quelques dérapages ici et là et qui nie avec effronterie tout ce qu'il a dit ou laisser sous-entendre la veille. - «Fake news» dit-il.

«No, Mr. President, what YOU are saying is Fake news.»

...mais personne n'ose lui dire.

  L'ignorance des journalistes

C'est un fait que les journalistes ne savent généralement pas ce dont ils parlent.

J'ai connu un de ces «journalistes», aujourd'hui à la retraite, qui a été considéré toute sa vie comme un des hommes les plus renseignés sur, entre autres, la politique des différents paliers des Gouvernements de notre pays, et qui était d'une nullité totale, sachant à peine qu'il existait deux chambres dans le parlement de l'un d'entre eux ou que le pouvoir législatif était différent du pouvoir exécutif.

Son secret ? - Il avait l'air sérieux et savait lire à la perfection ce qu'on lui demandait de lire au cours de ses (!) bulletins de nouvelles.

Messieurs, Dames, songez un instant au domaine dans lequel vous oeuvrez et considérez la prochaine fois ce que les journalistes en disent dans leurs éditoriaux ou à la télévision. Et écoutez bien les questions qu'ils posent à leurs invités-spécialistes. C'en est navrant.

Que vous soyez un ou une chef d'entreprise ou un ou une simple employé(e) dans une obscure manufacture.

  Le côté sensationnel des «nouvelles»

Je lisais récemment la chronique d'un «journaliste» qui s'insurgeait devant une situation déplorable survenue dans un centre hospitalier de soins de longue durée d'une banlieue montréalaise (CHSLD) donnant en détails ce qui s'était passé et qui soulignait l'incompétence du Gouvernement (et de son ministère de la Santé), grand responsable de cette affaire, etc., etc.

Ma première réaction ?

Ça a été d'écrire à ce «journaliste» et lui dire que :

1 - Les Gouvernements ne peuvent pas être partout à la fois et régler du jour au lendemain toutes les situations qui leur paraissent anormales. Il existe des lois qui régissent l'étendue de leurs pouvoirs, les enquêtes qu'ils aimeraient bien mener et comment ils peuvent réagir compte tenu, entre autres, de la Charte des Lois et Libertés, la Protection de la Vie privée, la Loi de 1920, etc., etc. - D'autant plus qu'ils ont des budgets à respecter, des dizaines de milliers de travailleurs à gérer, des priorités auxquelles ils ont à faire face et qu'ils n'ont pas nécessairement choisies ou qu'ils ont héritées de leurs prédécesseurs.

2 - Le devoir des journalistes n'est pas de donner les détails de situations anormales APRÈS qu'elles soient survenues, mais d'enquêter AVANT ou PENDANT qu'elles se produisent et surtout, de s'assurer PAR LA SUITE qu'elle soient corrigées.

À ce journaliste j'aurai voulu lui demander où il était, lui, quand a débuté ce qui s'est passé dans un CHSLD (en m'excusant qu'il n'était pas le seul à ne pas avoir des yeux tout le tour de la tête), et que son métier ne consistait pas à décrire en détails ce qui étaient arrivé, mais de suivre l'événement et DÉCRIER ce qui allait vraisemblablement se passer par la suite.

Pour le sensationnalisme - qui fait vendre des milliers de copies à certains sinon tous les journaux -, si c'est tout ce que des journalistes de sa trempe visaient, il n'avait, lui, qu'à faire comme ses collègues : suivre des ambulances pour prendre sur le vif la photo de l'année.

*

Naturellement, vous n'avez pas eu le temps de tout lire, alors, je résume :

Ne vous fiez pas à ce qu'on dit, à droite et à gauche, surtout pas aux journalistes et aux diffuseurs de nouvelles à la radio ou à la télévision... sauf si on commence à les emprisonner (*).

 (*) En Corée du Nord, par exemple.

Consultez les sites officielles !

Ils ont habituellement plus renseignés.

Un conseil quand même : Méfiez-vous.

Simon

P.-S. : Méfiez-vous en particulier de ceux dont la tête est enveloppée de casques fabriqués avec des feuilles d'aluminium.

      Herméningilde Pérec


De mes dix doigts ?

«Of course, I'm respectable. - I'm old...  -  
Politicians, ugly buildings and whores, all
get respectable, if they last long enough.
»

John Huston  (Noah Cross)   dans 
Chinatown  
de  Roman  Polanski 
Scénario (1974) de Robert Towne

Bien sûr que je suis respectable, Les politiciens, les 
plus laids gratte-ciel, les prostituées finissent tous par
devenir respectables... S'ils durent assez  longtemps.
»)

    À propos de cette citation :

J'eusse préféré (*), comme citation : «Bizarre ? J'ai dit "bizarre" ? Comme c'est bizarre...»,  l'inoubliable répartie de Louis Jouvet (Monseigneur Archibald Soper, l'archevêque  de Bedford) dans Drôle de Drame (1937) de Marcel Carné (scénario de Jacques Prévert).

      (*) Voir plus loin.

Mais qui m'aurait compris ?

C'est pourtant la première réplique qui m'est venue en tête quand le plus vieux de mes amis m'a téléphoné l'autre jour pour me demander ce que je faisais, ces temps-ci.... de mes dix doigts. 

Dix doigts... Bizarre... «Rien de surprenant, me suis-je dit : la répartie et l'expression remontent sans doute toutes les deux à la même époque...» ;  celle à laquelle j'ai commencé à apprendre à parler en société.

C'est Simon qui m'a suggéré celle citée plus haut. «Elle est plus récente et correspond mieux à votre propos...» m'a-t-il dit.

Récente ? Elle aura bientôt cinquante ans ! - Et puis, je ne vois pas ce que mon «propos» pourrait bien à voir avec la «respectabilité» - La vieillesse, oui. Le changement d'attitude qu'on peut avoir envers les gens de mon âge... probablement, mais je vous jure que de ce côté-ci de la clôture (une autre de ces expressions) : a) je suis loin de me croire respectable, et b) on manifeste très peu envers la personne que je suis, avec l'âge, devenue, les signes de respectabilité auxquels, d'ailleurs, je ne m'attends guère. 

De toutes façons, ce n'est pas de cela dont je voulais vous parler, ni de structures architecturales, laides ou non, et surtout pas de certains personnes à la moralité plutôt laxiste.

Mais la citation de Simon est là et va y demeurer car, entre la mienne et la sienne, c'est la différence qu'il m'a semblé digne de signaler l'importance et qui fait l'objet («l'affaire dont à laquelle je voulais vous parler de»), aujourd'hui : la langue des aujourd'hui-vieux de ma génération

John Huston dans Chinatown

    Parlons des «vrais affaires» :
   
(Pour utiliser une expression déjà dépassée car elle date de la génération qui m'a suivi et non de la présente.)

Vous savez ce qui m'ennuie le plus aujourd'hui ? C'est d'être devenu - ce que Gide craignait sur son lit de mort - grammaticalement incorrect. Non seulement grammaticalement, mais syntaxiquement et lexiquement.

Autrement dit, quand je me mets à parler, on ne me comprend plus.

J'écoutais récemment un bonhomme pourtant habitué de parler en public débuter récemment, dans un débat où il avait comme opposants des membres de l'Église, une phrase comme ceci :

«Mais NOUS, NOUS qui savons, NOUS qui avons étudié la question, NOUS à qui on a tout révélé...»

... être obligé de l'interrompre, ou du moins l'écourter, à cause des murmures de plus en plus croissants dans la salle, pour la terminer par :

«... est d'une effronterie abjecte proférée par ceux qui  veulent nous enseigner comment penser à partir de faits et d'énoncés pour lesquels ils n'ont aucune preuve...»

Autrement dit, dès qu'il a commencé à parler, on a cru qu'il parlait au nom de son groupe alors qu'il ne faisait que citer ceux de ses opposants. 

Peut-être aurait-il dû débuter par une introduction comme «Quand vous dites...» ou «Lorsque vous avancez...», mais il aurait été interrompu par des «On n'a jamais dit ça...!» - Du pareil au même.

Ferré disait que la poésie fout'ait l'camp. Qu.eut-il dit, aujourd'hui de la rhétorique !

Oublions la rhétorique, parlons de grammaire.

La phrase au début de cette chronique débute par deux mots - trois si vous voulez - : «J'eusse préféré...». Précédés du sous-entendu «Il est certain que...», l'utilisation du plus-que-parfait du subjonctif (une sous-jonction) était tout à fait normal. D'aucuns auraient pu dire : «J'aurais préféré», mais la signification aurait été tout autre : «J'eusse préféré» impliquait que, à un certain moment du passé, «j'eus préféré», et non pas, ni  conditionnellement, ni continuellement ce que «j'aurais» aurait pu signifier.

Les expressions, je l'ai déjà souligné : changent avec le temps, mais la structure d'une phrase doit-elle être soumise au même phénomène ? - Il n'y a pas longtemps, j'ai débuté une phrase, en parlant à une dame de mes amies d'une vulgaire personne, en disait  qu'elle (la vulgaire personne)  avait un certain nombre d'années avec l'intention de poursuivre en disant «qu'elle s'habillait comme une femme de trente ans sa cadette, parlait en utilisant des mots orduriers, se penchait outrageusement pour qu'on examine sa poitrine, qu'elle voyageait avec n'importe qui à condition qu'on paie ses dépenses, etc., etc. » (et j'en passe à cause des jeunes filles qui nous lisent...) quand j'ai été immédiatement interrompu : «Mais j'ai son âge !», me dit mon amie, insultée, que je puisse suggérer que toutes les femmes qui pratiquaient le métier de l'autre étaient vulgaires... - Les phrases doivent-elles être courtes et dans un certain ordre pour qu'on les écoute ?

Quant au vocabulaire, faut-il, comme on l'a déjà dit ici (par Simon, je crois), consentir qu'au cours de notre vie, les mots changent de signification ? Que formidable, de «qui est à craindre» quand j'étais jeune, soit passé à «admirable» ? Qu'un admirable concert soit aujourd'hui écoeurant ? Que cool, qui n'a jamais eu de rapport avec la température semble être revenu à la mode ?

Ce ne sont là que des exemples, Chose certaine : à partir d'un certain âge, ne reste qu'une solution, se taire.

Ce qui me fait penser, jeunes gens qui ont eu la patience de me lire jusqu'ici :

Je n'ai jamais vraiment voulu vous empêcher de réinventer la roue, juste pas eu la patience de vous entendre m'expliquer comment elle fonctionne.

Et puis autre chose :

(Quand on est isolé, on a tout le temps du monde.)

Je me trompe peut-être, mais je commence à être de plus en plus convaincu que le système d'éducation qu'on a adopté au cours des dernières années a fait et continue de faire fausse route :

Quand j'étais jeune, après des études dites «classiques», on ne savait rien faire, appris aucun métier, ni même les rudiments de la moindre profession. On nous avait tout simplement enseigner à vivre, à apprendre surtout. De là, on se lançait dans la vie et prêt à affronter toutes les vicissitudes - les mauvais côtés, si vous voulez - de n'importe quel métier.

Aujourd'hui, on semble vouloir à tous prix enseigner comment la gagner cette vie sans égard à sa signification ni ce qui la rend intéressante, quel que soit le métier qu'on y pratiquera. 

Je plains ceux ou celles qui, rêvant d'un métier ou d'une profession, auront à faire face à ses mauvais côtés ou à tous ses petits détails qui font qu'on ne peut pas devenir médecin, architecte, ingénieur, constructeur, professeur, ethnologue, danseur, cinéaste, épicier... sans avoir quelques notions de comptabilité, certaines lois, de la concurrence,  des groupes de pression, des unions...

   Pas fait beau en avril ?

Consolez-vous : mai vient d'arriver, mais pensez également à ceci :

«Le mauvais temps n'existe pas, n'existent que     
              de beaux temps aux allures différentes

H. Pérec


       Copernique Marshall


Oui, cher ami, vous avez raison : Sean Connery 
fut le meilleur James Bond de tous les temps.
(Qu'on fasse venir un notaire que je vous signe un affidavit à cet effet.)

I'm not a big fan of Mel Brooks. I think he took too literaly a quote attributed to W. C. Fileds who would have replied to a stage manager accusing him of being too vulgar : «Vulgarity is not getting any laugh.» Let's face it : Mel Brooks is not what one could call a subtle comedian.

He does have his moments and, to a certain extent, his numerous «high brow» hints and allusions, mostly ignored in all his movies, are unusual. In Blazing Saddles alone, there are a few which are classics :

- The name of Le Petomane as the Governor

- That of Hedley Lamarr as assistant

- or even the appearance of «Gucci» on Bart's (the sheriff) saddle... just before passing in front of Count Basie and his band... in the midlle of the desert...

On Hedley Lamarr (a pun on the name of actress Hedy Lamarr), you may have heard this :

She, Hedy Lamarr, was still alive when Blazing Saddles came out, so she sued Mel Brooks who agreed to pay her a sum of money for the use of her name providing he could add this dialogue in the movie:

«I know, she was a great comedian in the twenties, thirties, forties... the nineteen forties, but we're in the 1880's and she hasn't been born yet. So when she comes around, we'll sue her...»

Oh, I could quote hundreds of subtleties like that in most of his movies : the «knockers» in Young Frankenstein ; the only word heard, said by Marcel Marceau, in Silent Movie ; the long (I mean long, long...) ship in Spaceballs, etc. But the farting, the sex, the racist and homosexuals jokes... removed, wouldn't have spoiled any of his movies.

Springtime for Hitler (The Producers), with its exagerations, over-acting and too long scenes could have been a one-liner joke in one of Woody Allen's films. Still, it will remain as a film to remember.

Count Basie, in the Blazing Saddles ? - You can see it on Youtube. A real classic :

Count Basie

Mais qu'est-ce que tout cela a à voir avec Molière ?

Une seule chose : le comique.

N'ayant rien d'autres à faire, comme tout le monde, ces temps-ci sauf m'occuper de mon petit-fils Adrian, le fils de ma fille  Marie qui s'est réfugiée chez nous alors que son mari, le médecin, a dû, pour des raisons que je n'ai pas à expliquer, demeurer à Ottawa, je me suis replongé dans les «classiques» : Corneille, Racine et... Molière.

Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui, trois cent quarante huit ans après la première des Femmes savantes, interprétée par la Troupe du Roy au Palais-Royal le 11 mars 1672 ? - On lit Molière plutôt qu'on va le voir au théâtre ?

On fait comme moi : on le lit en espérant qu'on remonte un de ces jours un Molière là où l'on pourra assister à une de ses représentations. Ou on regarde une de ses pièces filmées sur YouTube. - Et c'est ce que j'ai fait récemment.

Difficile à croire (pensez-y quand même : chacun de ces films ne durent qu'une heure et demi ou à peu près), mais au cours du mois dernier, j'ai vu, avec le texte en main :

- Le bourgeois gentilhomme
- le malade imaginaire
- Le misanthrope
- L'école des femmes
- Les femmes savantes
- Les fourberies de Scapin

   et

- Tartuffe.

Un record ? Non, mais c'est une expérience que j'ai bien aimée. Elle m'a permis de redécouvrir le sens du classicisme où le respect de certaines règles s'imposaient à la fois dans le fond et la forme où, chacun, pour exprimer des sentiments ou des idées, devaient utiliser une méthode basée sur ce que tout gentilhomme ou femme d'une certaine époque s'entendait sur comment ces sentiments ou idées decaient être exprimés. (Passez-moi cette trop courte définition.)

En écoutant, regardant et lisant ces différentes pièces de Molière, j'ai comme redécouvert non pas un comique figée pour l'éternité, mais un comique tout aussi actuel (mais plus rare) des comédies modernes où chaque personnage est inconscient de sa situation ou de son côté ridicule.

Molière aujourd'hui ? On le retrouve dans The Big Lebowski des frères Coen ou le Some Like it Hot de Billy Wilder, pas dans les comédies qu'on joue sur les boulevards où l'on remarquera très vite que les comédiens jouent un rôle pour être drôles, eux.

Les personnages de Molière ne sont pas drôles. Le Misanthrope n'est pas une pièce où l'on n'entend plus les répliques parce qu'on rit trop dans la salle.

Et, en plus, c'est en vers et rares sont les comédiens qui savent en réciter sans qu'on ne sente, après quelques uns,  la folie de la rime. On ne dit plus Molière : on le scande !

Sauf quand on est un GRAND comédien et qu'on a bien étudié son rôle.

La preuve, vous la trouverez dans les deux extraits qui suivent tirés de l'École des femmes. Le premier par un «scandeur», le deuxième par l'inimitable Louis Jouvet.
Cliquez sur les notes :

Un comédien sans nom :

Louis Jouvet :

Toute la différence entre les scènes où James Bond assassine un ennemi :

Sean Connery au début de Dr. No. et Daniel Craig au début de Casino Royal...

                                    

Craig ? - C'est celui à droite, en noir et blanc.

Copernique

       Jeff Bollinger


Statistiques (sic)

C'est bien beau ces chiffres qu'on avance au jour le jour à la télévision et dans les journaux... 

Exemple :

360 morts, hier (*), au Québec, 

2 100, aux États-Unis,

117 726, dans le monde,

et plus de 1 897 306 cas recensés.

    (*) Ces nombres datent du 12 avril 2020 - Voir à la fin pour une mise à jour.

... sauf qu'ils ne veulent rien dire. 

Si, au Québec, on soumettait à un test de dépistage du COVID-19 mille personnes pigées au hasard et que 58 seraient trouvées porteur du virus, voilà une statistiques qui commencerait à indiquer quelque chose... 

(À condition qu'on ait effectué ces tests selon le nombre d'habitants par région, à un moment précis, dans des conditions semblables, etc.)

Or, j'apprends qu'aux États-unis on a effectué de tels tests auprès de moins de 1% de la population (*) et non au hasard, mais selon leur arrivée dans des centres de dépistage...

(*) On en était à 1,7 % aux dernières nouvelles - Note de l'éditeur.

Un nombre, quand même, est plus significatif que les autres :  celui des décès au jour le jour. 

S'il augmente, c'est un mauvais signe, s'il diminue, c'est mieux, mais c'est au point zéro qu'il commencera à être pertinent, significatif, prometteur, non pas la journée où l'on n'en enregistrera aucun, mais lorsque cela se sera produit pendant plusieurs jours et même semaines, combiné avec celui de l'absence totale de nouveaux cas.

Or, c'est pas demain la veille.

 

Et puis qui sait combien de temps cette situation temporaire va-t-elle durer ? - Une seule réponse : jusqu'à la prochaine pandémie ! - C'est un peu comme les ouragans, les séismes, les tsunamis, les éruptions volcaniques : on ne sait pas exactement quand ils surviendront, mais on sait qu'il va y en avoir. - Ce qui laisse sous-entendre qu'il serait peut-être bon d'y penser avant de se faire construire la maison de ses rêves sur la faille de San Adrea, sur les côtes du Bangladesh, sur une coulée de lave en Hawaï...

La question de l'heure est, bien sûr, quand finira la pandémie actuelle ?

Quand les bureaux, les manufactures, les édifices publiques, les églises, les fleuristes, les salons de coiffure rouvriront-ils leurs portes ? Quand pourrais-je aller chez Bureau-en-Gros acheter le fil qui me manque depuis trois semaines ? Et les fruits et légumes, quand reprendra-t-on leur étalage libre dans les marchés ? Quand verrons-nous en salle le prochain James Bond (qui devait sortir il y a quatre semaines...) ?

Qui aurait dit il n'y a pas si longtemps que nous resterions enfermées pendant huit semaines et qu'au bout de ces huit semaines, on ne saurait pas encore...

Qu'on me ramène ce bon vieux temps où, ado et gêné, j'embrassais mes cousines ! 

Hier, quoi.

Ce matin, en revenant de l'épicerie, j'ai couru vers la salle de bain me laver les mains, avant de passer, adulte et gêné, à moins d'un mètre de mes enfants...

Que terrifiant me semble leur avenir !

Et j'ai beau me dire qu'ils sont fous, ces Américains, surtout ceux qui ne jurent que par leur bouffon de président. Sauf... qu'ils sont à demi-heure d'ici...

Jeff

P.-S. :

Chiffres amendés au 3 mai 2020.

(Quelques heures avant d'aller sous presse.)

12 avril 2020

3 mai 2020

Québec

 Cas comptabilisés  : 
31 865

 Morts :
360

Morts :
2 205

États-Unis

Cas comptabilisés :
1 188 122

Morts :
2 100

Morts :
68 598
(*)

Monde

Cas comptabilisés :
 3 566 531

Morts :
117 726

Morts : 
248 302

(*) 27,63 % des décès dans le monde.

   Georges Gauvin


Whoâ... les boys, les chums de fille, les matantes, ma voisine !

Je veux bien rester à la maison, sortir habillée comme une nonne, faire à manger trois fois par jour, regarder les soaps à la télé, mais arrêtez de m'en parler !

C'est rendu que du monde à qui je n'ai pas parlé depuis des mois m'appellent pour me  demander des nouvelles ; si mon chat est toujours en vie, si je travaille toujours au même endroit, si ma soeur est toujours en France... Sauf qu'ils en rofitent pour me raconter leur vie et me dire qu'ils ont changé de voiture.

Des nouvelles ? En voici :

La maison n'a jamais tant aussi brillé. C'est rendu que mon chat ne sait plus où est sa litière. Ça d'l'air d'un carré de sable importé des Îles Vierges. - Mes garde-robes ont toutes été vidées, nettoyées et la paire de pantalons qui ne me faisait plus depuis deux ans, ben je m'en suis débarrassé. Dans ma dépense, toutes mes petites bouteilles d'épices ont été alignées. Et j'ai retrouvé un dollar et trente-cinq en monnaie dans le divan du sous-sol, sauf que je ne les ai pas encore dépensés car on n'accepte plus d'argent au dépanneur. Ni les bouteilles vides.

Faut croire que le monde est en train de changer.

Dites-moi pas comment : je ne veux pas le savoir. Un seul pont à la fois.

J'ne vous parlerai pas du «p'tit» car mon ex-chum et moi avons réussi à nous entendre.

Y'a une affaire avec laquelle j'ai ben d'la misère cependant. - PARDON ; Il y a une chose à laquelle j'éprouve beaucoup de difficultés (puisque j'en suis rendue à vouloir bien écrire). Cest :

LIRE !

Je croyais qu'une fois que j'en aurais le temps, il me suffirait d'emprunter un livre à mon ex, l'intellectuel ;  de l'ouvrir et de me mettre à lire, comme on lit un article dans le Châtelaine...

ERREUR !

Il m'a dit : «Tiens, tu vas bien aimé...» et m'a refilé une mini-brique au nom de «La vie mode d'emploi» que je croyais être un livre sur ce que vous pouvez deviner. - Et puis il m'a dit de sauter par dessus le premier chapitre. «De toutes façons, tu le retrouveras à la fin...»

Le téléphone sonne ! Dieu merci, je ne savais pas par où commencer.... 

Je vous reviendrai

Car je suis têtue, vous verrez.

George

        Fawzi Malhasti


Morceau choisi

Voici un très mauvais poème écrit par un, peut-être pas mauvais, mais sans contredit un poète mineur :

Demeure auprès de moi quand se meurt ma lumière
Que le sang glisse à peine, et qu'un âcre douleur
Pique ou brûle les nerfs, quand se pâme le coeur
Que tout l'être languit comme à l'heure dernière.

Demeure, quand en moi la mortelle matière
Est en proie à des maux qui détruisent la foi
Lorsque l'oeuvre du Temps paraît fureur sans loi,
La vie une Furie à torche incendiaire.

Demeure à mes côtés quand ma foi va tarir
Quand les hommes pour moi sont des mouches d'automne
Dont l'essaim pond ses oeuves, vole, pique, bourdonne
Et tresse un abri frêle avant que de mourir.

Demeure à mes côtés ; et le terme approchant,
Montre à mes sens la fin de l'humaine agonie,
Et, sur le bord extrême et sombre de la vie,
L'aube de ce grand jour qui n'a point de couchant.

Ce poème n'a pas de titre, mais il connu en anglais comme faisant partie d'un recueil intitulé In Memoriam, car on aura compris qu'il s'agit d'une traduction et, faute grave, une traduction en vers... d'un poème écrit à l'origine en langue anglaise.

Personnellement... je ne me suis jamais laissé aller à traduire en vers quoi que ce soit écrit dans une autre langue, sachant qu'il est déjà assez difficile de transmettre le sens en particulier d'un poème que s'il, en plus, il fallait transmettre ce sens en essayant d'imiter le rythme et la sonorité d'une langue (qui sont des parties essentielles de la poésie), il fallait mieux y renoncer.

Bravo quand même à ceux qui s'inspire d'un poème - disons : anglais - pour en transmettre, en français, l'essence (pas un jeu de mots) en tentant de se rapprocher le plus près possible de l'état d'âme qu'il est sensé  transmettre. - On ne saurait, par exemple, blâmer Baudelaire d'avoir voulu «traduire» Poe.

Mais en ceui concerne le poème cité ci-dessus, je regrette... je ne trouve rien de tout cela, même pas de belles rimes.

Le nom de son auteur ? Léon Morel. - Loin de mes archives et les bibliothèque que je fréquente étant fermées (COVID-19 !), je ne sais pas si je pourrai trouver dans mes vieux Illustrés de Larousse (sic) plus de renseignement sur lui que j'en ai trouvés sur l'Internet : sa date de naissance et sa date de son décès (1850-1918 - cette dernière date suivie d'un point d'interrogation !) qu'il aurait été professeur, éditeur scientifique et un traducteur non seulement des poèmes écrits en portugais d'Élizabeth Browning (1903), mais d'Antoine et Cléopâtre de Shakespeare (1904) avant de  s'attaquer (le mot est bien choisi) au In Memoriam, la suite de poèmes considérés parmi les meilleurs d'Alfred Tennyson (1809-1902).

Lord Alfred Tennyson
(1809-1892)

Pir illustrer ce que je veux dire, voici le texte originel du poème cité ci-dessus.

Be near me when my light is low,
When the blood creeps, and the nerves prick
And tingle ; and the heart is sick,
And all the wheels of Being slow.

Be near me when the sensuous frame
Is rack’d with pangs that conquer trust;
And Time, a maniac scattering dust,
And Life, a Fury slinging flame.

Be near me when my faith is dry,
And men the flies of latter spring,
That lay their eggs, and sting and sing
And weave their petty cells and die.

Be near me when I fade away,
To point the term of human strife,
And on the low dark verge of life
The twilight of eternal day.

Pour en entendre une version audio, cliquez sur la note :

(Elle est de Ian Richardson)

Vous voulez vous essayer ?

Fawzi

P.-S. : Vérifications faites dans le Nouveau Larousse illustré de 1904, le Larousse du XXe siècle de 1933 et dans les Larousse Illustré de 1900 à 1927, aucune entrée au nom de Léon Morel n'a pu être retracée.

         De notre disc jockey - Paul Dubé


Bob Dylan, hier et aujourd'hui

Vous ai-je déjà dit que je n'étais pas un fan des Beatles ? Que je ne l'ai jamais été ? Pas que je n'ai pas essayé. À leur tout début, je me procuré tous leurs disques que j'ai écoutés de nombreuses fois et avec beaucoup d'attention (ce qui me permet de les citer avec plus de précision que bien de leurs admirateurs). 

Et je ne me suis pas arrêté là :

J'ai continué tout au long de leur carrière à les écouter et je les ai même suivis individuellement après leur séparation. Y compris Ringo et George. Peut-être plus McCartney par rapport à ces deux-là mais définitivement moins que Lennon que j'ai suivi jusqu'à son tout dernier CD.

Je tiens à le dire pour démontrer que, comme tous les enregistrements qu'on m'a suggèrés ou qui ont attiré mon attention, je me suis fait envers eux un point d'honneur de ne jamais les rejeter du revers de la main et qu'en particulier, j'ai bien cherché à savoir ce qui avait déclenché chez les inconditionnels admirateurs des Fabs Four, une ferveur sans bornes, ces inconditionnels qui ne cessent de me répéter encore aujourd'hui : «qu'ils ont révolutionné la musique populaire....», «qu'ils ont été des années en avance sur tout le monde...» ou «qu'ils ont collectivement géniaux...»

Je n'ai toujours pas trouvé et, aussi sérieusement que je les ai écoutés, je me permets d'ajouter que s'ils n'avaient pas existé, je ne crois pas que la musique POP ait été différente de celle qu'on entend aujourd'hui.


The Fab(ricated) Four

Je peux, par ailleurs, vous dire qu'à leur époque, j'écoutais les Rolling Stones, les Beach Boys, Crosby, Stills Nash and Young... qui, à mon avis, ont créé, des petits chefs-d'oeuvre qui ont presque passé inaperçus, mais qui demeurent encore aujourd'hui tout à fait remarquables et que, je crois, passeront la barrière du temps.

Je vous en cite quelques unes ?

«Sympathy for the Devil» de Mick Jagger et Keith Richard (The Rolling Stones)

«Teach Your Children Well» De Graham Nash (Crosby, Stills and Nash)

«Music is Playing Inside My Head»  (Carole King)

«God Only Knows» (Beach Boys)

«Slipin' and Slidin'» (Little Richard)

et - Dieu me le pardonnera !

La plupart des riffs de Chuck Berry

(Remarquez que je me limite ainsi à la musique POP d'une certaine période.)

Non, non et non ! Vous me ferez jamais admettre que «Yesterday» est comparable aux compositions de Cole Porter, Jerome Kern, Johnny Mercer, Rodgers and Hart... que tous les admirateur de McCartney que j'ai connus ne se sont jamais donné la peine d'écouter.

          

Cole Porter       Jerome Kern      Johnny Mercer      Rodgers and Hart

*

Et puis, en arrière plan, y'avait Dylan. - Robert Zimmerman, dit Bob Dylan, né en mai 1941. -  Au départ, un Folk Singer issu du Minnesota qui aura 79 ans dans quelques jours. - Et qui est toujours actif. - Prix Nobel, Oscar, Grammies, Légion d'honneur... -  Qui a, selon l'expression populaire, a «reviré sa veste» plusieurs fois. «I Contain Multitudes» disait-il récemment...

***

Il aura, comme je viens de le mentionner, 79 ans dans quelques jours. Difficile de ne pas le classer parmi certains monuments. Il a dû, chose que je n'ai pas pu encore confirmer, annuler le concert qu'il devait donner non loin d'ici, à Saratoga Springs, si je me souviens bien, dans la continuité d'une série qu'il devait donner au Japon du premier au vingt-quatre avril (annulés, eux aussi) et d'autres prévus dans l'Oregon, l'état de Washington, le Nevada, la Californie, le Tennessee, Georgia, etc. en juin, juillet... Pour des raisons de santé ? Non. À cause du COVID-19.

Note : Saratoga Springs (Saratogo Performing Arts Center) - 9 juillet - Les prix ? Entre $35 et $330...

C'est qu'il est drôlement en forme ce bonhomme, connu bien avant Mick Jagger et Les Rolling Stones, qui chantait Talkin' New York pendant que les Beatles enregistraient Love me Do.

Hélas, il a appris à chanter, comme tout le monde, quand sa voix s'est mis à disparaître.

Finis les «Ah !» qu'il lançaient dans ses premiers enregistrements, quoique, parfois au cours de ses concerts de ces dernières années, on peut entendre des émotions émaner de ses incompréhensibles paroles (sa diction est affreuse) et qui n'ont jamais été présentes au cours des premiers dix, quinze, vingt ans de sa carrière.

Il continue encore d'attirer des foules partout où il passe. De gens dans la soixantaine, septantaine et même octantaine, venus se rappeler leur... jeunesse (?). - Pas nécessairement. Personnellement, je ne le suis pas pour ré-entendre son Blowin' in the Wind, mais ce qu'il chante aujourd'hui.

Les photos, les films qu'on peut voir sur YouTube et qui proviennent de ses derniers concerts, nous montrent dans l'assistance des centaines de jeunes dans la vingtaine qui trouvent sa façon de rocker intéressante. Des curieux, j'imagine. mais des foules tout de même après bientôt soixante ans de carrière.

J'écoutais un de ses fans dire, il n'y a pas si longtemps, qu'on n'allait pas entendre Dylan, on allait vivre un mouvement de créativité...

«À chaque fois que j'assiste à un de ses concerts, disait-il, j'ai le goût de me mettre à écrire, à peindre, à créer quelque chose...»

Oui, peut-être. - C'est un de mes rares artistes qui m'intéressent ou qui m'ont intéressés du temps où ils étaient encore vivant (ou qui le sont toujours) et que je n'ai pas vus en personne... - Je n'ai jamais su pourquoi d'ailleurs.

Quoiqu'il en soit, je fus un amateur, un inconditionnel de Bob Dylan, dès que j'ai entendu ses premiers enregistrements : peu avant avant le milieu dans les années soixante ; et je l'ai suivi, de ses premiers albums (1962 à 1967) jusqu'à, je crois, Desire (1976) ou Slow Train Coming (1979) avant de, quelque peu, passer à autres choses (tout en le suivant plus ou moins, mais de loin) jusqu'à ce que mon attention fut retenue en 2001, je crois, quand ont commencer à paraître, sous différents formats, souvent non-officiels, ses enregistrements «live» - surtout parmi ses derniers (années '80, '90...) - et qui, depuis la venue de YouTube (2005) n'ont cessé d'être diffusés, et en nombre, et en qualité.

J'en ai, récemment écouté une dizaine, sinon plus. - Pas visionnés mais bien écoutés, car la plupart du temps ses prestations sont très mal filmés (par des amateurs), mais les bandes sonores sont très respectables. Mon dernier ? Il datait de 2019...

C'est une expérience que je ne recommande à personne.... M'enfin, pas un enregistrement l'un après l'autre. Laissez passer une ou deux journées entre chacun car vous en aurez jusque là d'entendre sa voix nasillarde (?), rauque (?), éraillée (?) chanter souvent Dieu-sait-quoi dont on ne peut saisir qu'avec beaucoup d'attention, d'une chanson un mot sur dix, mais qu'on finit à la longue par reconnaître la mélodie.

Et pourtant, malgré tous les défauts de ces enregistrements (et je n'ai fait qu'en mentionner que quelques uns), si vous vous donnez la peine d'écouter, vous allez peut-être comprendre que «The Bob Dylan Experience IS Something Else»,  i.e. : Un concert avec Bob Dylan n'est ni un Récital des Meilleurs Succès de Votre Artiste Favori(e), ni une Pseudo-Messe à la  feu Johnny Halliday, c'est tout un véritable Apprentissage de ce que peut être un artiste qui se découvre en scène.

Peut-être que ça finira par vous expliquer pourquoi ces messieurs ultra-conservateurs qui distribuent les Prix Nobel et les Oscariseux d'Hollywood ont dû se rendre à l'évidence : qu'il ne fallait pas le louper celui-là (*)

(*) Vous saviez que Dylan partage avec George Bernard Shaw l'honneur d'avoir été l'un de deux récipiendaires à la fois du prix Nobel et d'un Oscar ?

En terminant, je ne saurais vous dire lequel des concerts Dylan présentement disponibles sur YouTube, j'ai préféré. Tout est une question de goût, d'atmosphère, de l'état d'âme dans lequel vous vous trouvererez au moment où vous les écouterez. Mais si vous voulez un aperçu de ce à quoi ça peut ressembler, regardez l'extrait d'un hommage rendu à Martin Scorcese en 2012 où Bob Dylan chanta Blind Willie McTell :

Bob Dylan Martin Scorsese tribute 2012

«Seen the arrow on the doorpost
Saying, "
This land is condemned
All the way from New Orleans
To Jerusalem."
I traveled through East Texas
Where many martyrs fell
And I know no one can sing the blues
Like Blind Willie McTell...
»

Quoique sa présence à la 73e version des Academy Awards mérite d'être soulignée :

Bob Dylan : Things Have Changed 2001

«People are crazy and times are strange
 I’m locked in tight, I’m out of range    
     I used to care, but things have changed...
»

Une chose à noter : il est excellent à la guitare.

Et la voix ?

Oui, elle est rocailleuse, éraillée, mais on finit par s'y habituer. À vrai dire, elle a des effets qui sont impossibles à rendre avec une voix «normale».

Dernier exemple (vidéo de mauvaise qualité, mais la piste «son» est o.k.) :

It's All Over Now, Baby Blue

Bonne écoute !

paul

P.-S. : Si possible, quand vous l'écouterez, ayez les paroles en main !

(Voir à : https://www.azlyrics.com/d/dylan.html)

L'extrait du mois


L'auteur dramatique et le directeur de théâtre

ou 

Un an après


L'auteur - Eh bien ! mon cher directeur, avez-vous pris connaissance de mon petit manuscrit ?
Le directeur
- Parfaitement, mon ami, parfaitement !
L'auteur - Et alors?
Le directeur - Votre pièce me plaît beaucoup, je suis décidé à la monter prochainement.
L'auteur - Ah ! (Une incontestable satisfaction se peint sur ses traits.)
Le directeur - Seulement, vous me permettrez bien de vous demander une légère modification
L'auteur - Trop heureux. - Mais, comment donc !
Le directeur - Il y a dans votre pièce une belle-mère... une belle-mère que vous montrez, sous les sombres couleurs dont on décore depuis trop longtemps ces vieilles dames...
L'auteur - Mais...
Le directeur - Ça ne se fait plus, mon ami. Il faut laisser ce genre de plaisanteries au café-concert, à l'ignominieux café-concert. Les belles-mères, croyez-moi, sont des femmes comme tout le monde, ni meilleures ni pires.
L'auteur - La suppression de ce rôle va chambarder toute ma pièce. 
Le directeur - Pas du tout, mon ami, pas du tout ! Au lieu d'une belle-mère, vous mettrez une vieille tante, voilà tout.
L'auteur - Entendu !

Un an après

(La pièce du jeune auteur dramatique a été jouée avec succès. Encouragé, il a rapporté ; à son directeur un second manuscrit. Il vient chercher la réponse.)

L'auteur - Eh bien ! mon cher directeur, avez-vous pris connaissance de mon petit manuscrit ?
Le directeur
- Parfaitement, mon ami, parfaitement !
L'auteur
- Et alors ?
Le directeur
- Votre pièce me plaît beaucoup, je suis décidé à la monter prochainement.
L'auteur - Ah ! (Une incontestable satisfaction se peint sur ses traits.)
Le directeur - Seulement, vous me permettrez bien de vous demander une légère modification ?
L'auteur, trop heureux. Mais, comment donc !
Le directeur - Il y a dans votre pièce une vieille cousine hargneuse, indiscrète et brouillophile. Si, au lieu d'une cousine, nous en faisions une belle-mère.
L'auteur, un peu étonné. - Mais, vous-même, mon cher directeur, vous me disiez, l'année dernière...
Le directeur - L'année dernière, mon pauvre ami, je n'étais pas marié ! 
L'auteur
- Oui, mais c'est que...
Le directeur, lui prenant la main. - Je vous en prie, faites ça pour moi ; et puis, pour que ça soit tout à fait drôle (Avec un rictus de tigre), nous la ferons claquer au premier acte !
L'auteur - Entendu !

Alphonse Allais
Le Journal, 10 mars 1896

Il y a dix ans dans le Castor


Note :

Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres, revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui les signent désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.

S

Jeff

Le courrier


Mrs Julia M. - Alfrecha, near Rutland, Vermont

Nous regrettons, Madame, mais publier dans notre hebdo qu'il était «grandement temps qu'un virus du genre COVID-19 se répande dans le Sud des États-Unis pour supprimer la majeure partie de la population qui y réside et qui est composée d'ignorants et obèses citoyens peu éduqués, mais dangereusement armés, qui ne songent qu'à contester les ordonnances de distanciation sociale de même que la fermeture de leurs fast-food outlets et salons de bowling que leur imposent leurs dirigeants, parce qu'ils tiennent absolument à retourner dans un de leurs milliers de Shopping Malls où ils pourront se procurer le désinfectant qu'ils boiront à la suggestion de leur héros-président, accélérant ainsi leur disparition...» n'est vraiment pas le genre d'informations qui pourraient intéresser la masse si fine et si intelligente de nos lecteurs, même si en mentionnant le «Sud des États-Unis» il est évident que vous avez oublié plusieurs secteurs plus au Nord et même d'autres régions. Vous ne semblez pas, par exemple, avoir pris en considération que Napierville n'est qu'à quelques kilomètres de la frontière américaine où l'on n'est pas obligé de rouler bien longtemps avant de... (*)

(*) Suite illisible (Note de l'éditeur)

M. Athos Chacón Cruz - Avda. Los Llianos, Briñas

Le Castor™ le plus lu ? - Vous voulez dire le «plus relu» ?  - Celui du 4 avril 2016. - C'est celui, en effet, qu'on consulte le plus souvent et le plus indexé par Google.

Mme Voleta petit - Les Abymes, France 

Librairie Guillaume Budé (les Belles Lettres),  96 boulevard Raspail, Paris, 6e
https://fr-ca.facebook.com/Librairie.G.Bude/ - Voir la section «vidéo».

M. Paul-Henri Plaisance du Marais, Paris 16e 

«The Genius of John Ruskin: Selections from his Writings ed. John D. Rosenberg», chez George Allen and Unwin, 1963. - C'était, aux dernières nouvelles, toujours disponibles.

 

Dédicace


Cette édition du Castor est dédiée à :

Gaston Couté
(1880-1911)

Réf. : Gaston Couté, le gâs qui a mal tourné (site).


Le mot de la fin

 «Qu'on nous ramène au bon vieux temps de la grippe espagnole où l'on n'entendait
    pas chaque jour des savants nous expliquer en détails ce qu'ils ne savaient pas.
»

Simon Popp

Autres sites à consulter 



Webmestre : France L'Heureux


Webmestre : Éric Lortie

 
Webmestres : Paul Dubé et Jacques Marchioro


Notes et autres avis


Clauses et conventions :

Le Castor™ de Napierville est le fruit de plusieurs interventions de la part d'une multitude d'intervenants :

  • En tête, son programmeur qui a pour tâche de transformer son contenu en fichiers HTML de telle sorte à ce qu'il puisse être diffusé en textes lisibles sur Internet

  • En arrière-plan, son éditeur qui réunit dans un ordre pré-établi les textes et images qui en font parti

  • Les chroniqueurs, chercheurs, concepteurs qui en rédigent chaque numéro.

  • Viennent ensuite les correcteurs, vérificateurs, inspecteurs et surveillants qui en assurent la qualité.

mais d'abord et avant tout :

  • Ses lecteurs dont les suggestions, apports directs et indirects en assurent la qualité et l'ordonnance.

Autres informations, conditions et utilisation

Le Castor™ de Napierville est publié une fois par mois, le premier lundi de chaque mois.

En haut, à gauche, à côté de la date, est indiqué le numéro de sa version ou de son édition. Le numéro1.0 indique sa première et suivent, selon les correctifs, ajouts ou autres modifications, les numéros 1.2, 1.3, 1.4.... 2.0, 2.1, 2.2 etc. - La version 3.0 indique qu'il s'agit de son édition finale qui, généralement, coïncide avec sa version destinée au marché américain, celle qui paraît en principe avant ou le jeudi suivant sa première édtion.

Si le Castor™ de Napierville a un siège social, il n'a pas de salle de rédaction et compte tenu de la situation géographique de chacun de ses collaborateurs, tout le ci-dessus processus se déroule in auditorium c'est-à-dire en présence du public via l'Internet.

Nous prions nos lecteurs, etc. 

Historique :

Fondé en 1900 par le Grand Marshall, le CASTOR DE NAPIERVILLE fut, à l'origine, un hebdomadaire et vespéral organe créé pour la défense des intérêts de l'Université de Napierville et de son quartier. - Il est, depuis le 30 septembre 2002, publié sous le présent électronique format afin de tenir la fine et intelligente masse de ses internautes lecteurs au courant des dernières nouvelles concernant cette communauté d'esprit et de fait qu'est devenu au fil des années le site de l'UdeNap, le seul, unique et officiel site de l'Université de Napierville.

De cet hebdomadaire publié sur les électroniques presses de la Vatfair-Fair Broadcasting Corporation grâce à une subvention du Ministère des Arts et de la Culture du Caraguay, il est tiré, le premier lundi de chaque mois, sept exemplaires numérotés de I à VII, sur papier alfa cellunaf et sur offset ivoire des papeteries de la Gazette de Saint-Romuald-d'Etchemin et trois exemplaires, numéroté de 1 à 3, sur offset de luxe des papeteries Bontemps constituant l'édition originale, plus trois exemplaires de luxe (quadrichromes) réservés au Professeur Marshall, à Madame France DesRoches et à Madame Jean-Claude Briallis, les deux du Mensuel Varois Illustré.

Autres informations :

1 - Sauf indications contraires : Tous droits réservés. - Copyright © UdeNap.org. - La reproduction de tout ou partie du matériel contenu dans cette édition du Castor™ est interdite sans l'autorisation écrite des auteurs.

2 - Malgré l'attention portée à la rédaction de ce journal, ses auteurs ou son éditeur ne peuvent assumer une quelconque responsabilité du fait des informations qui y sont proposées.

3 - Tel que mentionné ci-dessus : les erreurs de frappe, de date et autres incongruités contenues dans ce Castor™ seront ou ont déjà été corrigées dans sa version destinée au marché américain.

4 - La direction du Castor™ tient à préciser qu'aucun enfant n'est victime d'agressions sexuelles au cours de la préparation, pendant la rédaction et lors de la publication de son hebdomadaire.

.

 

Liens :


Le Castor™ - Index (2018, 2019, 2020)

Le Castor™ - Fondation et équipe originelle

Le Castor™ - Organes affiliés

*

Le Castor™ - Édition précédente

Le Castor™ - Édition suivante

Le Castor™ - Édition courante