Volume XXX, n° 4 Le seul hebdomadaire de la région publié une fois par mois Le 2 décembre 2019

Décembre



   Sommaire :

Au programme cette semaine :

Trump, PC, Apple - Bossuet, Claudel et Sherlock Holmes - Noël, les mononcles et Pâques - The Long Goodbye, Wilkie Collins et Julien Green - Harriet Tubman, le Magazine Châtelaine et George Carlin - CHKDSK, un cube Borg et Bureau en Gros.

Quelques références à Noël également... - Eh... c'est dans trois semaines !

Bonne lecture !

Dédicace 

Cette édition du Castor est dédiée à la mémoire de :

Harriet Tubman
Photographiée par Horatio Seymour Squier, c. 1848

(1822-1913)


 

         Chroniques

 
      Simon Popp

Folie furieuse

J'ai passé ma vie à négocier des règlements entre deux ou plusieurs parties, à empêcher les uns et les autres de s'entre-tuer en clamant haut et fort : «J'ai raison, ils ont tort... Faut qu'ils acceptent mon offre, sinon j'irai jusqu'en Cour Suprême... etc., etc.» 

Tout compte fait, quand je considère ce que j'ai réussi à faire - et j'en sais qui, à la lecture de ce qui suit, vont se permettre d'en douter - je crois avoir été un bon négociateur, pas sur le coup car j'avais tendance à me lever et m'en aller quand les discussions me mettaient dans la position de celui qui se retrouve soudainement entre le marteau et l'enclume, mais je finissais toujours par mettre tout le monde à l'aise et j'en arrivais à faire comprendre à tous et chacun qu'il était de leur intérêt de s'entendre non pas à partir d'un compromis (chose que je détestais), mais sur une solution équitable et - je m'explique à l'instant - ne mettant pas en doute l'hononorabité de, encore une fois, tous et chacun.

J'avance cela sur la base que moins de 1/2 de 1% de toutes les affaires dans lesquelles j'ai été impliqué ont dû être réglées par des tribunaux. 

En deux mots, j'ai été honnête jusqu'à perdre certains clients qui auraient pu me rapporter beaucoup de $ parce que je refusais d'abonder systématiquement dans le sens de leurs revendications par rapport à celles de leurs adversaires.

Mon secret ? - J'ai toujours cru qu'on ne pouvait pas convaincre quelqu'un de quoi que ce soit qui fut contraire à son raisonnement et qu'en conséquence il était primordiale dans mon métier de faire en sorte que personne n'ait à reculer ou se rétracter sans qu'on lui offre une porte de sortie non seulement juste, mais élégante, c'est-à-dire assez large et haute pour qu'elle puisse l'emprunter sans avoir à se courber.

Cela, hélas, je suis prêt à l'admettre n'a fonctionné que dans mon métier où il ne s'agissait que de biens matériels, que de la propriété de ces biens, à leur accès ou à leur jouissance. C'eut été une tout autre affaire que de tenter de réconcilier des irréconciliables dans d'autres domaines. Celui de la politique, par exemple, ou ceux de la religion, du nationalisme ou du racisme.

Tenez : laissez-moi vous poser une question : 

- Vous avez déjà vu au cours de n'importe quelle discussion autour des sujets que je viens de mentionner, quelqu'un écouter les arguments d'un autre et dire, à la fin : «Vous avez raison : je viens de changer d'idée.» ?

Moi ? Non. - Jamais !

Le problème, c'est que de plus en plus, comme disait le regretté Marcel Godin, la folie des gens qui ne changeront jamais d'idées non seulement se répand, mais elle s'organise.

Regardez ce qui se passe aux États-Unis en ce moment : 

Les preuves peuvent s'accumuler autant qu'on le veut contre Trump, ses partisans ne font que reculer la ligne où ils seraient prêts à concéder qu'ils pourraient avoir tort.

Bill Maher a raison : les Américains ont, avec cette attitude, atteint un point de non-retour.

En jeu : la démocratie telle qu'on la pratique depuis 1760.

Croire qu'il vaut mieux être du côté de Poutine que d'être membre d'un parti non partisan de Trump relève non seulement de la folie mais de celle que l'on qualifie de furieuse.

Je l'entrevois, déchu ou défait aux prochaines élections, dire que tout ce qu'on a dit sur son compte était faux ou que les élections ont été truquées et refuser d'accepter d'abandonner la présidence avec... près de la moitié de la population en accord avec sa position.

Lincoln l'avait bien prédit : nul ne pourra détruire la démocratie américaine, sinon de l'intérieur.

Simon

 

    Copernique Marshall


 PC et Mac

Je ne peux pas croire qu'après toutes ces années, on en soit encore à dire que les produits Apple sont meilleurs que ceux de Toshiba, Acer, Samsung, Seagate, HP, etc. 

Tous ont leurs qualités et leurs défauts.

Ce que je reproche personnellement à Apple, c'est leur marketing (bon d'accord : leurs prix également), mais cela n'a rien à voir avec le fait que leurs produits soient supérieurs ou non aux autres. Question de gros bon sens. Posséder un téléphone aux milles apps ne veut absolument rien dire. Certainement pas pour moi qui ne s'en servira tout au plus que d'une dizaine dont celle tout-à-fait inutile d'écrire sur un écran avec un stylo (ce que mon LG me permet) quand j'ai toujours en ma possession un carnet en papier... dont je peux également déchirer une page, y inscrire mon numéro de téléphone et donner cette page à quelqu'un qui me l'a demandé.

*

J'ai eu un ami, aujourd'hui décédé, qui a visité je ne sais combien de ces comptoirs où l'on vend des portables (il y en a partout) à la recherche d'un téléphone, beau, bon, pas cher, qui lui permettrait de répondre à ceux qui l'appelleraient comme s'il était à la maison. Rien d'autres. Pas de boite téléphonique, pas de SMS, pas d'Internet, pas de machin-truc pour calculer le nombre de pas qu'il aura fait dans une journée., jusre un téléphone bête comme celui qu'il a déjà eu à la maison du temps où quand on il ne voulait pas être dérangé, il ne répondait pas. Et quand il voulait savoir qui l'appelait, il répondait.

Il a, cet ami, eu toutes les difficultés du monde à en trouver un et... parce que le vendeur, un jeune astucieux, lui a installé, comme message, dans sa boite vocale, le son d'une ligne occupée...

Je suis sur le point de faire la même chose. Pour une raison très simple : quand on m'appelle, mon portable me dit automatiquement qui et quand on m'a appelé.

Je n'aurai plus, ainsi, à téléphoner à mon fournisseur, entrer dans ma boîte voale, faire «1», «7» et «5» 9je crois pour effcer tous les messages qu'on m'a laissés puis raccroche pour recommencer deux, trois heures plus tard.

*

Dernièrement, j'ai eu un de mes disques externes qui a rendu l'âme. Heureusement - et puis non : pas heureusement, mais parce que j'ai toujours eu un système de sauvegarde et ce pour tous mes disques - j'en avais un autre pour le remplacer sur le champ.

«Ah, vous autres, et vos PC» m'a dit un de mes étudiants.

Comme si les PC avoir à voir avec un disque qui peut être utilisé sur ou avec à peu près tous les ordinateurs, y compris son Mac-Air. C'était un Western Digital qui avait au moins trois ans. Un Western Digital qui avait, inscrit sur son boîtier la mention «MTBF-3000». - je n'ai même pas tenté de lui expliquer que «MTBF» voulait dire «Mean Time Before Failure» c'est à dire : «Le temps moyen avant lequel ce disque ne sera plus fonctionnel» et que le «3000» qui suivait devait se lire... «3,000 heures». Simple, non ? (C'est mécanique ces choses là et donc non-éternelles !)

Combien de temps faudra-t-il à Apple pour inscrire sur ces portables l'équivalent ?

Copernique


 

       Jeff Bollinger


$$$ !

Note :

Au moment où j'écris ceci, 

          Pour nos amis européens, 1$ canadien = 0.69 Euro

          Et pour nos amis américains, 1$ canadien = 0.75 $ de vos dollars. 

Une facture de 1981

J'étais chez Paul récemment et nous discutions du prix des disques fixes. À ma grande surprise, il me montra dans sa bibliothèque un cube qui m'a semblé être un bibelot basé sur les fameux cubes Borg, ces ennemis indestructibles de la deuxième série télévisée de Star Trek.

Aucune importance si cette référence ne vous dit rien. Disons que ce cube mesurant 14 X 20 x 5 cms., identifié par le logo d'IBM (mais en réalité fabriqué par Seagate) était un disque de 5 mégaoctets (retenez bien ce chiffre) qui, dit-il, fut le premier qu'il se procura en 1985 pour son PC XT, modèle turbo (!) et qu'il lui avait coûté la bagatelle de 1,000 $ à l'époque (690 Euros, 750$ américains).

«Tu te rends compte, me dit-il, 5 mégaoctets ! Aujourd'hui, cela  équivaut à l'espace nécessaire pour enregistrer 5 pages de textes sauvegardés en Word ou une photo en haute définition ! Sauf qu'à ce moment-là, on se demandait ce qu'on allait faire avec tout cet espace...»

Passant chez Bureau en Gros dernièrement, j'ai vu qu'un disque externe de 8 téraoctets de marque Seagate était en vente à 240$.

Au prix payé par Paul en 1985, sans tenir compte de l'inflation, j'ai fait le calcul :

Pour un disque de 1 meg, il aurait fallu qu'il débourse :

280 $ / 5 ou 56 $

... pour 1 gig :

56 $ X 1000 ou 56,000 $

... pour 1 téra :

56,000 $ X 1,000 ou 56,000,000 $

et puis pour 8 téra :

56,000,000 $ X 8 ou 448,000,000 $

Quatre cent quarante huit millions de $

À l'inverse ?

Pour un téra, le prix du Seagate chez bureau en gros serait de :

240 $ / 8 ou 30 $

... pour un gig :

30 $ / 1,000 ou 0.03 $ ou 3 cents

... pour un meg :

3 cents / 1000 ou 0,003 cents (3 millième d'un cent)

... et pour un cube de 5 megs :

0,003 cent X 5 ou 0,015 cent

une fraction du prix qu'il a payé. 

Vous savez combien de longs métrages (haute définition) qu'on peut enregistrer sur un disque de 8 téraoctets ?

Environ 6,000 (six milles !).

À un par jour, vous aurez de quoi en visionner un par jour pendant 16 ans et un peu plus que 6 mois...

Jeff

P.-S. (pour les bols en informatique) : Vous savez combien de temps il faut à un ordinateur moyen pour exécuter un CHKDSK /R /f sur un disque de cinq téraoctets ? Environ 11 heures.

 

    Georges Gauvin


Noël

Vieillir a du bon à l'approche de Noël et du Jour de l'An :

On n'a plus à s'inquiéter de ces oncles qui, quand on était plus jeune, nous pinçaient les fesses ou nous embrassaient avec leurs lèvres gluantes. 'Sont rendus trop vieux eux-mêmes pour se lever quand on s'approche d'eux. Ou ils ont morts. Restent les neveux, mais dès qu'ils atteignent l'âge où..., ils ont déjà une petite amie avec qui... - Bout de bon Dieu, que ça... jeune aujourd'hui... ! - Les autres ? Ceux qui n'ont pas de petites amies. 'Sont ben trop gênés. Ou bedon ce sont d'autres p'tits gars qui les intéressent.

Qui d'autres ? Ah oui : y'a les gars au bureau. Mais ceux-là, quand on les a remis à leur place toute l'année, 'Sont pas dangereux. - Sauf lors des parties de bureau. Suffit de pas s'attarder.

Et pourquoi que je vous dis tout ça aujourd'hui. Parce que les Fêtes, ça m'énarve.

Je ne sais pas pourquoi ni comment, ni quand exactement, mais entre un sapin mort exposé dans une maison avec des boules Prismacolor, un bonhomme joufflu qui vit au Pole Nord et la naissance d'un juif qu'on aurait crucifié il y a deux mille ans, tout comme les lapins et les oeufs en chocolat et Pâques, je n'ai jamais rien compris.

Paul me disait l'autre jour que depuis qu'il a vingt ans, il a toujours rêvé de quitter Montréal le quinze décembre, de se rendre dans le Sud (lui qui déteste la chaleur !) et d'en revenir qu'après le sept janvier.

«L'avez-vous déjà fait ?» lui ai-je demandé.

«Non !» a été sa réponse.

Twéka, «Joyeux Noël» si ça vous chante.

Georges

 

     Fawzi Malhasti


Morceau choisi

Quand j'étais jeune, en Belles lettres ou en Rhétorique (ce qui ne me rajeunit pas), on nous faisait apprendre par coeur la totalité ou presque du texte dont un extrait suit ; une oraison et pas n'importe laquelle.

Oh, son contenu, aujourd'hui, peut, peut-être, paraître désuet - d'aucuns diront qu'il n'a plus de sens -, mais quelle majesté, quelle éloquence !

Je regrette beaucoup qu'on n'enseigne plus ne serait-ce que la beauté qui peut se dégager de paroles quand on s'applique à bien les préparer.

À lire à haute voix. Du haut d'une chaire.

«Celui qui règne dans les cieux, et de qui relèvent tous les empires, à qui seul appartient la gloire, la majesté et l'indépendance, est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois, et de leur donner quand il lui plaît de grandes et de terribles leçons.

«Soit qu'il élève les trônes, soit qu'il les abaisse, soit qu'il communique sa puissance aux princes, soit qu'il la retire à lui-même, et ne leur laisse que leur propre faiblesse, il leur apprend leurs devoirs d'une manière souveraine et digne de lui. Car. en leur dormant sa puissance ; il leur commande d'en user comme il fait lui-même pour le bien du monde ; et il leur fait voir, en la retirant, que toute leur majesté est empruntée, et que pour être assis sur le trône, ils n'en sont pas moins sous sa main et sous son autorité suprême. C'est ainsi qu'il instruit les princes, non seulement par des discours et par des paroles, mais encore par des effets et par des exemples. 

«Chrétiens, que la mémoire d'une grande reine, fille, femme, mère de rois si puissants, et souveraine de trois royaumes, appelle de tous côtes à cette triste cérémonie, ce discours vous fera paraître un de ces exemples redoutables qui étalent aux yeux du monde sa vanité tout entière. Vous verrez dans une seule vie toutes les extrémités des choses humaines : la félicité sans bonnes, aussi bien que les misères : une longue et paisible jouissance d'une des plus nobles couronnes de l'univers : tout ce que peuvent donner de plus glorieux la naissance et la grandeur accumulé sur une tête, qui ensuite est exposée a tous les outrages de la fortune...
»

Jacques-Béigne Bossuet (1627-1704) - Oraison funèbre de Henriette-Marie de France, reine de la Grande Bretagne - 16 novembre 1669. 

Fawzi

 

    De notre disc jockey - Paul Dubé


The Long Goodbye

 Avec ses textes sur les romans policiers, Copernique m'a fait penser à la chanson-thème d'un film dont ça m'a pris des mois avant d'apprendre qui en interprétait la section chantée. Et encore aujourd'hui, je me demande si c'est bien Jack Riley accompagné à la trompette par Jack Sheldon.

Quoiqu'il en soit, la voici, tel qu'on peut l'entendre dans le film de Robert Altman, The Long Goodbye (1973) qui mettait en vedette Elliott Gould dans le rôle de Philippe Marlowe (d'après le roman de Raymond Chandler).

Son titre ? Ben... The Long Goodbye !

Paroles et musique du prolifique John Williams et... Johnny Mercer.

Cliquez ici : Second

*

Pour nos suggestions et enregistrements précédents, cliquez ICI

paul

 

 

L'extrait du mois


Note :

J'ai relu, au cours du mois dernier, et par un concours de circonstances, L'annonce faite à Marie et Le soulier de satin de Paul Claudel, deux pièces qui m'ont beaucoup impressionné quand j'avais vingt ou vingt-deux ans. 

Je dis «par un concours de circonstances», car, chez un de mes libraires, en cherchant un livre dans la section «C» (romans, théâtre, etc.), j'ai trouvé une copie du Soulier de satin datant de 1952 (édition NRF) dont les pages n'étaient découpées que jusqu'à la scène deux de la troisième journée (à peu près jusqu'à la moitié du volume), là - pour ceux qui ne s'en souviennent pas (!) - où Don Fernand et Don Léopold Auguste discutent de grammaire («Chère grammaire, belle grammaire, délicieuse grammaire, fille, épouse, mère, maîtresse  et gagne-pain des professeurs !») 

Je me suis dit, à ce moment-là : «Qu'est-ce qui a bien pu pousser quelqu'un à : 1) acheter ce «chef-d'oeuvre» (notez bien les guillemets !), 2) abandonner sa lecture à mi-chemin, 3) le conserver 60 ans pour finalement : 4) le confier pour revente à un libraire d'occasion...». 

Par curiosité, j'ai emprunté cette édition pour répondre à ces questions.

Quelques heures plus tard, j'ai compris.

Oui, à vingt, vingt-deux ans, on peut être fortement être impressionné par les multiples idées qui se dégagent du Soulier ; par des répliques comme «Ce n'est pas l'amour qui fait le mariage, mais le consentement» ; mais par sa longueur et sa forme, surtout, qui était, à son époque (1929), révolutionnaire (20 ans avant Ionesco, quoique 4 ans après Les faux-monnayeurs de Gide) au point il a fallu attendre presque vingt ans avant que quelqu'un pense à en présenter une partie sur scène, cinquante avant qu'on en présente l'intégrale. Sauf que :

À quarante ans, si on m'avait dit...

Et à cinquante, soixante, soixante-dix ans, avec le temps, je suppose, ou avec l'évolution des idées, de la philosophie, de l'attitude, que...

Presque cent ans après la publication de ce «Soulier», l'humanité semblait avoir vis-à-vis la Foi pris ses distances et il est loisible de se demander si un spectacle comme le propose cette pièce, a encore sa place dans la littérature...

Je n'ai pas trouvé.

Le soulier ?

«Heureusement, avait-on dit, quand même, à l'époque... qu'il n'y avait pas la paire !»

Mais j'ai trouvé ce qui suit.

Ça date quand même de quatre ans auparavant, au moment où Claudel avait déjà publié une bonne partie de son oeuvre : L'échange (1893), Partage de midi (1906), L'annonce faite à Marie (1912), Le pain dur (1918), Le père humilié (1920)...

Parmi les signataires : Aragon, Artaud, Breton, Desnos...

    Lettre ouverte à M. Paul Claudel
    Ambassadeur de FRANCE au JAPON

«Monsieur,

«Notre activité n’a de pédérastique que la confusion qu’elle introduit dans l’esprit de ceux qui n’y participent pas.

«Peu nous importe la création. Nous souhaitons de toutes nos forces que les révolutions, les guerres et les insurrections coloniales viennent anéantir cette civilisation occidentale dont vous défendez jusqu’en Orient la vermine et nous appelons cette destruction comme l’état de choses le moins inacceptable pour l’esprit.

«Il ne saurait y avoir pour nous ni équilibre ni grand art. Voici déjà longtemps que l’idée de Beauté s’est rassise. Il ne reste debout qu’une idée morale, à savoir par exemple qu’on ne peut être à la fois ambassadeur de France et poète.

«Nous saisissons cette occasion pour nous désolidariser publiquement de tout ce qui est français, en paroles et en actions. Nous déclarons trouver la trahison et tout ce qui, d’une façon ou d’une autre, peut nuire à la sûreté de l’État beaucoup plus conciliable avec la poésie que la vente de «grosses quantités de lard» pour le compte d’une nation de porcs et de chiens.

«C’est une singulière méconnaissance des facultés propres et des possibilités de l’esprit qui fait périodiquement rechercher leur salut à des goujats de votre espèce dans une tradition catholique ou gréco-romaine. Le salut pour nous n’est nulle part. Nous tenons Rimbaud pour un homme qui a désespéré de son salut et dont l’œuvre et la vie sont de purs témoignages de perdition.

«Catholicisme, classicisme gréco-romain, nous vous abandonnons à vos bondieuseries infâmes. Qu’elles vous profitent de toutes manières ; engraissez encore, crevez sous l’admiration et le respect de vos concitoyens. Écrivez, priez et bavez ; nous réclamons le déshonneur de vous avoir traité une fois pour toutes de cuistre et de canaille.

«Paris, le 1er juillet 1925.

«Maxime Alexandre, Louis Aragon, Antonin Artaud, J.-A. Boiffard, Joë Bousquet, André Breton, Jean Carrive, René Crevel, Robert Desnos, Paul Eluard, Max Ernst, T. Fraenkel, Francis Gérard, Éric de Haulleville, Michel Leiris, Georges Limbour, Mathias Lübeck, Georges Malkine, André Masson, Max Morise, Marcel Noll, Benjamin Péret, Georges Ribemont-Dessaignes, Philippe Soupault, Dédé Sunbeam, Roland Tual, Jacques Viot, Roger Vitrac.»

Simon


 

Book Review - Lectures


Les textes qui suivent - et les précédents - ne doivent pas être considérés comme de véritables critiques au sens de «jugements basés sur les mérites, défauts, qualités et imperfections» des livres, revues ou adaptations cinématographiques qui y sont mentionnés. Ils se veulent surtout être de commentaires, souvent sans rapport direct avec les oeuvres au sujet desquelles les chroniqueurs qui les signe désirent donner leurs opinions, opinions que n'endosse pas nécessairement la direction du Castor™ ni celle de l'Université de Napierville.

Romans policiers - 2

Note :

Mes commentaires sur les romans policiers dont voici le numéro 2 ne se veulent pas être des sections d'un futur essai ni une critique de quelques uns d'entre eux, mais tout simplement une suite d'idées qui me sont récemment venues en tête lors suite au visionnement récent de certains films américains de la série dite noire  des années quarante, celle dite de l'âge d'or des films noirs. 

Vos commentaires sont bienvenus.

Question : quel fut le premier roman policier ?

Les historiens de la littérature policière semblent, pour la plupart, s'entendre pour dire que le premier roman policier date de 1841, l'année où Edgar Allan Poe publia un conte du nom de The Murders in the Rue Morgue (*) dans lequel fut introduit dans la littérature de fiction un personnage du nom de C. Auguste Dupin, une sorte de gentleman plus ou moins oisif qui utilise une certaine méthode d'analyse (qu'il n'appelle pas déduction, mais bien ratiocination) pour expliquer des situations qui, à première vue, peuvent paraître  inexplicables

(*) Ou, en français, Double assassinat dans la rue Morgue ou, encore, Les Meurtres de la rue Morgue. - Voir à ce propos l'Extrait du mois du numéro du 2 juillet 2018 du Castor™ où nous citons une version datant de 2014 d'Henri Justin suivie de commentaires sur la justesse de cette traduction par rapport à celle, trop connue, de Charles Baudelaire.

Cela, comme le fait remarquer Fereydoun Hoveyda (Histoire du roman Policier, Les Éditions du Pavillon, 1965), c'est oublier le juge Ti qui, au début du XVIIIe siècle, en Chine, aurait éclairci Trois enquêtes criminelles d'après des manuscrits publiés vers la même époque en Hollande.... et même Esope qui, dans une de ses fables fait dire à un lion questionnant un renard : "Pourquoi n'êtes-vous pas venu me présenter vos hommages ?". "Sire, répond lautre, j'ai relevé la trace de beaucoup d'animaux pénétrant dans votre palais ; mais aucune n'indiquant leur sortie, j'ai préféré rester au grand air."

Nous sommes, avec ces deux exemples, loin, j'en conviens, de la finesse d'esprit, de l'habilité de C. Auguste Dupin, mais très loin également du roman policier classique tel que rédigé par Wilkie Collins, qui en 1868, publia un roman intitulé The Moonstone dans lesquel : 

  • L'action de déroule dans un manoir anglais

  • Où un vol y est commis, conséquemment dans un espace clos

  • Avec sa Lady, prête à se trouver mal au moindre bruit

  • Son vieux serviteur qui fait partie de la famille epuis trois générations

  • Un diner avec des invités venus de loin parmi lesquels...

  • ... par hasard, s'y trouve un gentleman qui possède des dons singuliers de déduction

  • Puis un policer ou représentant de la force constabulaire plus ou moins maladroit

  • Plusieurs suspects dont un, en particulier, qui n'a rien à voir avec cette affaire

  • Une reconstruction de la scène et des circonstances du vol

  • Et une fin inatendue...

(Ce roman de plus de 400 pages, je l'ai lu, par curiosité. - Voir ci-dessous.)

D'autres récits impliquant des intrigues aussi compliqués, avec suspense, indices, recherches, dénouement inattendus, etc., connurent vers à peu près la même époque connurent autant de succès. Ils furent écrits par Balzac (La Ténébreuse affaire, 1841), Dickens (Bleak House, 1853) et beaucoup d'autres auteurs trop nombreux pour être cités, sauf que le premier en ligne qu'on peut définitivement classé comme étant un véritable polar et rien d'autre, et auquel on pense encore aujourd'hui, que fut-il ?

A study in Scarlet (Une étude en rouge) qui parut  en 1887 et qui n'a jamais cessé depuis d'être imprimé. Pourquoi ? Parce qu'on y entend parler pour la première fois du plus grand dédective de tous les temps, un certain Sherlock Homes. - Son créateur : Arthur Conan Doyle.

Je reviendrai sur les grands détectives classiques des romans policiers classiques dans une prochaine chronique.

 De l'imprimé aux films

Je pensais l'autre jour que si le roman policier publié sous la forme de livres est toujours aussi populaire qu'il l'était il y a dix, vingt, trente et même soixante ans (et plus), c'est via les séries télévisées qu'on le retrouve de plus en plus depuis quelques années. 

Dans mon auto - et c'est pourquoi je n'ai pas noté tous les titres de ces séries qui me sont venus en tête - j'en ai compté une vingtaine de récentes mémoires. Parmi cette vingtaine, j'ai retenu les noms de Mannix, Rockford, Cannon, Monk, Ironside, Magnum P.I., The Equalizer, Frost, Foyle, Morse, Nero Wolfe... Et tout cela, c'était  en mettant de côté les séries où interviennent plusieurs personnages faisant partie d'une «équipe» : CSI (plusieurs variantes), NCIS, Hawaii Five-O, Miami Vice, Law & Order (US et UK (plusieurs variantes également). - Et c'était en excluant systématiquement les classiques : Sherlock, Poirot, Maigret et compagnie.

L'Internet Movie Data Base liste 340 séries dites «policières» qui auraient été populaires depuis 1980. Encore aurait-il fallu qu'on y insère une bonne cinquantaine trournées uniquement en France durant cette période.

Ce transfert de l'écriture au petit écran provient du grand où déjà, dans les années vingt, des comédiens aussi connus que John Barrymore ou Ellie Norwood prêtaient leur visage à, puisque je viens de le mentionner, Sherlock Holmes qui a connu au fil des ans, des dizaines d'interprètes : Reginald Owen, Arthur Wontner et, naturellement, Basil Rathbone,  Ronald Howard, Geoffrey Whitehead, Pter Cushing, Christiophe Lee et même Roger moorde jusqu'à ce que Jeremy Brett les surpasse tous avec ses 41 épisodes (sur les soixantes contes et romans écrits par Arthur Conan Doyle) entre 1984 et 1994.

La question qu'on est en droit de se poser en consultant ces statistiques est : «Est-ce que le film est plus efficace (j'allais écrire adapté) que l'imprimé pour donner une idée de ce qu'est un roman policier ?» - Je hésite pas à dire oui. Sans le cinéma ou la télé, je doute que des personnages comme Phillip Marlowe ou  Mike Hammer auraient pu se forger une place dans nos univers. 

Chose qui m'apparaît certaine, c'est que sans Michael Kitchen, John Thaw ou David Jason,  Foyle, Morse ou Frost n'auraient jamais connu la popularité que la télévision leur a donnée. - Et qui se souviendrait de Sam Spade sans Humphrey Bogart dans Le Faucon Maltais de Dashiell Hammett ? La preuve : Ce Faucon Maltais, adapté pour la première fois à l'écran, en 1931 (dix ans avant le film de Houston) n'a eu aucun succès...

Deux petites notes :

  • Cecil Saint-Laurent décrit ce qu'est un détective [amateur] dans un roman policier comme suit :

«Un savant spécialisé dans l'étude des accidents singuliers du corps social.»

       Pas mal, non ?

  • Dans le même article (Correspondance avec Jean-Louis Bory in Histoire du roman Policier - Les Éditions du Pavillon, 1965), il ajoute ceci  :

«Ou bien nous considérons comme policier tout roman qui recourt, même épisodiquement au crime, au secret, à l'enquête, et nous ne sommes pas plus avancé que si nous classions dans la littérature gastronomique tout roman dont les héros s'attardent un jour à déjeuner.»

et ceci :

«Il y a roman policier lorsque le point de départ de l'ouvrage est une énigme singulière et que son développement est la recherche d'une solution ; lorsque cette solution est conforme à la logique et aux connaissances de l'époque et ne fait appel ni au surnaturel ni à un accès aux coïncidences contraire aux bon sens.»

Pour le moment, je m'en tiens à une définition semblable à celle que Louis Armstrong donnait du Jazz, à savoir que, si vous vous demandez ce qu'est un roman policier, vous ne savez pas ce qu'est un roman policier....

À suivre...

À quand mes suggestions de lecture ?  - Je ne sais pas. Au départ, j'ai pensé qu'il me fallait garder ces «dix meilleurs», «cinq meilleurs», «trois meilleurs» pour la fin, mais en deux mois, déjà, j'ai changé d'idées plusieurs fois...

Copernique

P.-S. : On m'a demandé l'autre jour si j'avais assisté à une représentation de «The Mousetrap» d'Agatha Christie qui en est, à Londres, à sa 67e année. (Sa 25,000 ième représentation a eu lieu le 18 novembre 2012.) - Oui. Deux fois. Et si je retourne à Londres, je crois que je vais y assister une troisième fois. - C'est un must ! - Vous saviez qu'on devait changer régulièrement l'ameublement sécnique du lobby de l'hôtel où se déroule cette pièce ? - Forcément : il y a des clients qui s'y assoient tous les soirs... !

Pour de plus amples renseignements, voir (en français) à :

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Souricière_(Agatha_Christie)

***

Paris
Julien Green
, Champ Vallon, Paris, 1983, 128 pages

«Depuis le Piéton de Paris de Léon-Paul Fargue et
Paris de ma fenêtre de Colette, jamais on n’avait 
écrit sur Paris avec tant de vigilante tendresse et   
de lucidité émerveillée.»                                           
(Jean Chalon, Le Figaro)

Élaguer sa bibliothèque a du bon. Cela permet de retrouver des livres lus il y a plusieurs années ou même pas lus du tout, comme cet oublié volume de Julien Green, publié il y a 36 ans, mais dont les «chapitres» auraient été écrits au cours de - d'après ce que j'ai pu comprendre - quatre décennies... (Si on peut dire «chapitres» car le plus long de ses passages ne dépasse pas six pages, sauf le premier, qui en a dix, et qui sert d'introduction.)

Ces chapitres ? Les voici :

  • J'ai bien des fois rêvé d'écrire...

  • Passy

  • Saint-Julien-le-Pauvre

  • Les hauteurs du seizième

  • Une ville secrète 

  • Le Palais Royal 

  • A Notre-Dame 

  • Paris des escaliers 

  • Le Val de Grâce 

  • La vilaine école 

  • Le cloître des Billettes 

  • Le Trocadéro parle

  • Musées, rues, saisons, visages

  • Paris enchanté

  • Cris perdus 

  • Paysage parisien 

  • Ecoute, bûcheron 

  • La ville sur la ville 

  • Inventaire du futur

Comme il le dit lui-même, Green «a bien des fois rêvé d'écrire sur Paris un livre qui fût comme une grande promenade sans but où l'on ne trouve rien de ce qu'on cherche, mais bien des choses qu'on ne cherchait pas» ajoutant un peu plus loin que [Paris] «ne sourit qu'à ceux qui l'approchent et flânent dans ses rues...»

Pour avoir passé, au fil des ans, une semaine par ci, quelques jours par là, jusqu'à plusieurs mois, un à la fois, allant jusqu'à rester des journées complètes dans ma chambre d'hôtel ou dans l'appartement que j'y louais, je ne saurai être plus d'accord avec Green sur comment il faut visiter Paris ou plutôt y vivre. - Croire qu'on puisse voir le Trocadero à neuf heures, visiter le Louvre à dix, déjeuner à Montmartre à douze et monter dans la Tour Eiffel à quatorze trente pour aller écouter du jazz au Petit Journal à vingt heures dix-huit, non sans avoir traversé à pied le Luxembourg, relève de l'inconscience totale. Pour connaître Paris, il faut savoir flâner. Et systématiquement.

Ma suggestion à ceux qui tiennent absolument à connaître Paris a toujours été la même : partir dans une direction et marcher au hasard, tournant à droite, à gauche ou revenir sur ses pas, d'intersections en intersections, quitte à choisir son point de départ à partir d'une station de métro selon que son nom puisse paraître énigmatique ou non : «La Motte- Picket-Grenelle», «Bir-Hakeim», «Michel-Ange-Molitor», «Strasbourg- Saint-Denis», «Sévres-Babylone»... Et pourquoi pas «Les Filles du Calvaire» ?

Bref : le «Paris» de Green n'est pas un guide touristique, mais un livre de Green et, selon que l'on l'aime ou que l'on ne l'aime, on le trouvera délicieux ou tout simplement ennuyeux.

Peu de réflexions sur la religion - faut le mentionner - sinon de vagues références à l'éternité, la vie telle que l'âme la conçoit ou, par ricochet au Cloître des Billettes. C'est déjà ça.

Admirablement écrit. 

À ne pas mettre dans les mains de quelqu'un qui, après sept jours dont cinq accompagnés par un guide et deux pour faire du shopping, vous recommandera un petit bistro dans les environs du Printemps.

Et voilà : plutôt que de vous parler de Green (ou de Paris), je suis en train de parler de moi, de réfléchir plutôt à ce qu'est Paris où l'on ne naît pas nécessairement, mais où on y renaît. (C'est de Guitry.)

Simon

***

The Moonstone - Wilkie Collins, Londres, 1868
(Disponible en divers format sur le site Project Gutenberg)

Amateur de littérature anglaise du XIXe siècle (surtout de la deuxième moitié), je n'ai pas pu résister à lire cet affreux volume qui est un parfait exemple de ce qu'on pouvait faire de pire à l'époque :

Longues descriptions de ce que devait être la société anglaise telle que définie par ses classes : ses nobles, leurs serviteurs et la classe ouvrière de laquelle s'échappaient à peine une classe d'hommes libres, mais assujettis à des règles très sévères. Parmi ses derniers, les petits commerçants, les membres de l'armée ou de la marine, les policiers, les ministres du culte, ceux possédant une certaine fortune acquise on ne sait trop comment (dans les colonies), etc.

Vocabulaire suranné. Phrases ultra-longues. paragraphes inexistants. Enfin : vous voyez le genre.

Quant à l'action, l'égigme, les deux sont prévisibles de chapitres en chapitres.

un morceau d,anthologie.

À comparer à Dickens qui, lui, savait comment écrire pour le public de son époque. de tous les époques.

Et je n'en dirai pas plus sauf que, oui, il s'agit d'un roman policier classique.

Copernique

***

Revue Châteleine
(Version anglaise - Octobre/novembre 2019)

Comme je ne lis pas les journaux, sinon que leurs grands titres au bar où je vais luncher le midi - et seulement quand j'y vais -, vous pouvez vous imaginer que je porte peu d'intérêt aux magazines en tous genres et, particulièrement, aux magazines où il est question de mode, de recettes de cuisine et de produits anti-rides avec ses inombrables pubs pour serviettes sanitaires. - Mais alors ?

C'est que j'ai trouvé ce numéro parmi ceux offerts à la clientèle de mon dentiste dans sa salle d'attente où se trouvent toujours des «Protégez-vous», des «Coup de pouce» de vieux «Reader's Digest» et des choses du genre «Comment rénover sa salle de bain en six jours».

Il a attiré mon attention car sur sa couverture, y'avait une femme d'une cinquantaine (soixantaine ?) d'années (*) à la base d'une série d'interviews autour d'un thème qui est celui de la femme rendue à «un certain âge» réunis sous le titre de «The New Older» ou à peu près, si vous me le permettez : «À l'aube du troisième âge» (Hé : j'essaye d'être poli !)

(*) Jann Arden, 57 ans, photographiée par Alkan Emin, coiffure et maquillage de Mélodie Fralick  d'après un concept de Nicole Contador. - Mais ça, je l'ai su après.

Mettons d'abord les choses au clair : je ne suis pas une femme et n'ai pas l'intention d'en devenir une (comme un des mes collègues de travail qui, à 65 ans, a décidé qu'il en avait assez de ne pas être lui-même), ni suis à l'aube du troisième âge : j'en suis déjà un membre en règle et depuis un bout de temps déjà. - Non. - Ce qui m'a intéressé dans cet article, car j'en ai lu en entier, c'est que mes amies, celles que je vois régulièrement en sont rendues là et je voulais savoir comment elles réagissaient car elles ne m'en parlent jamais ou évitent d'aborder le sujet. Et, ô surprise !,  je me suis aperçu qu'elles y pensaient non seulement souvent, mais qu'elles s'en préoccupaient sérieusement. - Et ça, j'ai beaucoup apprécié.

Tenez. Voici quelques remarques pigées dans les sous-titres :

(Excusez mes traductions.)

«I am sober, single and finally proud of my own body»
Je suis sobre, célibataire et, enfin, fier de mon propre corps»)
     - Jann Arde - photo ci-dessus - 57 ans, musicienne et comédienne

«I am getting older, but I'm stronger than ever»
Je vieillis, oui, mais j'ai plus de force que j'en avais»)
Waneex Horn-Miller, 43 ans, athlète

«It took accepting my grey hair, not dyeing it, to be happy in my own skin»
Il a fallu que j'accepte mes cheveux gris, de ne plus les teindre, pour être finalement heureuse dans ma propre peau»)
Christina Vardanis, 43 ans, éditorialiste

«I've learned to listen to my aging body»
J'ai appris à écouter mon corps vieillissant»)
Marilyn Denis, 61 ans, speakerine

«I was worried about becoming invisible»
«Je m'en faisais car je croyais qu'on ne me regarderait plus»
Leah McLaren, 43 ans, journaliste

Vous savez ce qui m'a le plus frappé dans toutes ces remarques et explications ? Plus particulièrement la dernière que je viens de citer,

C'est que les femmes semblent vivre deux vies : celle où elles se trouvent belles et qui sont flattées d'être regardées et puis cette autre où elles se transforment en femme de carrière ou mère de famille. - ATTENTION : je parle des femmes que j'ai connues... Forcément car, jeune, je ne regardais qu'elles. Et puis, en vieillissant, j'ai découvert que ce n'était pas tout à fait la vérité ; que celles que j'aimais regarder devenaient de plus en plus belles en vieillissant ; que j'avais vu et que je continuais de voir en elles d'autres choses.

Une notamment qui, à l'âge de trente ans commençait à se trouver dépassée en regardant le corps des jeune filles de vingt ans à la piscine où elle allait perpétuer ce qu'elle croyait être SA beauté. Et bien, elle est plus près de la cinquantaine aujourd'hui et vous savez quoi ? Ses cheveux gris l'ont embellie.

À ne pas manquer. (Je parle du magazine Châtelaine courant). 

Et puis à ne pas manquer non plus, les femmes dans la cinquantaine, la soixantaine et même la soixantaine avancée ; surtout celles dans le genre de la comédienne qui répondit à Sacha Guitry qu'à son âge (elle devait avoir à ce moment-là soixante-quinze, peut-être même quatre-vingts ans) «on ne s'habillait plus : on se couvrait» après qu'il lui eut dit qu'elle était élégante un certain matin (et que je crois avoir déjà cité ici.)

Vieille cette femme ?
Faites-moi rire.
(C'est celle qui se trouvait moche avec ses cheveux gris)

Simon

P.-S. : Pour ceux que cela intéressent, la revue Châtelaine a été publiée pour la première fois en 1928 par la Société Maclean Publishing. - En l'an 2014, cette revue était la plus importante au Canada avec ses 534,294 copies vendues, mais en 2017, elle se classait quatrième avec ses 257,000 copies pour devenir bi-mensuelle [six livraisons par année au lieu de douze]. - Voir à : Wikipedia. - Son nom, chose non vérifiée, proviendrait de celui qu'on donnait à un trousseau de clés qui permettait l'accès à toutes les pièces d'un... château ou d'une grande maison...)

 

Le courrier


M. Dario Lucciano, Santa Reparata FO, Italie

Bezirksschornsteinfegermeister est le nom donné au chef-ramoneur d'un district et non celui d'une personne qui est plaisante à regarder de dos, mais non de face. (Christopher Waltz)

M. Amir Lind, Tanumshede, Suède

La Ville de Montréal, oui, vient de publier la liste de ces cinq plus mauvais chauffeurs de taxi avec : Jean-Baptiste Toussain Désiré Bienvenue Aristide Paradis Paul-Marie Dieudonné Félix Louverture au premier rang. 

Mme Anastasie Talon, Parry Sound, ON, Canada

Que la terre tourne autour du soleil ou que le soleil tourne autour de la terre est sans importance : le soleil, dans l'un ou l'autre cas «se lèverait» toujours à l'est.

M. Kucas Salmons, Gisborne, Nouvelle Zélande

Kate McKinnon, alias Rudolph (Rudy) William Louis Giulani

Mme Dalmace Méthot, Bettenhausen, Suisse

Alfred Russel Wallace (1823-1913).

 
 

Le mot de la fin

«Comment peut-on afficher avec fierté ces diplômes de High School ou de College,  ces attestations de baccalauréats, maîtrises ou doctorats qui certifient qu'on est passé par un ou plusieurs centres d'indoctrination où l'on  nous a volé notre personnalité et transformé  en un obéissant petit conformiste  mort-vivant, membre de la société de consommation nord-amériaine qui ne pense que ce qu'on lui dit de penser ?» 

- George Carlin 

        

 

        Et, finalement, l'oeuvre d'art de la semaine

 

(Late night - CTV)

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